Ceci est le message de Madame la ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille à l’ occasion de la commémoration de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision au Burkina Faso, 18 mai 2018.
Le 18 mai 2018 marque la 18ème édition de la commémoration de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision. Cette journée a été instituée par décret n°2001-258/PRES/PM/MASSN du 06 juin 2001.
L’institutionnalisation de cette journée réaffirme la volonté politique de nos autorités de promouvoir l’élimination de la pratique de l’excision qui porte atteinte à l’intégrité physique et viole les droits fondamentaux de milliers de filles et de femmes au Burkina Faso.
Cette commémoration offre l’opportunité d’accentuer les actions de prévention à travers les activités d’informations et de sensibilisation à l’endroit des populations afin de maintenir le pays dans sa position de leader en matière de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines.
« L’implication des élus locaux et de la jeunesse pour mettre fin aux MGF au Burkina Faso », thème retenu, pour cette 18ème édition, nous interpelle sur le rôle et l’engagement des acteurs du développement local, notamment les élus locaux ainsi que la jeunesse pour la promotion de l’élimination de ce fléau.
Depuis des décennies, plusieurs stratégies ont été mises en œuvre par l’Etat et ont eu des résultats probants.
Ainsi, les actions conjuguées des acteurs étatiques et non étatiques avec l’appui des partenaires techniques et financiers, ont permis d’observer une baisse du taux de prévalence de la pratique qui est passé de 75,8% à 67,6% pour les femmes de 15 à 49 ans et 13,3% à 11,3% pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) IV 2010 et l’Enquête Multisectorielle Continue (EMC) de 2015.
En dépit des mesures prises par les autorités de notre pays pour mettre fin à cette violence faite aux femmes et aux filles, le phénomène perdure dans toutes nos régions. Cette persistance se manifeste à travers de nouveaux modes opératoires tels que la clandestinité, le rabattement de l’âge à l’excision et à la pratique transfrontalière.
Face à cette situation persistante j’interpelle l’ensemble des acteurs de la lutte sur la nécessité de trouver et de développer des stratégies novatrices pour l’atteinte de la « Tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines » au Burkina Faso.
L’adoption, le 05 janvier 2017 en Conseil de Ministres, du Plan Stratégique National de promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminines au Burkina Faso 2016-2020 répond à cette nécessité qui du reste, ambitionne de réduire les taux de prévalence de 20% d’ici à 2020.
Les actions doivent se focaliser non seulement sur la prévention, la répression des auteurs et complices de la pratique, la prise en charge des victimes de complications et de séquelles de la pratique de l’excision mais aussi sur les changements des normes sociales néfastes vers celles porteuses de bien-être à nos populations.
Je lance un appel à nos partenaires techniques et financiers, aux autorités locales, aux organisations de la société civile et à tous les intervenants pour la promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminines à persévérer dans ce sens pour le bonheur des populations en général et celui des femmes et filles en particulier.
Toutes et tous unis pour la « Tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines » au Burkina Faso !
Hélène Marie Laurence ILBOUDO/MARCHAL
Ministre de la Femme, de la Solidarité
Nationale et de la Famille