Le Mécanisme National de Prévention de la Torture (MNPT) constitue un organe essentiel du Conseil National des Droits Humains (CNDH) du Burkina Faso. En accord avec le protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (OPCAT), adopté le 18 décembre 2002 et ratifié par le Burkina Faso le 7 juillet 2010, ce mécanisme a pour mission de prévenir la torture et les traitements dégradants sur le territoire burkinabè.
Sous l'égide du CNDH, plusieurs visites ont été effectuées dans divers lieux de privation de liberté. Des cellules de garde à vue des commissariats de police et des brigades de gendarmerie, en passant par la maison d'arrêt de correction de l'armée, la prison de haute sécurité de Ouagadougou et plusieurs maisons d'arrêts et de correction à travers le pays, ces missions ont permis à la CNDH de produire des rapports d'analyse détaillés accompagnés de recommandations adressées aux autorités compétentes.
Selon la présidente du CNDH, les résultats des visites soulignent la nécessité d'efforts supplémentaires pour garantir les droits fondamentaux. Des recommandations ont été formulées pour une alimentation adéquate, renforcer les compétences et améliorer les conditions de détention.
La cérémonie de lancement du MNPT a eu pour objectif d'informer la population burkinabè de l'existence de ce mécanisme national de prévention de la torture, ainsi que du rôle majeur du CNDH dans sa mise en œuvre. Elle a également permis de sensibiliser les autorités burkinabè sur l'importance de soutenir et de faciliter les activités des agents du CNDH dans les différents lieux de privation de liberté.
Cet atelier, qui s'est tenu les 4 et 5 juillet 2023, a réuni plus de cent vingt acteurs issus de divers secteurs tels que la société civile, les chercheurs, les universitaires, les syndicats, les forces de défense et de sécurité, ainsi que les ministères et institutions concernés. Les partenaires techniques et financiers du CNDH ont exprimé leur satisfaction quant aux actions menées dans le cadre de la prévention de la torture, soulignant les résultats encourageants déjà obtenus.
Le Mécanisme National de Prévention de la Torture au Burkina Faso : Un engagement en faveur de la dignité humaine et de la protection des droits
En ratifiant la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le Burkina Faso s'est engagé à mettre en place un mécanisme national de prévention de la torture. La CNDH a été désignée pour assumer cette responsabilité, conformément à la loi n°001-2016/AN du 24 mars 2016 et à la loi n°002-2021/AN du 30 mars 2021.
Dans l'exercice de son mandat, la CNDH bénéficie du droit d'accéder sans restriction aux lieux de privation de liberté, ainsi qu'à leurs équipements et installations. Elle est également tenue de produire un rapport annuel sur le mécanisme national de prévention de la torture, afin d'assurer la transparence et de favoriser un dialogue constructif avec les acteurs concernés.
Cet atelier de lancement et de restitution des résultats des visites des lieux de privation de liberté revêt une importance capitale dans la concrétisation du MNPT. Son objectif est de sensibiliser à ce mécanisme et de favoriser son efficacité en renforçant la coopération entre les divers acteurs engagés dans la prévention de la torture.
L'Association du Barreau Américain-Initiative pour l'État de Droit (ABA-ROLI) et l'Organisation Internationale de Droit du Développement (IDLO) ont soutenu financièrement et techniquement cet événement. Leur engagement en faveur des droits humains et de l'accès à la justice au Burkina Faso est ainsi démontré.
La CNDH, en collaboration avec ses partenaires, continuera d'effectuer des visites dans les centres psychiatriques et tout autre lieu où des personnes sont retenues ou détenues. Ce travail rigoureux et continu permettra d'améliorer la prévention de la torture et des pratiques assimilées, dans le respect des droits fondamentaux de chaque individu.
Suivez Ouaga24 sur Facebook, Linkedin? Twitter et Instagram pour ne rien rater de l’actu