L’ancien chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré s’est exprimé dans les colonnes de Jeune Afrique.
A propos du coup d’Etat
« Je n’étais au courant de rien. Ce sont des sous-officiers [dont il refuse de donner l’identité] qui étaient à la manœuvre. Peu après, des hommes sont venus chez moi pour m’informer de la situation.» Comme aucun officier des autres corps de l’armée n’acceptait endosser la responsabilité du coup de force, il décide d’assumer en prenant la tête de ce mouvement. Car « j’étais un des seuls à pouvoir le faire. Je l’ai fait dans un esprit d’apaisement, pour essayer d’aboutir à une solution consensuelle.» Aussi pour aboutir à l’organisation d’élections « véritablement démocratiques et ouvertes à tous». Pour lui, il fallait le faire « pour le bien du pays ».
Blaise Compaoré, Guillaume Soro, Djibril Bassolé et le coup d’Etat
» Beaucoup pensent à un geste télécommandé par Blaise Compaoré depuis Abidjan, où il est exilé. « C’est totalement faux, rétorque son fidèle bras droit. Il ne m’a appelé qu’une fois, dans les premières heures, pour savoir ce qui se passait au pays. » Il admet aussi avoir reçu un autre appel de Côte d’ivoire, celui de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, accusé d’avoir soutenu les putschistes. Pour lui proposer son aide? « Non. Comme Blaise, il cherchait juste à s’informer de la situation.» Quant à Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré, également inculpé dans cette affaire, il certifie ne l’avoir vu qu’une seule fois pendant ces événements. Bassolé, assure-t-il, lui a simplement proposé «de demander au Niger de jouer les médiateurs». »
Diendéré accuse Yacouba Isaac Zida d’être responsable de la dégradation de la situation qui aurait occasionné le coup d’Etat
« Il voulait se débarrasser de tous les officiers qui étaient plus gradés que lui. Mais la troupe n’a pas accepté. Zida s’est alors mis en tête de démanteler le régiment. »
Selon lui, l’ex-Premier ministre a « tout fait » pour se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir. « Il cherchait un moyen de repousser les élections.
Il a provoqué le RSP à dessein, au fil des mois, pour le mener à la faute et provoquer un désordre qui lui serait favorable. » S’il voulait rester au sommet de l’État, c’était « pour continuer à s’enrichir illégalement».
Devant témoins (il cite les ambassadeurs de France et des États Unis de l’époque), Gilbert Dienderé affirme avoir alerté Michel Kafando à plusieurs reprises au sujet des « magouilles » de Zida. «L’histoire me donne aujourd’hui raison. Personne ne m’a écouté et Zida a fui le pays à cause de toutes ces affaires.»
Avec JA
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