Dans le cadre de l’enquête sur le coup d’Etat de Gilbert Diendéré et de l’ex-Régiment de Sécurité présidentielle (RSP), le juge d’instruction du Tribunal militaire de Ouagadougou a lancé un mandat d’arrêt international le 8 janvier dernier contre monsieur Guillaume Soro.
Ce mandat d’arrêt s’inscrit donc dans une procédure judiciaire en cours. Il concerne une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de crime contre l’humanité, d’assassinats de Burkinabè et de destructions aggravées de biens publics et privés. Le Juge souhaite entendre Guillaume Soro sur son implication présumée dans cette entreprise funeste de déstabilisation du Burkina Faso. Depuis lors, c’est un incompréhensible branle-bas au sommet de l’Etat ivoirien avec le président Alassane Ouattara en personne à la manœuvre.
Le Balai Citoyen constate, que le président ivoirien a décidé de prendre personnellement en charge le dossier qu’il veut régler à la place de la justice burkinabè. Il a choisi le règlement d’un dossier judiciaire par la voie diplomatique. L’exécutif ivoirien a donc fait de cette affaire qui engage la responsabilité individuelle de Guillaume Soro, une affaire d’Etat. Pire, il veut inciter les autorités burkinabè, en l’occurrence le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, non seulement à en faire autant, mais aussi et surtout, à s’immiscer dans une affaire judiciaire.
Une telle option traduit un mépris inacceptable pour la justice burkinabè dont l’indépendance est ici en jeu. Pire, elle avalise les positions arrogantes de Guillaume Soro, ses courtisans et autres communicants qui confondent volontairement l’individu à l’institution parlementaire et à l’Etat de Côte d’Ivoire. Sur le site web de celui-ci, ses partisans diffusent des déclarations insultantes et provocatrices envers le Burkina Faso et ses autorités, sûrs sans doute de leur victoire diplomatique. Après s’être embourbée dans ses vaines tentatives de nier son implication et son soutien aux putschistes, Guillaume Soro tente de se soustraire facilement par la voie diplomatique.
Le Balai Citoyen tient à rappeler que le mandat d’arrêt émis contre Guillame Soro l’a été en raison de sa présumée implication personnelle et individuelle dans le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Il ne devrait donc poser aucun problème dans les relations entre les deux pays qui sont au-dessus des hommes, même des chefs d’Etat. Si dans la Côte d’Ivoire de Alassane Ouattara, la position de 2ème personnage de l’Etat donne tous les droits à Guillaume Soro au niveau national, le Balai Citoyen ne saurait tolérer qu’il y trouve un quelconque appui pour déstabiliser le Burkina Faso en toute impunité.
En tout état de cause, le Balai Citoyen voudrait rappeler au Président Kaboré qu’il a prêté serment le 29 décembre dernier de défendre la constitution du Burkina Faso. Cette constitution garantit la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la Justice. Céder à l’indécente démarche des autorités ivoiriennes ne sera ni plus ni moins qu’un parjure. En outre, si Gilbert Diendéré et ses soutiens dont Guillaume Soro avaient réussi leur plan, le président Kaboré, à commencer par lui, et bien d’autres personnes ne seraient pas là où ils sont aujourd’hui. Mieux, le président du Faso a promis de ne pas oublier que des compatriotes ont donné leur vie dans la résistance contre ce putsch pour que le peuple recouvre sa liberté et sa dignité.
Il appartient donc au président Kaboré de faire comprendre à son homologue ivoirien que les affaires judiciaires relèvent des institutions judiciaires et de s’abstenir de sacrifier les acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre et de la résistance au putsch sur l’autel des arrangements sous le couvert de la diplomatie. Le peuple résistant est en veille.
Le Balai citoyen appelle à la vigilance de tous afin que tous les dossiers judiciaires pendants dont celui du coup d’Etat puissent aboutir à des procès justes, impartiaux et transparents.
Ensemble, on n’est jamais seul!
Notre nombre est notre force!
Pour le Balai Citoyen
La Coordination nationale
[metaslider id=1560]