Le Niger nationalise la Somaïr, filiale du groupe français Orano, ce jeudi 19 juin 2025, marquant un tournant stratégique dans ses relations avec la France. Cette décision du régime militaire nigérien illustre la rupture grandissante entre Niamey et Paris, dans un contexte de réorientation diplomatique et d’enjeux géoéconomiques autour de l’uranium.
La télévision nationale nigérienne a annoncé que l’État du Niger nationalise la Somaïr en raison du « comportement irresponsable, illégal et déloyal » d’Orano, une entreprise détenue à plus de 90 % par l’État français. En conséquence, les actifs et les actions de la Somaïr sont transférés à l’État nigérien. Le communiqué promet toutefois une indemnisation pour les détenteurs d’actions, sans précision sur le calendrier ni les modalités.
Le Niger nationalise la Somaïr et s’éloigne de la France
Depuis le coup d’État militaire de 2023, le Niger a multiplié les actes de rupture avec la France, l’ex-puissance coloniale. Ainsi Le secteur stratégique de l’uranium cristallise ces tensions. En décembre 2024, Orano avait reconnu avoir perdu le contrôle opérationnel de ses trois sites au Niger. En effet On peut citer les sites de : la Somaïr, la Cominak (fermée en 2021) et le gisement géant d’Imouraren.
Ce dernier est l’un des plus importants du monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes d’uranium. Le permis d’exploitation a été retiré en juin 2024, renforçant le contentieux entre Orano et Niamey. Le groupe français, toujours majoritaire dans les filiales, a initié des procédures d’arbitrage international, la dernière datant de janvier 2025.
La nationalisation de la Somaïr intervient alors que Niamey tisse de nouveaux liens stratégiques avec la Russie, l’Iran ou la Turquie. Ce virage diplomatique marque un changement profond d’orientation géopolitique et un éloignement assumé de l’influence occidentale.