Le jeudi 08 novembre 2018, le gouvernement a procédé à une augmentation de 75 F CFA du prix du litre du super 91 et du gasoil. Cette hausse du prix du carburant vient réduire encore plus le pouvoir d’achat des populations déjà confrontées à la vie chère.
Elle intervient dans un contexte de remise en cause d’acquis démocratiques et sociaux, d’insécurité grandissante et d’annonces de mesures destinées à pressurer les travailleurs et les populations (IUTS sur les primes et indemnités des agents publics, taxe de résidence, taxes sur les véhicules, les engins à 2 et 3 roues, …)
Pour justifier sa mesure grave et impopulaire, le gouvernement évoque trois raisons à savoir la hausse du prix du pétrole au plan international, la situation difficile de la trésorerie de la SONABHY et la nécessité de soutenir l’effort de guerre.
Ces justifications sont inacceptables pour les raisons suivantes :
-
de nombreuses personnes physiques et morales doivent des centaines de milliards de francs à l’Etat : des dignitaires de l’ancien régime (Président, présidents d’institutions, députés, ministres, DG, …) qui ont pillé les ressources publiques aux sociétés minières, en passant par les grandes entreprises, c’est au bas mot deux mille (2000) milliards de francs qui sont dus à l’Etat et qui ont été révélés par des structures étatiques (ASCE/LC, Cour des comptes, enquêtes parlementaires) ou par le REN-LAC et la presse;
-
l’Etat perçoit sur chaque litre d’essence et de gasoil la somme de 264F CFA, ce qui représente une manne financière considérable qui couvre largement la prétendue subvention que l’Etat accorde à la SONABHY ;
-
l’évocation de l’effort de guerre participe de la gestion opaque des ressources publiques, en particulier celles générées par la SONABHY. Autrement, le gouvernement aurait indiqué la part que cet effort de guerre représente dans la hausse et la somme attendue ;
-
pendant que le gouvernement crie au manque de ressources, il engage des dépenses somptueuses en achat de véhicules de luxe et en création d’institutions inutiles et budgétivores, dans le seul but de satisfaire aux besoins et envies des dignitaires et de leurs parents et amis ;
-
alors que la CCVC réclamait une baisse de 100 f en 2016, celle-ci a été à seulement 50 F au motif, selon le gouvernement, qu’il fallait permettre à la SONABHY de se refaire une santé financière !
-
cette mesure, comme bien d’autres mesures antipopulaires dictées par les institutions financières internationales, est destinée essentiellement à assurer le service de la dette, une dette qui sert plus à enrichir des individus qu’à assurer le développement.
Pour dire Non à cette hausse injuste et impopulaire, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) appelle ses militant(e)s et sympathisant(e)s, l’ensemble des populations des villes et des campagnes à une journée nationale de protestation, le 29 novembre 2018.
Cette journée de protestation sera soutenue par une grève d’avertissement de 24 heures le même jour. Selon les réalités de chaque localité, les coordinations régionales, provinciales et communales organiseront des marches, des meetings, des marches-meetings, sit-in, ou toute autre forme d’action indiquée.
A Ouagadougou, il s’agira d’une marche qui ira de la Bourse du Travail au ministère du commerce, où une plate-forme revendicative minimale portant sur les points suivant, sera transmise au gouvernement.
-
Retour aux prix des hydrocarbures d’avant la décision gouvernementale d’augmentation, du 08 novembre 2018 ;
-
Relecture de la structure des prix des hydrocarbures, conformément aux conclusions de l’atelier du comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures, tenu à Bobo-Dioulasso en juillet 2009 ;
-
Audit indépendant de la SONABHY et de la SONABEL, impliquant les structures de lutte contre la corruption ;
-
Identification et saisie des biens et fonds détournés par les dignitaires du régime de Blaise Compaoré et prise sans délais de mesures nécessaires, en vue de recouvrer l’ensemble des fonds dissimulés à l’intérieur et/ou à l’extérieur du territoire national ;
-
Recouvrement effectif et exhaustif des créances de l’Etat, dues par tout dignitaire (ministres, députés, Directeurs, Directeurs Généraux, etc.) et par des opérateurs économiques ;
-
Audit du secteur minier et relecture, au bénéfice de la Nation, des conventions passées avec les sociétés d’exploitation minières ;
-
Arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.
Les structures régionales, provinciales et communales de la CCVC devront adresser aux autorités locales de leurs zones d’actions respectives, une lettre d’information sur l’itinéraire ou les lieux de tenue de leurs manifestations. Elles veilleront à transmettre à la coordination nationale, dans un délai maximum de 24H, le bilan des actions qu’elles auraient entreprises et réalisées.
-
Non à la hausse des prix des hydrocarbures !
-
Contre le renchérissement continu du coût de la vie, mobilisation et lutte !
Ouagadougou, le 22 novembre 2018
Pour la coordination nationale,
Le 1er vice-président,
Chrysogone ZOUGMORE. /
Nos lecteurs ont lu ensuite :
Ouagadougou : La Police Nationale démantèle un réseau de voleurs de motos
Démantèlement des réseaux de contrebande de carburant dans la région du Centre-Est
Journée mondiale de l'enfance : Le Président du Faso dialogue avec les enfants des 13 régions
Burkina Faso : la devise nationale « La patrie ou la mort, nous vaincrons » restaurée
Burkina Faso : Gel des avoirs de 113 personnalités, dont l'ex-président Damiba, pour terrorisme
Conseil des ministres: Six renonciations à la nationalité burkinabè et deux cents naturalisations
Le gouvernement burkinabè reçoit un don de véhicules électriques
Nationalisation et création de nouvelles sociétés: Le conseil des ministres adopte des mesures strat...