Dans cet écrit l'avocat Paul KERE, Avocat au Barreau du Burkina Faso et de Nancy donne son point de vue sur la libération provisoire du colonel Sidi Paré et l'incarcération de Luc Adolphe Tiao. Pour lui la mise en liberté du colonel Sidi Paré a tous son sens par contre juge incompréhensif l'incarcération de Luc Adolphe Tiao.
"La Haute Cour de justice a fait une exacte application du droit en application des dispositions des articles 136 à 150 du Code de Procédure Pénale en procédant à la libération provisoire du Colonel Sidi PARE. Que les Juges soient honorés pour cette belle décision qui place notre pays au rang des pays civilisés ayant ratifié les conventions africaines (CDEAO) et onusiennes (ONU). Je fais remarquer au passage à tous ceux qui mêlent bêtement droit et politique que les décisions de la Haute Cour ne sont pas prises par Son Excellence le Président Rock Marc Christian KABORE, Président du Faso, mais par des juges indépendants qui ont apprécié à sa juste valeur le dossier qu’il maîtrisent avant d’ordonner cette mesure de liberté provisoire. Ce que de nombreux internautes ignorent royalement. Ce n’est pas une causerie de cabaret mais un langage judiciaire encadré par des textes légaux. Sur ce plan, il faut respecter les décisions de justice de nos magistrats pour peu que ces décisions respectent les textes légaux voté par le peuple burkinabè. Ce qui n’empêche évidemment pas des internautes de critiquer à tort ces décisions judiciaires. C’est leur droit le plus strict au nom de la liberté d’expression.
Simplement, celui qui sait ne parle pas et celui qui parle ne sait pas. C’est là que la Bât blesse. Mais chaque citoyen burkinabè peut-il être maçon, cuisinier, plombier et en même temps magistrat ou avocat ? NON, il faut du tout pour faire survivre le "vivre ensemble".
Enfin, autre sujet : l’incarcération à la MACO de Monsieur Luc Adolphe TIAO après 2 ans de l’insurrection populaire est une grave absurdité judiciaire. Dans un pays civilisée et un Etat de droit, c’est une inculpation tardive et donc attentatoire aux droits de la défense. Pourquoi une tel retard si les charges étaient évidentes et concordantes.
Un Monsieur comme Luc Adolphe TIAO, avec toutes ses qualités et ses défauts méritait juste un placement en résidence surveillée surtout qu’il est rentré au bercail de lui même. Vivement vite qu’il soit immédiatement libéré et placé juste sous contrôle judiciaire en résidence surveillée en attendant son procès si des charges pèsent sur lui. Qui, à la place de ce monsieur n’aurait pas signé ce document administratif dont je suis convaincu qu’il a signé sans même s’en rendre compte de sa gravité.
Mais comme certains Burkinabè n’ont que la revanche et la méchanceté comme seules richesses humaines, comment voulez-vous qu’on s’en sorte pour faire la paix dans ce pays béni de Dieu ? Comment peut-on se réjouir de l’emprisonnement d’un ancien Premier Ministre, à moins d’être mauvais soi-même. Quel que soit le caractère abominable de la réquisition en cause, Luc Adolphe TIAO mérite d’être placé en résidence surveillée afin de s’expliquer en toute sérénité devant la justice de son pays. Le placement en liberté provisoire n’empêche pas que la justice soit rendue si celui-ci est coupable de quoi que ce soit. C’est aussi simple que ça".
Paul Kéré, Avocat.