Alino Faso, cyber-activiste burkinabè, est décédé en détention à l’École de Gendarmerie d’Abidjan, suscitant une vive indignation en Côte d’Ivoire comme au Burkina Faso. Plusieurs jours après le Décès de Alino Faso, les interrogations se multiplient, notamment sur les conditions de sa détention.
Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique de l’ancien président Laurent Gbagbo, a vivement réagi. Par la voix de son président du comité opérationnel, Damana Adia Pickas, le parti a dénoncé les circonstances troubles entourant la mort d’Alino Faso. Pour le PPA-CI, il ne s’agit pas seulement d’un drame personnel, mais d’une question politique et humaine.
Selon Pickas, « si la thèse du suicide avancée par le procureur se confirmait, cela poserait un grave problème sur les conditions de détention dans les prisons ivoiriennes. » Le responsable politique a insisté sur l’urgence d’améliorer les conditions de vie dans les établissements pénitentiaires, en particulier pour les détenus politiques.
Une figure engagée et controversée
Alino Faso n’était pas un inconnu. Il s’était fait connaître pour ses prises de position sur les réseaux sociaux. Arrêté en janvier 2025, il était accusé d’« intelligence avec des agents d’un État étranger », de « diffusion de fausses nouvelles » et « d’espionnage ». Ces accusations avaient déjà soulevé de nombreuses critiques, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Burkina Faso.
Sa disparition brutale vient ajouter une dimension tragique à une affaire déjà sensible. Les mouvements citoyens, les internautes et plusieurs organisations de défense des droits humains réclament une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur cette mort.
Décès de Alino Faso , Un appel au changement
Le PPA-CI appelle le président Alassane Ouattara à engager une réforme du système carcéral ivoirien. Le parti évoque un système pénitentiaire « à bout de souffle », marqué par la surpopulation, des conditions d’hygiène déplorables et un encadrement souvent défaillant.
Dans un communiqué diffusé dans le cadre du mouvement « Trop c’est trop », le PPA-CI a présenté ses condoléances à la famille d’Alino Faso ainsi qu’au peuple burkinabè. Une manière de rappeler les liens historiques entre les deux pays, et de montrer que la mémoire du cyber-activiste continuera d’inspirer les luttes pour la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest.