Déplacés interne: « du sexe contre des vivres » selon un rapport de OXAM

Des responsables de services ou d’enregistrement harcèlent régulièrement à Dori (Nord), des femmes fuyant les exactions terroristes, révèle jeudi l’ONG Oxfam, dans une note d’information.

«Si les relations avec les autorités sont souvent qualifiées de compliquées, autant par les résidentes que par les femmes déplacées, les femmes ont signalé de façon récurrente à Dori (Nord), les «attitudes menaçantes» et le harcèlement de certains responsables de services ou d’enregistrement», affirme Oxfam dans un rapport intitulé : ‘’Survivantes et héroïnes : Les femmes dans la crise au Burkina Faso’’.

Le harcèlement et les agressions ont aussi lieu sur le chemin du village, au niveau des points d’eau, au marché, aux alentours et à l’intérieur des camps de déplacés.

D’après l’ONG, 12 cas de viols documentés ont été recensés sur un site de Barsologho (Centre-nord) en deux mois.

Des pratiques de corruption (enregistrement sur les listes contre paiement) et de détournement de l’aide ont également été rapportées à Oxfam par les femmes déplacées à Dori et à Kaya (Centre-nord).

«En tant que acteurs humanitaires, nous devons être des modèles dans nos actes que ça soit dans l’enregistrement, la distribution et dans notre langage», a rappelé le Directeur pays de Oxfam Papa Sosthène Konaté, jeudi lors du lancement du rapport.

«Nous interpellons pour qu’il y’ait une prise de conscience individuelle et que ceux qui ont la force de la décision, puissent réagir», a-t-il ajouté

En attentant une éventuelle la suite à donner à ces informations, des femmes qui retournent dans leurs villages d’origine pour chercher de la subsistance, sont souvent agressées en chemin par des groupes armés.

D’autres se sont tournées vers «le sexe de survie» à tel enseigne qu’au niveau des sites aurifères de Kaya, «les femmes autochtones» ont remplacé celles qui venaient des pays voisins, note l’ONG.

A en croire Oxfam, «le sexe de survie» s’est déplacé à Ouagadougou, avec l’arrivée soudaine de dizaines de jeunes filles isolées qui le pratiquent en méconnaissance des moyens de protection et de contraception.

Outre la violence sexuelle, les femmes déplacées à l’instar des populations déplacées, sont accusées d’être de mèche avec les groupes terroristes.

Leurs pourfendeurs les accusent d’être des informatrices ou de garder le silence quand elles sont des témoins oculaires des agressions terroristes.

Selon Oxfam, les attaques armées qui frappent le Burkina Faso depuis 2016, a occasionné à la période d’avril 2020, le déplacement de 848 mille personnes comprenant 84% de femmes et d’enfants.

L’ONG a émis un certain nombre de recommandations pour atténuer la souffrance des femmes au nombre desquelles, le renforcement des de la sécurité dans les sites d’accueil.

De l’avis de la structure, il urge aussi de fournir à ces déplacés, entre autres, de l’eau, des kits hygiéniques, des ressources financières, des abris et des vivres.

Il faudrait également répondre aux préoccupations liées à la santé, à l’éducation, au stress et aux traumatismes psychologiques.

Oxfam souhaite que les femmes soient intégrées dans les mécanismes de recherche et de médiation en faveur de la paix, au même titre que les hommes.

Agence d’information du Burkina

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