Société: A l’issue de cette grève , la coalition se réserve le droit de poursuivre la lutte

La gestion du pouvoir MPP et alliés est marquée par une répression du mouvement syndical qui est allée crescendo. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer les mesures prises à l’encontre des travailleurs depuis les menaces publiques proférées le 25 février 2017 contre l‘UAS par l’ex-premier Ministre Paul Kaba THIEBA jusqu’à l’application au forceps de l’IUTS en février 2020 sur les primes et indemnités contrairement à la revendication posée.

Prenant la pleine mesure de la gravité des atteintes aux droits sociaux et démocratiques des travailleurs, notre coalition, à l’issue de son assemblée générale du 24 février 2020 a entrepris une série d’actions visant à défendre nos droits bafoués. Une des actions qui a pris effet depuis quelques heures est la grève de cent vingt (120) heures allant du lundi 16 mars 2020 à 00 heure au vendredi 20 mars 2020 à 24 heures pour exiger du gouvernement :
1. l’arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat et l’amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie ;
2. l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales ;
3. l’arrêt du pillage des ressources nationales ;
4. la garantie du droit à la sécurité des populations ;
5. le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.
En effet, face à un gouvernement anti travailleurs qui est plus prompt à couper les salaires des travailleurs sans se soucier de régler la dette sociale vis-à-vis d’eux dont entre autres les retards d’avancements (de classe et d’échelon), de reclassement et qui reste sourd face aux préoccupations de ceux-ci, il n’y a pas d’autre choix pour le monde du travail que la lutte.
Mesdames et Messieurs de la presse,

Depuis le dépôt du préavis de grève, on observe un silence méprisant du gouvernement qui a plutôt opté d’empêcher l’expression de nos justes et légitimes préoccupations malgré la forte mobilisation des travailleurs à l’occasion notamment de la marche-meeting du 07 mars 2020 sur l’ensemble du territoire national. Cette attitude est en totale contradiction avec les discours professés par le pouvoir à longueur de journée sur sa disponibilité au dialogue social.

Toutefois, tenant compte de l’existence et de la complexité du phénomène du coronavirus source de la psychose installée au sein des populations, nos organisations, faisant preuve de responsabilité, ont décidé de réadapter leurs mots d’ordre ainsi qu’il suit :
• le maintien de la grève de 120 heures allant du 16 au 20 mars 2020. A cet effet, les travailleurs sont invités à rester chez eux. Les responsables syndicaux aux divers niveaux sont invités à prendre des dispositions pour assurer le suivi et l’évaluation de la grève ;
• le service minimum sera assuré dans les secteurs de la santé, des hydrocarbures, des transports sous la supervision des syndicats desdits secteurs ;
• la suspension des marches-meetings prévues le 17 mars 2020 sur l’ensemble du territoire national.
Conformément à son histoire, le mouvement syndical de notre pays vient par cet acte démontrer une fois de plus qu’il sait toujours lier ses revendications avec les préoccupations de notre peuple. En tout état de cause, nous suivons avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation en lien avec le phénomène de coronavirus avec notre démembrement dans le secteur de la santé en l’occurrence le SYNTSHA et nous ne manquerons pas de prendre les mesures qui conviennent en fonction de l’évolution de la situation.

En outre, notre coalition reste convaincue que les mesures prises ou annoncées par le gouvernement restent largement insuffisantes pour assurer une protection adéquate des populations à savoir, la prévention de la maladie et la prise en charge des malades, ce d’autant plus que le système sanitaire est totalement défaillant.

Au regard de cette situation d’ensemble aussi bien préoccupante qu’inacceptable, nos organisations syndicales appellent les travailleuses et travailleurs des secteurs public, privé et parapublic à se tenir prêts pour une lutte ferme contre toute répression, notamment les coupures sauvages de salaires telles que le gouvernement les envisage. Elles les exhortent à faire du mot d’ordre un grand succès.

A l’issue de cette grève, si la plate-forme n’est pas traitée de manière acceptable, la coalition se réserve le droit de poursuivre la lutte pour faire aboutir sa juste plate-forme revendicative. Elle tiendra le gouvernement pour seul responsable de la détérioration du climat social s’il persistait dans son attitude de mépris vis-à-vis des travailleurs et de leurs organisations syndicales.

Le gouvernement doit comprendre qu’il n’y a pas d’autre issue que l’examen sérieux avec nos organisations de la plateforme revendicative à lui soumise en vue de lui trouver des solutions acceptables. Aux travailleurs débout autour de leurs justes et légitimes revendications, nous leur disons de considérer que la lutte peut être longue. Toutefois, aucune manœuvre, même répressive ne doit émousser leur ardeur. C’est à ce prix qu’ils sauvegarderont leur pouvoir d’achat, les libertés démocratiques et syndicales.

Mesdames et messieurs de la presse, ce sont là les informations que nous tenions à porter à votre connaissance.
Nous restons à présent à votre disposition pour vos questions.
Je vous remercie.
Bassolma BAZIE
Le Porte-parole.

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