Coup d’état du 15 Septembre 2015: Gilbert Diendéré parle depuis la MACA

L’ancien chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré s’est exprimé dans les colonnes de Jeune Afrique.

A propos du coup d’Etat

« Je n’étais au courant de rien. Ce sont des sous-officiers [dont il refuse de donner l’identité] qui étaient à la manœuvre. Peu après, des hommes sont venus chez moi pour m’informer de la situation.» Comme aucun offi­cier des autres corps de l’armée n’acceptait endosser la respon­sabilité du coup de force, il décide d’assumer en prenant la tête de ce mouvement. Car « j’étais un des seuls à pouvoir le faire. Je l’ai fait dans un esprit d’apai­sement, pour essayer d’aboutir à une solution consensuelle.» Aussi pour aboutir à l’organisa­tion d’élections « véritablement démocratiques et ouvertes à tous». Pour lui, il fallait le faire « pour le bien du pays ».

Blaise Compaoré, Guillaume Soro, Djibril Bassolé et le coup d’Etat

 » Beaucoup pensent à un geste télécommandé par Blaise Compaoré depuis Abidjan, où il est exilé. « C’est totalement faux, rétorque son fidèle bras droit. Il ne m’a appelé qu’une fois, dans les premières heures, pour savoir ce qui se passait au pays. » Il admet aussi avoir reçu un autre appel de Côte d’ivoire, celui de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, accusé d’avoir soutenu les putschistes. Pour lui proposer son aide? « Non. Comme Blaise, il cherchait juste à s’informer de la situation.» Quant à Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré, également inculpé dans cette affaire, il certifie ne l’avoir vu qu’une seule fois pendant ces évé­nements. Bassolé, assure-t-il, lui a simplement proposé «de demander au Niger de jouer les médiateurs».  »

Diendéré accuse Yacouba Isaac Zida d’être responsable de la dégradation de la situation qui aurait occasionné le coup d’Etat

« Il voulait se débarrasser de tous les officiers qui étaient plus gradés que lui. Mais la troupe n’a pas accepté. Zida s’est alors mis en tête de démanteler le régiment. »

Selon lui, l’ex-Premier ministre a « tout fait » pour se maintenir le plus longtemps pos­sible au pouvoir. « Il cherchait un moyen de repousser les élections.

Il a provoqué le RSP à dessein, au fil des mois, pour le mener à la faute et provo­quer un désordre qui lui serait favorable. » S’il voulait rester au sommet de l’État, c’était « pour conti­nuer à s’enrichir illé­galement».

Devant témoins (il cite les ambassadeurs de France et des États­ Unis de l’époque), Gilbert Dienderé affirme avoir alerté Michel Kafando à plusieurs reprises au sujet des « magouilles » de Zida. «L’histoire me donne aujourd’hui rai­son. Personne ne m’a écouté et Zida a fui le pays à cause de toutes ces affaires.»

Avec JA

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