Sans détour: La guerre est-elle déclarée ?

Jusque-là tout semblait aller entre les deux. Un tandem qui a permis à Cherif Sy de régenter la transition à sa guise. Il est possible qu’après cette longue tirade contre le premier vice-président du mpp ce soit définitivement le divorce et probablement la guerre.

Dans son dernier numéro, Bendré, le journal de Cherif, dans l’éditorial et non pas dans un article ordinaire s’en prend violemment à Salif Diallo après sa sortie sur « nous avons mangé avec le diable. Mais nous  ne sommes pas le diable ». Une longue tirade dans laquelle Salif Diallo est descendu aux lance-flammes, mais surtout un appel « insurrectionnel » à barrer la route au Mpp, « derniers vestiges » aux yeux du journal, de l’ancien ordre Compaoréen. Une tirade vraiment violente qui ne s’embarrasse pas de l’insulte où les expressions comme « manger et aller déféquer » sont utilisés sans sourciller. Elle rappelle la violente charge contre un certain Djibril Bassolé, dans laquelle, dans une sorte de colère noire, Cherif Sy éructait de menaces dans un langage aussi vulgaire : « il va falloir qu’il (Djibril Bassolé évidemment) marche sur nos couilles pour se présenter aux élections ». Comme disent les mosse « quand la nuque est bien protégée, la bouche dit ce qui lui plait ». En son temps, Cherif pouvait être sanguin à souhait, puisqu’il avait sa nuque bien protégée, disons-le sans détour, par le même Salif Diallo qui le couvait de toutes les attentions.

Les alliances sont-elles en train de changer ?    

Il n’y a pas de doute à avoir, les « transitionnaires » se règlent les comptes. En ces derniers jours de la transition les alliances se reconfigurent. L’éditorial à charge contre Salif Diallo et le MPP constitue certainement les prémices des bagarres des derniers instants de cette transition. Quelles perspectives ! Probablement dans la logique d’un nouvel ordre « free of Compaoré rules », après les piliers c’est maintenant le tour « des collaborateurs ». Ceux qui ont « mangé à la table du diable », peu importe s’ils ont eu l’intelligence et le flair de partir tôt.

Comment se met en place le mécanisme qui va les déboulonner ?

Une nouvelle alliance matricée très probablement autour « des Résistants », dont Cherif Sy est la figure de proue. En arrière-plan et en soutien très probablement un certain Zida. Depuis la victoire sur le RSP, il courrait le bruit qu’un parti politique était en gestation et devrait normalement servir de creuset au plein épanouissement des ambitions politiques du duo « Cherif-Zida ». Cette perspective est toujours sur la table. Elle a été contrariée par le refus d’accorder une rallonge à la transition et le niet des politiques à la grande « réforme constitutionnelle » par voie « CNT » qui était envisagée.

Cherif fragile par sa gestion

Dans cette bagarre qu’il a déclaré, Cherif Sy, héro de la résistance contre le RSP, part avec un handicap, sa gestion du CNT. Nous avons régulièrement alerté sur ce sujet, mais jamais le patron du CNT n’a daigné se refreiner. Il ne faudra pas longtemps aux limiers des finances pour envoyer le tout puissant patron du CNT méditer à la MACO à côté de ceux qu’il y avait envoyé par sa hargne. La Haute Cour de justice au moment de la mise en œuvre des poursuites n’avait pas de budget. Annuellement c’est seulement 5 millions qui étaient alloués à cette instance que ses anciens présidents s’en pressaient de lécher dans des séminaires fictifs. Après la mise en accusation, c’est Cherif Sy qui a fourni l’argent nécessaire au fonctionnement de la juridiction. Ceux qui l’ont prévenu qu’il pouvait de la sorte se rendre coupable de détournement, ce sont vus rassurer. Le patron du CNT a puisé dans ses fonds de souveraineté. Donc Cherif au CNT finance tout ce qui lui passe par la tête. Evidemment que les gens savent, mais ne disent rien. Les turpitudes de chacun sont les cordes qui l’enchainent. Et les vieux briscards politiques s’amusent à compter le nombre de tours de corde qu’il s’est ainsi enroulé autour du cou.

Le premier round de la bagarre est enclenché. Les épisodes qui suivent ne manquent pas de suspenses. Après Yonli et bien d’autres, Salif Diallo est payé pour ainsi dire en monnaie de singe par ceux qu’il a contribué à fabriquer.

Newton Ahmed Barry

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