Fonds communs : A qui est adressé l’ultimatum des commerçants ?

La coalition des commerçants sortie pour demander la suppression du fonds commun, a lancé un ultimatum qui laisse pantois.
Est-ce adressé au gouvernement ou aux agents du ministère de l’économie et des finances ?

A coup sûr ça ne peut qu’être le gouvernement le destinataire de cet ultimatum puisque le fonds commun est encadré par des textes signés des autorités gouvernementales.

Et s’il faut abroger lesdits textes, c’est encore ces autorités qui devraient le faire.

A priori, la question apparaît tellement simple à régler s’il ne s’agissait que de la suppression qu’il suffirait seulement de le vouloir au haut niveau. Même au conseil des ministres de ce mercredi la décision peut être prise.

Le hic est que cette coalition est dirigée par des militants du MPP bien identifiés comme tel ce qui fait dire qu’il se pourrait qu’elle agisse comme un soutien, vole au secours du pouvoir dans la crise dite des fonds communs qui se passe actuellement. Crise véritablement fictive puisque délibérément provoquée.

Il est donc plus que sûr que cette coalition s’est trompée d’adversaire avec cet ultimatum dont la réponse dépend exclusivement du gouvernement. Ce dernier répondra -t-il favorable ou non?

En tout cas, si le fonds n’est pas supprimer ce serait désormais la preuve par quatre de la complicité sinon de l’entière responsabilité des autorités dans l’existence des fonds communs qui leur profite à elles via les caisses noires mieux qu’aux agents des finances simplement jetés en pâture ici.

Si ce fonds commun n’est pas supprimé à l’échéance de l’ultimatum ce serait également une preuve que tout ce ramdam mediatico- social n’est rien qu’une cabale politicienne et un gros mensonge d’État dans la suite d’une stratégie d’auto victimisation utilisée pour masquer la réalité de l’échec de Paul KABA Thieba en tant chef du gouvernement.

Enfin, en termes de conséquences à la désobéissance civile ou fatwa fiscale fixée à l’expiration de l’ultimatum par la coalition, le cas échéant, c’est encore le gouvernement qui risque d’en supporter les frais tout seul.

Celui qui paiera le prix fort, qui aura à faire face au peuple s’il n’y a pas d’argent pour payer les salaires, faire fonctionner l’administration et les services sociaux de base, c’est bien le gouvernement avec en tête le président du Faso et le parti au pouvoir qui ont reçu mandat du peuple et pour cela ont des comptes à rendre.

Qu’à cela ne tienne, même si la coalition a élevé la voix pour donner un vernis de légitimité et de caution ou servir de bouclier social à une décision déjà prise à certains niveaux de supprimer le fonds commun, c’est au même résultats que l’on parviendra à savoir que les financiers ne rendront pas des comptes pas plus qu’ils n’en prendraient les pots cassés.

Solutionner le problème du fonds commun de manière cavalière et hasardeuse, n’en parlons pas de sa suppression brutale, c’est égale à scier la branche sur laquelle l’on est déjà mal assis.
Au Sénégal, la même question semble aussi posée sauf que l’approche fait plus appelle à la responsabilité et à un haut niveau d’intelligibilité au pays de la Terenga.

Lookmann Sawadogo

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