Les médias publics traversent une crise sans précédent. En effet, en réponse aux revendications d'amélioration de leurs conditions de vie et de travail, le Ministre de la Communication et des Relations avec le parlement a abattu une répression sans mesure sur les travailleurs des médias publics, à savoir la RTB et Sidwaya.
Ainsi plus de 300 agents se sont vus éjectés des médias et affectés aux archives, à la DRH ou encore à la direction des statistiques sous le prétexte de régularisation de leur carrière.
Ces affectations déguisées cachent mal la volonté du Gouvernement de tuer la liberté d'expression et les voix discordantes, de s'accaparer les médias publics et les ériger en service de communication en vue des élections à venir. Dans cette tâche, ils sont aidés par le Directeur Général qui, comme eux, a dévoilé clairement son appartenance politique au MPP.
Sur le lot des 370 agents reversés au Ministère sous le fallacieux prétexte de régularisation, la moitié a été rappelée sans explication. Cependant, les plus coriaces aux voix discordantes et les membres des sections du SYNATIC, connus pour leur attachement à la liberté d'expression, sont laissés sur le carreau.
Cette caporalisation, faut-il le rappeler, est une atteinte grave à la liberté d'expression, fondement de la démocratie. Elle sape les droits des Burkinabè de bénéficier d'informations justes, crédibles et équilibrées à travers une presse libre.
Dans la perspective des élections à venir, cet état de fait n'augure rien de bon.
Si en plus d'être membre du bureau politique du MPP, le DG de la RTB choisit ses journalistes sur des bases autres que les qualités professionnelles, quelle garantie donne-t-il sur l'accès équitable de tous lors des échéances électorales ?
En tout état de cause, le CFOP ne saurait accepter une telle dérive. Les média sont la sève nourricière de la démocratie, quand ils sont en danger, c'est nous démocrates, qui sommes en danger. Par ailleurs, il convient de noter que les médias publics sont soutenus par l’argent de tous les Burkinabè.
Les transformer en propriété du MPP est une forme de patrimonialisation du pouvoir. Nous demandons donc instamment la réintégration pure et simple de ces agents des médias publics et l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
L’Opposition politique suit ce dossier avec la plus grande attention. Le Chef de file de l’Opposition écrira d’ailleurs une lettre au Président du Faso, pour attirer sa haute attention sur les faits graves soulevés.
Extrait de la déclaration liminaire du point de presse du CFOP
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