Comme vous le savez déjà, l’Opposition politique réunie autour du CFOP a reçu hier, une visite de courtoisie du Premier ministre Joseph Marie Christophe DABIRE.
Comme l’a souligné le chef de file de l’Opposition, Zéphirin DIABRE, cette visite est à saluer, à la fois pour son principe et pour son symbole.
En effet, les échanges entre le Premier ministre et l’Opposition qui ont abordé l’essentiel des sujets majeurs qui préoccupent les Burkinabé, sont d’une importance capitale, dans la situation difficile que traverse notre pays. Vous aurez remarqué que, dans l’histoire de notre pays, c’est la toute première visite qu’un Chef de gouvernement rend au CFOP.
A la faveur de cette visite, le Premier ministre a annoncé une rencontre avec le Président du Faso. L’Opposition politique que nous affirmons patriote et républicaine, est donc ouverte et le sera toujours, à tout dialogue permettant de relever les grands défis de la Nation. Toutefois, et nous tenons à le souligner, ce dialogue doit être franc, sincère, et dénué de tout calcul politicien.
Mesdames et Messieurs,
C’est avec une profonde désolation que nous avons appris la mort de huit personnes suivie de 4 blessés, et des incendies de domiciles suite à un nouvel affrontement intervenu dans la commune de Zoaga, province du Boulgou, dans la nuit du 31 mars au 1er avril derniers.
Selon le Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, «un groupe d’hommes armés venus des villages frontaliers du Burkina et du Ghana ont perpétré une attaque contre le domicile du chef coutumier de Zoaga ». Cette attaque, selon toujours le ministère, serait un rebondissement de la crise qui secoue depuis un certain temps la chefferie coutumière de la localité.
Nous apprécions à sa juste valeur la réaction des forces de l’ordre face à cette tuerie, mais nous ne pouvons pas ne pas constater que c’est le médecin après la mort, et que nos responsables gouvernementaux auraient pu mieux faire parce que les avant-signes coureurs étaient nettement visibles, relayés par une presse à la hauteur.
Le 25 janvier 2019, un affrontement entre les deux camps rivaux avait fait déjà quatre morts et de nombreux blessés.
Les autorités auraient été appelées à agir, en vain. Pire, les coupables des anciennes tueries n’auraient pas été inquiétés.
Pour l’Opposition politique, le Gouvernement burkinabè est coupable de passivité, si l’on considère que, malgré les alertes rouges successives, des dispositions n’ont pas été prises pour éviter ces affrontements. Il est incompréhensible et inadmissible que, dans une République, des citoyens massacrent d’autres citoyens sans que la justice ne lève le petit doigt.
Le Gouvernement doit plus qu’un communiqué à notre peuple. Il doit des explications à ce peuple déjà meurtri par des massacres et des tueries antérieures récurrentes !
Il le faut, si nous ne voulons pas que nos concitoyens perdent définitivement espoir, à l’image de ce ressortissant de Zoaga qui prévenait sur Lefaso.net : « Nous n’avons aucun espoir encore, les autorités ont carrément démissionné de cette crise, elles attendent qu’un camp s’arme contre un autre et c’est ce qui est en train de se préparer. Nous sommes vraiment très préoccupés par ce qui se passe ».
Concomitamment à Zoaga, il y a eu Arbinda, avec son lot de morts, de massacres et de réactions toujours en cours, avec pour origine le terrorisme combiné aux violences intercommunautaires mettant à rude épreuve la cohésion sociale.
Chers journalistes,
Le Syndicat des travailleurs de la Santé humaine et animale (SYNTSHA) a annoncé une grève du 17 au 19 avril prochains sur toute l’étendue du territoire national. Le SYNTSHA réclame le respect concret du protocole d’accord avec le Gouvernement, lequel protocole date du 13 mars 2019.
Comme il l’a toujours fait en pareilles circonstances, l’Opposition invite le Gouvernement à entamer sans délai des négociations pour la levée de ce mot d’ordre. Ces négociations sont nécessaires pour éviter que la tension entre les deux parties aboutisse à une dégradation malheureuse des conditions sanitaires des patients.
La parole donnée doit être respectée !