« Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu'elle soit remise immédiatement en liberté si elle n'est retenue pour d'autres causes » a déclaré le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d'assises ce lundi 28 Mars à Abidjan.
Le procureur général du tribunal d'Abidjan avait requis, lundi, une peine d'emprisonnement à vie pour l'ex-première dame, jugée depuis près de dix mois pour des faits remontant à la crise post-électorale ivoirienne, en 2010 et 2011.
La Cour est allée à l'encontre des réquisition du procureur général d'Abidjan qui réclamait la prison à vie. Plus tôt dans la journée, Aly Yéo avait considéré que Simone Gbagbo avait « commencé à s'imposer depuis l'accession de son époux (Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000) «comme le véritable chef de la Côte d'Ivoire, de l'armée, de la police et de la gendarmerie». L'ex-première dame de Côte d'Ivoire a été le chef d'une cellule de crise, «véritable organe décisionnel sur le plan sécuritaire», avait souligné le parquet général, sur la base des documents saisis chez le couple présidentiel, lors de leur arrestation le 11 septembre 2011.
Mais les réquisitions du procureur ont été prononcées en l'absence des avocats commis d'office de Mme Gbagbo. Ces derniers réclament une «reprise totale du procès» en raison d'irrégularités. Les trois avocats avaient longuement exposé vendredi dernier leurs griefs, dénonçant notamment l'absence de 10.000 documents dans le dossier d'accusation et le remplacement d'un juge. L'avocat Patrick Georges Vieira avait dénoncé une «situation ubuesque, qui est une atteinte aux droits de la défense. Le caractère équitable du procès est indiscutablement remis en cause».