Depuis trois jours, les manifestations à Los Angeles dénonçant la politique migratoire de Donald Trump plongent la ville dans une vive tension. Dimanche 8 juin, la situation a dégénéré en affrontements violents entre protestataires et forces de l’ordre. Une situation qui a amené le président américain à ordonner le déploiement de la garde nationale, sans en référer au gouverneur de l’État.

Un face-à-face tendu sur fond de colère populaire

Des dizaines de manifestants ont bloqué une autoroute dans le centre de Los Angeles pour protester contre les arrestations menées par la police de l’immigration (ICE). Les forces de l’ordre, visiblement débordées, ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la foule, touchant même des journalistes présents. Trois véhicules ont été incendiés, et plusieurs autres vandalisés, montrant la gravité de la situation.

Cette tension est née d’une série d’arrestations musclées de travailleurs immigrés, parfois filmées, qui ont choqué l’opinion publique. L’un des leaders syndicaux hispaniques les plus en vue a été blessé lors de son interpellation vendredi. Cette situation a suscité l’indignation de la communauté locale.

La situation rappelle d’autres moments tendus de l’histoire américaine. En effet on pense aux manifestations de Ferguson en 2014 ou celles de Portland en 2020, également marquées par un usage controversé de la force fédérale.

Manifestations à Los Angeles : Trump défie les autorités locales

En réponse aux violences, Donald Trump a ordonné le déploiement de 2 000 soldats de la garde nationale à Los Angeles, une décision vivement critiquée par le gouverneur démocrate Gavin Newsom. Ce dernier a dénoncé une « décision incendiaire » et a exigé que les troupes soient placées sous son commandement, évoquant une atteinte grave à la souveraineté de l’État.

Les manifestations à Los Angeles surviennent dans un climat politique déjà tendu. En effet Donald Trump fait de la lutte contre l’immigration clandestine un pilier de sa politique. Son discours évoquant une « invasion » des États-Unis par des criminels venus de l’étranger a été perçu comme une provocation supplémentaire.

Cette décision présidentielle intervient également dans un contexte où la Californie est un « État sanctuaire », refusant de collaborer pleinement avec les autorités fédérales en matière d’immigration.

Manifestations à Los Angeles : réactions internationales et solidarité mexicaine

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a réagi dès dimanche à l’arrestation de 35 ressortissants mexicains. Elle a exigé que ces migrants soient traités avec dignité. Aussi elle a rappelé que « ce ne sont pas des criminels, mais des hommes et des femmes honnêtes venus chercher une vie meilleure ».

Les manifestations à Los Angeles montrent une fois encore la fracture entre politique fédérale et réalités locales. La maire Karen Bass a exprimé son inquiétude sur les conséquences à long terme du déploiement militaire, qu’elle juge « purement politique ».

Plusieurs gouverneurs démocrates ont publié un communiqué dénonçant un « abus de pouvoir alarmant » de la part de Trump. Ils appellent à respecter les prérogatives des États fédérés en matière de gestion de leurs troupes et de leur politique migratoire.