De façon unilatérale, le gouvernement burkinabè a fait exploser les prix du gasoil et de l’essence super en décrétant une augmentation de 75 francs sur le litre.
En explication, le gouvernement a évoqué le contexte international marqué par la baisse de la production du pétrole brute et par conséquent l’augmentation du prix du baril.
Mais au-delà des convenances économiques et des diatribes, il était séant pour le gouvernement de se sacrifier pour éviter cette augmentation qui aggrave la situation économique déjà délétère dans laquelle la population croupit déjà.
Car, le panier de la ménagère, déjà presque vide, prendra un coup supplémentaire. Et la vie chère longtemps dénoncée a toujours de beaux jours devant elle dans la mesure que le gouvernement ne rassure pas autant dans ses actions.
Aussi les acquis engrangés en matière de traitements salariaux par certaines organisations syndicales se trouvent-ils sapés voire annulés. D’autant que les promesses faites ne sont même pas entièrement satisfaites.
En tout état de cause, cette mesure aussi impopulaire que détestable achève de mettre à nue l’incapacité du gouvernement à prévoir, à anticiper pour amortir le choc de certaine mesure brusque au-delà des discours creux du genre ‘’ croissance à deux chiffres…’’ qui n’ont aucune traduction concrète dans le panier de la ménagère. De toute façon, et de manière triviale et vulgaire, on est tenté de répondre aux balivernes par la question ‘’ mange-t-on les chiffres’’ ?
Concernant le refrain tant entendu qui appelle à hue et à dia la population à consentir plus de sacrifice, ses limites et sa nature ridicule ont fini par faire surface.
En effet, alors que l’on appelle la population à des sacrifices, le gouvernement se délecte dans une luxure insultante digne de la bourgeoisie compradore.
Ce jeu de dupe qui veut que des honnêtes citoyens continuent de sacrifier leurs nombres de repas, déjà insuffisants, pour satisfaire les ripailles d’une minorité au pouvoir est vomi par la population. Quant aux créances de la Société nationale d’Hydrocarbures (SONABHY) que l’Etat lui doit au titre des subventions, on se rend compte que les fruits de la corruption à haute échelle et la gabegie gouvernementale auraient permis d’effacer l’ardoise et de continuer la subvention de la population, qui s’enlise de jour en jour dans une paupérisation très inquiétante.
Le gouvernement s’est alors invité sur une piste glissante.
Au vu donc de ce qui précède, le Cadre d’Expression Démocratique (CED),
– dénonce cette mesure inique et antisociale du gouvernement,
-est solidaire de l’action de la Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) d’organiser une journée nationale de protestation le 29 novembre prochain ,
-Appelle ses militants et sympathisants à sortir massivement se joindre à la CCVC pour dire non à la hausse du prix des hydrocarbures et au renchérissement du coût de la vie.
Pour une gouvernance vertieuse et à visage social en avant!
Ouagadougou, le 25 Novembre 2018
Le Coordonnateur National
Pascal Zaïda
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