Dans la nuit de lundi à mardi, le grand public pourra découvrir en direct ce test grandeur nature inédit, piloté par la Nasa, destiné à prévenir un potentiel futur impact avec notre planète.
Après dix mois de voyage, la sonde Dart doit frapper l'astéroïde Dimorphos à 23H14 GMT lundi, à une vitesse de plus de 20.000 km/h. Cette mission doit permettre à la Terre de mieux se préparer face à une éventuelle menace future.
Il ne s'agit pas de détruire l'astéroïde, qui ne représente aucun danger pour la Terre, mais de le pousser légèrement, selon la technique dite de l'impact cinétique.
Dans les faits, Dimorphos est le satellite d'un plus gros astéroïde, Didymos (780 mètres de diamètre), dont il fait le tour en 11 heures et 55 minutes.
Le but est de réduire l'orbite de Dimorphos autour de Didymos d'approximativement dix minutes. Ce changement pourra être mesuré par des télescopes depuis la Terre, en observant la variation de l'éclat lorsque le petit astéroïde passe devant le gros.
Le scénario rappelle forcément le film d'action avec Bruce Willis : un astéroïde s'apprête à percuter la Terre. Mais dans la vraie vie, faute de pouvoir y envoyer une équipe de choc le détruire, on se prépare à procéder autrement si jamais la situation venait à se produire.
Ça n'a l'air de rien, mais en cas de succès, ce serait la première fois que l'humanité modifie la trajectoire d'un corps céleste. La manœuvre est sans danger pour la Terre, rappelle Tom Statler : « Au contraire, elle sera riche d'enseignements pour la protéger en cas de menace de collision avec un astéroïde à l'avenir. »
Près de 30.000 astéroïdes de toutes tailles ont été catalogués dans les environs de la Terre (on les appelle des géocroiseurs, c'est-à-dire que leur orbite croise celle de notre planète). Quelque 3000 nouveaux sont trouvés chaque année.
Ceux d'un kilomètre et plus ont quasiment tous été repérés, selon les scientifiques. Mais ils estiment n'avoir connaissance que de 40% des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus - ceux capables de dévaster une région entière.
Très peu d'entre eux sont considérés comme potentiellement dangereux, et aucun ne l'est sur les 100 prochaines années. Mais "je garantis que si vous attendez assez longtemps, il y aura un objet", a mis en garde Thomas Zurbuchen, chef scientifique de la Nasa.
D'où la nécessité de se préparer, au mieux, à une telle éventualité.