Nous venons par la présente lettre pour vous donner notre lecture de la situation nationale. Nous nous sommes inspiré de la célèbre lettre musicale intitulée DAR ES SALAM, envoyée au Président Blaise Compaoré par le groupe YELEEN il y a quelques années.
Une certaine opinion dit de vous que vous êtes proche du peuple. Cependant, l’expérience révèle que chaque pouvoir quelle que soit sa bonne foi dispose de vuvuzelas et de zélateurs qui travaillent à maquiller la réalité au prince et à vouer aux gémonies toute critique de son action en inscrivant ceux qui osent le faire dans le lot des aigris et des forces du mal.
Contrairement au style familier emprunté par le groupe YELEEN dans sa lettre, nous utiliserons le vous de majesté pour vous adresser notre réquisitoire et marquer de ce fait notre respect à votre fonction et vos responsabilités.
Nous restons convaincus à l’expérience de ce qu’a été la fin du régime Compaoré que la réussite de votre actuel mandat aura plusieurs pères tandis que vous serez le seul à assumer devant le peuple en cas d’échec car vos contemplateurs, toute honte bue, vous renieront sans hésitation. Nous saisissons donc le premier anniversaire dans quelques jours de votre élection à la magistrature suprême pour vous mander cette lettre.
Pour ceux qui crient sur tous les toits qu’il est encore tôt de faire un bilan de votre mandat, qu’ils sachent que le temps s’égrène et qu’il reste quatre années.
DAPOYA, PRESIDENT ROCH MARC CHRISTIAN KABORE,
Si vous recevez notre lettre, lisez-la bien avant de la poster. Le seuil record inquiétant atteint par le front social en ébullition nous donne l’impression d’une part que le palais présidentiel reste toujours loin du peuple et d’autre part que l’écho des différentes doléances émises meurt dans le secret.
Ecoutez attentivement les messages insistants qui proviennent de la rue, votre peuple a hâte du changement que vous avez promis. Il crie sur cette terre des hommes intègres à l’amélioration des conditions de vie, à la mise en œuvre d’une justice impartiale, à la création d’emplois durables pour les jeunes, à l’accessibilité à la santé pour tous, à la création d’un climat favorable à l’égalité de chance et de compétition dans les marchés publics etc.
Il est temps que vous assumiez pleinement votre rôle de chef de famille en offrant des colombes aux forces politiques et sociales autour d’une table de dialogue afin de répondre efficacement aux défis du développement, la main dans la main.
Puisse, au détour d’un conseil des ministres, attirer l’attention du premier ministre Kaba Thieba et des membres du gouvernement sur la lueur d’espoir attendue qui s’estompe peu à peu.
Pourriez-vous rappeler à l’ordre un nouveau type de citoyen appelé ‘’insurgé’’ pour lequel le Burkina Faso est désormais la seule propriété de ceux qui ont conduit l’insurrection ? Ne serait-il pas opportun d’avouer une fois pour toutes à cette opinion que le Burkina Faso reste non seulement la patrie de ceux qui ont conduit l’insurrection mais aussi de ceux qui l’ont subie ? Dites aux va-t-en guerre de la majorité actuelle au pouvoir de mettre du bémol à leurs propos et vous verrez que la paix recommencera à prendre forme dans ce pays. Ne laissez pas la haine et la vengeance prendre le dessus sur les projets de développement.
L’association Convergence Citoyenne et Panafricaine à travers cette lettre entend donner sa part de contribution à la construction de la chose commune et n’a nullement l’intention d’affirmer qu’elle détient la vérité car la vérité est le monopole de Dieu.
Considérant que vous détenez votre légitimité du peuple et que la voix du peuple est la voix de Dieu, nous restons convaincus que vous mettrez à profit les quatre années à venir pour apporter un mieux-être aux populations.
Dapoya est le symbole de notre regard critique sur la conduite du destin du Burkina Faso.
Fraternellement votre,
C’était la part de vérité de l’association Convergence Citoyenne et Panafricaine, organisation de la société civile.
Pour la Convergence Citoyenne Panafricaine (CCP)
Ousmane SO