Grêve du SYNTSHA: c’est juste avant de monter sur votre plateau que j’ai appris que c’était une grêve sans service minimum »ministre de la santé




Le ministre burkinabè de la Santé, Smaïla Ouédraogo a regretté lundi, «l’impatience» du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha) qui compte entamer ce mardi, une nouvelle grève de 72h, mais cette fois-ci, sans «service minimum».

Le ministre de la Santé intervenait en direct sur la télévision nationale du Burkina Faso, peu de temps après l’annonce par le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (Syntsha), d’une nouvelle grève de 72h, à compter de ce mardi.

«Ce qui se passe actuellement, c’est peut-être de l’impatience que je peux comprendre. Mais il y a aucune objection de la part du gouvernement par rapport à l’ensemble des points qui sont posés. C’est la façon dont il faut procéder pour les résoudre, qui semble nous opposer.

Le syndicat qui estime n’avoir pas eu de «réponses satisfaisantes» de la part du gouvernement sur certains points de sa plateforme revendicative, a refusé le principe du «service minimum», durant la grève de mardi à jeudi inclus.

Le ministre Ouédraogo a affirmé regretter cette situation, car selon lui, «un coup de fil ou une lettre écrite» du Syntsha, «pour préciser les conditions dans lesquelles cette grève allait se dérouler, (…) nous aurait permis de prendre des dispositions».

Selon le ministre de la santé, sur les 63 points de la plateforme revendicative du syndicat, «seuls 4 points font objet de blocage».

Faute de temps à l’antenne, il a notamment cité la revendication portant prise en charge gratuite au plan sanitaire, des agents de santé, de leurs conjoints, de leurs ascendants et descendants directs, le paiement des indemnités de garde par séance observée, les indemnités de risque et la révision de la loi 033, régissant les établissements publics de santé (EPS).

Pour Smaïla Ouédraogo, le gouvernement rencontre des difficultés dans la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.

De son avis, il convient de résoudre ces difficultés avant de se plancher sur d’autres aspects.

Le ministre s’est aussi engagé à mettre en œuvre «dans un calendrier précis», une décision gouvernementale datant de 1991 (jamais appliquée), qui prévoyait gratuité des consultations et des examens paracliniques pour les agents de santé et leurs conjoints.

M. Ouédraogo a soutenu que la question des indemnités sera prise en compte dans l’élaboration des statuts de la future fonction publique hospitalière, une promesse de campagne du président Roch Kaboré, a-t-il rappelé.

«Nous ne voulons pas faire comme par le passé, où on accepte tout sous une pression, tout en sachant que la mise en œuvre va poser un problème. (…) Nous connaissons tous les réalités de ce pays. Il va falloir à un certain moment que nous ayons le courage et l’honnêteté de dire il y a des choses qui sont faites, que d’autres peuvent être faites et elles vont se faire avec le temps», a rassuré Smaïla Ouédraogo.

A l’en croire, «c’est tout à fait normal que des partenaires sociaux durcissent parfois le ton», mais il dit espérer «que chacun saura raison gardée».

 

Avec AIB

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