« Macron doit partir ». La démission surprise de Sébastien Lecornu a déclenché une onde de choc politique en France. Des appels à la démission d’Emmanuel Macron et à la dissolution de l’Assemblée nationale se multiplient, plongeant le pays dans une crise institutionnelle d’une ampleur inédite.
Coup de théâtre à Paris. À peine nommé, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté, lundi matin, sa démission au président de la République, Emmanuel Macron. Une décision fulgurante, intervenue moins de vingt-quatre heures après la formation de son gouvernement. Cette démission a immédiatement déclenché une tempête politique dans tout l’Hexagone.
Premier à réagir, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a appelé à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. « Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes », a-t-il déclaré, estimant que le pays ne pouvait plus avancer sans un renouvellement démocratique.
Sur le plateau de BFM TV, le député socialiste Philippe Brun a, lui aussi, interpellé le président : « Emmanuel Macron doit choisir un chef de gouvernement issu de la gauche. Les socialistes sont prêts à assumer leurs responsabilités. »
Mais c’est surtout la France insoumise qui a haussé le ton. Sur X (anciennement Twitter), Mathilde Panot a lancé un retentissant « Macron doit partir ». Une phrase bientôt reprise par Aly Diouara, Raphaël Arnault et Sophia Chikirou. Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, appelé à l’examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d’Emmanuel Macron.
Du côté de la droite, le maire de Cannes, David Lisnard (LR), a également pris position. « L’intérêt de la France commande qu’Emmanuel Macron programme sa démission pour préserver les institutions », a-t-il écrit sur X, dénonçant une situation politique devenue « intenable ».
« Macron doit partir » selon l’opposition
Dans le camp présidentiel, la consternation domine. La députée macroniste Éléonore Caroit a exprimé son inquiétude face à « un spectacle que nous n’avons pas choisi ». Aussi la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé à « se ressaisir » et à « ne pas cultiver les divisions ».
Enfin, Marine Le Pen, ancienne présidente du RN, a jugé que la dissolution était désormais “absolument nécessaire”. Néanmoins elle estime qu’une démission du président serait un « acte de sagesse ».
Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, la démission de Lecornu symbolise « un dernier sursaut d’honneur » dans une classe politique à bout de souffle. « Je me demandais s’il restait un gaulliste dans ce pays. Il en restait un, et il vient de démissionner avec dignité et honneur », a-t-il salué.
Alors que la France traverse une nouvelle zone de turbulence politique, une question reste en suspens : Emmanuel Macron peut-il encore gouverner un pays fracturé et sans majorité stable ?