Barthélémy Dias est désormais fixé sur son sort au Sénégal. Le maire de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur à Dakar était jugé pour « outrage à magistrat » et « appel à un attroupement ». C'était dans la foulée de la condamnation du maire de Dakar Khalifa Sall à cinq ans de prison le 30 mars dont Barthélémy Dias est un proche. Le parquet avait requis deux ans de prison et finalement, il écope de six mois ferme.
L’audience n’a pas été longue mardi matin dans la salle 1, pleine à craquer, du palais de justice de Dakar. Le juge Yakham Keïta a brièvement rappelé les faits reprochés à Barthélémy Dias, qualifiant ses propos à l’égard de la justice sénégalaise « d’injurieux » et de « diffamatoires », qui s’inscrivent dans la colère.
A l’annonce du verdict, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur n’a pas sourcillé. Pour son avocat, maître El hadji Diouf, Barthélémy Diaz n’a fait que commenter l’actualité, donner son avis : « Pourquoi un homme politique ne peut plus critiquer le fonctionnement normal de la justice, de l’Assemblée nationale ou de l’exécutif. Maintenant, bonjour la pensée unique (...) ».
A la sortie de l’audience, la présence de l’homme politique Malick Gackou, le président de Grand Parti, n’est pas passée inaperçue. Candidat à la prochaine élection présidentielle, il est venu afficher son soutien à Barthélémy Dias et ne s’est pas privé de distiller un message à l’égard du pouvoir dans un contexte déjà tendu avec l’opposition : « Je suis effaré par ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays. Trop, c’est trop ! Nous ne devons pas laisser un homme, fût-il le président de la République, continuer à bâillonner les libertés et la démocratie dans notre pays ».
L’ambiance était donc très politique mardi matin au palais de justice de Dakar. Les partisans de Barthélémy Dias n’ont cessé de le marteler. Pour eux, cette condamnation s’inscrit dans la droite lignée de celle du maire de Dakar, Khalifa Sall.
RFI