Le procès de Simone Gbagbo qui est poursuivie en Côte d’Ivoire et jugée par la cour d’assises d’Abidjan depuis le 31 mai pour crimes contre l’humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, dans la crise post-électorale de 2010 – 2011 qui a occasionné plus de 3000 morts en 5 mois, a pris une autre virée ce mardi 28 juin à Abidjan. Le chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), Moïse Metchro Harolde Metch, a dit dans la salle d’audience que l’ancienne Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo était la financière de sa milice.
« J’appartenais au GPP, une branche de la galaxie patriotique (mouvement proche du régime de M. Gbagbo). Simone Gbagbo était la financière des patriotes, dont le GPP », a déclaré Moïse Metchro Harolde Metch, le chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), une des nombreuses milices qui sévissaient en Côte d’Ivoire lors du règne de M. Gbagbo de 2000 à 2011.
« Les milices du GPP avaient été constituées en septembre 2002 après le coup d’Etat manqué de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) contre le président Gbagbo », indique-t-on.
« Le GPP est né dans le but de maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir », a indiqué Moïse Metchro Harolde Metch.
Mme Gbagbo est citée, selon l’accusation, pour son implication dans les tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier pro-Ouattara (l’actuel président ivoirien), dans la répression sanglante des femmes d’Abobo et pour sa participation à une cellule de crise qui planifiait et organisait des attaques, à travers des milices et des forces armées proche du régime.
Premier témoin à charge, l’ex-milicien a expliqué mardi pendant près d’une heure le rôle et les actions de son mouvement.
« Notre rôle était de réprimer les manifestations de l’opposition pro-Ouattara de l’époque. Nous disposions de cartes professionnelles qui nous permettaient de porter des armes. Avec ces armes, nous intimidions les militants de l’opposition en procédant par moments à des incursions musclées dans les mosquées », a expliqué l’accusateur devant les juges.
Signalons que l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, et Charles Blé Goudé, l’ex-leader de la jeunesse pro-Gbagbo, chef des « jeunes patriotes » et M. Gbagbo comparaissent devant la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle présumé dans la crise post-électorale.
Le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010 était à l’origine de cette crise