La tension monte dans la capitale malgache. Deux semaines après le début des manifestations contre les pénuries d’eau et d’électricité, des militaires malgaches manifestants du CAPSAT ont décidé de se joindre aux protestataires. Ce tournant majeur rappelle les heures sombres du coup d’État de 2009, quand la même unité avait défié le pouvoir.
La colère du CAPSAT
Dans une vidéo diffusée samedi, des soldats du CAPSAT, unité chargée des services administratifs et techniques de l’armée, ont appelé à « refuser les ordres de tirer ». Ce geste marque une rupture avec la hiérarchie militaire.
Selon le politiste Olivier Vallée, cette décision est motivée par un « sentiment d’abandon » : les soldats n’auraient reçu ni primes ni reconnaissance. Les militaires malgaches manifestants dénoncent aussi des conditions de vie précaires. Leur base, proche de la capitale, facilite le contact avec une population en colère.
Cette situation réactive le souvenir du coup d’État de 2009. En effet le CAPSAT avait joué un rôle central dans la chute du régime de Marc Ravalomanana. Comme à l’époque, les officiers supérieurs restent silencieux, laissant place à une initiative de la base.
Militaires malgaches manifestants : la Place du 13 mai reprise
Les manifestations, débutées le 25 septembre, ont pris une ampleur nouvelle. Pour la première fois, les jeunes protestataires ont réussi à atteindre la Place du 13 mai, symbole historique des luttes politiques à Madagascar.
Les slogans appellent à un changement profond, tandis que les militaires malgaches manifestants du CAPSAT ont été acclamés par la foule. Chants, drapeaux et danses ont transformé la place en scène de contestation pacifique.
Les autorités craignent désormais une extension du mouvement. Les militaires malgaches manifestants incarnent un basculement : la frontière entre l’armée et la rue devient floue. Ce rapprochement fragilise le pouvoir central et met en lumière la crise de confiance entre la population et l’institution militaire.
Militaires malgaches manifestants : vers un nouveau tournant politique ?
Cette alliance inattendue entre civils et soldats soulève de nombreuses interrogations. Le gouvernement malgache reste discret, tandis que la communauté internationale appelle au calme. Les militaires malgaches pourraient peser lourd dans l’évolution du mouvement si leur ralliement s’élargit à d’autres unités.
Pour beaucoup, cette crise traduit un malaise profond : la jeunesse réclame de meilleures conditions de vie et une gouvernance plus transparente. Si les autorités ne parviennent pas à apaiser les tensions, Madagascar pourrait revivre un cycle d’instabilité politique déjà connu.
