8C’est un communiqué conjoint qu’Afriksoir.net avait annoncé . Il est tombé aux alentours de 20h ce jeudi 19 septembre 2019, plusieurs heures après le raid des Forces spéciales sur la préfecture de police d’Abidjan.
« Dans la matinée du 19 septembre 2019, des heurts ont été observés à la préfecture de police d’Abidjan. Ils font suite à l’interpellation d’un soldat en civil au cours d’une opération de rafle générale. Un détachement a été dépêché pour certifier son identité. L’arrivée à la préfecture de police de ce détachement a suscité un malentendu qui a entraîné des échauffourées. Les autorités policières et militaires alertées, se sont immédiatement rendues sur les lieux et le calme est vite revenu. Une enquête est en cours pour situer les responsabilités », indique le communiqué conjoint. Celui-ci est signé pour la police ivoirienne, par le commissaire divisionnaire-major Adama Ouattara, directeur général adjoint, chargé de la police scientifique et pour les Force armées de Côte d’Ivoire, par le Général de brigade N’Dri Julien Kouamé, chef d’Etat-major général des armées adjoint.
Tel que le libellé, le communiqué enfonce la hiérarchie des Forces spéciales et le Général Toussaint Tibet Bi Lopoua, commandant des Forces spéciales doit davantage d’explications aux Ivoiriens troublés par cet incident qu’on aurait dû leur épargner. En effet, le communiqué dit : » Un détachement a été dépêché pour certifier son identité ».
Ce que le communiqué ne dit pas, c’est qui a dépêché ce détachement qui a débarqué à la préfecture de police, fusils d’assaut au poing, gilets pare-balles et cagoules. En admettant qu’un détachement a été dépêché, l’Etat-major des armées reconnaît que les éléments qui s’y sont rendus n’ont pas agi de leur propre chef, mais ont été envoyés par leur hiérarchie. Quel est ce supérieur hiérarchique qui a choisi de faire du spectacle, au lieu de passer un simple coup de fil au directeur général de la police, le Général Youssouf Kouyaté ?
ORDRE DOUTEUX ET RAFLE SAUVAGE
Pour vérifier une identité, est-on obligé d’envoyer une dizaine d’éléments ? pourquoi ceux-ci sont partis accomplir la mission, armés jusqu’aux dents ? Était-ce vraiment pour vérifier une identité ou pour procéder à une libération ? Bref. L’enquête annoncée situera les responsabilités. En attendant, c’est l’une des méthodes de la police ivoirienne, décriées par des leaders d’opinion qui éclate au grand jour, à savoir les rafles sauvages et indiscriminées.
« Depuis les rafles du Val d’Hiv en France, aucune police crédible ne privilégie les rafles comme méthode de lutte contre le banditisme. On arrête une personne pour un motif bien précis, on n’arrête pas en masse des individus marchant, sous le seul prétexte qu’ils marchent, juste pour enfler des chiffres d’opérations Épervier (vidéo sur le lancement à voir ici). Nous avons toujours dit que ces opérations spectaculaires pose un problème d’atteinte à la dignité des gens », commente un journaliste.
Afriksoir.net
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