Soudan

Soudan: état d’urgence et dissolution du gouvernement de transition

Au lendemain du coup de force des militaires, les manifestants pro-démocratie battent le pavé dans les rues de la capitale du soudan, Khartoum. Le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a dissout les autorités de transition la veille, s'est exprimé mardi.

Le général Abdel Fattah al-Burhane a dissous lundi au Soudan les autorités de transition dont la quasi-totalité des membres civils sont déjà aux mains de l'armée, décrétant l'état d'urgence alors que des tirs ont déjà fait des blessés parmi les manifestants pro-démocratie.

Le Conseil des Nations unies se réunit en urgence. Les vols vers et depuis Khartoum sont suspendus jusqu'à samedi.

Face à la situation, L'Union africaine et la Ligue arabe ont exprimé leur inquiétude.

Le secrétaire général de l'ONUAntonio Guterres a condamné le "coup d'Etat militaire", exhortant à la "libération immédiate du Premier ministre Hamdok et de tous les autres dirigeants" arrêtés ainsi qu'au respect de la "charte constitutionnelle".

Ce texte signé par tous les acteurs anti-Béchir en 2019 prévoit des élections fin 2023 et une transition civile, à laquelle le général Burhane a dit être toujours engagé une fois un nouveau gouvernement et un nouveau Conseil de souveraineté nommés.

Les Etats-Unis, dont l'émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre, ont déjà prévenu que "tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l'aide américaine". L'Union européenne a elle appelé la communauté internationale "à remettre la transition soudanaise sur les rails" et enjoint au "rétablissement des télécommunications" largement coupées dans le pays lundi.

Au regard des critiques qui s'accumulent à l'étranger, le général Burhane a donné un gage de poids, il s'est dit engagé à respecter les accords internationaux signés par le Soudan, l'un des quatre Etats arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël.

Soudan, difficile cohabitation entre civil et militaires.

Le coup d'Etat dénoncé à l'international s'est déroulé en plusieurs étapes. Le Premier ministre Abdallah Hamdok, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté -plus haute autorité de la transition- ont été arrêtés par des militaires.

Les dirigeants militaires et civils se partagent le pouvoir depuis août 2019 après le renversement du président autoritaire de longue date du Soudan, Omar el-Béchir.

Bachir a été renversé par les militaires, mais des manifestations de rue massives réclamant un régime civil ont forcé les militaires à négocier un plan visant à passer à un gouvernement démocratique.

Le pays est maintenant censé être dans cette transition, avec des civils et des militaires dirigeant ensemble le pays au sein d'un comité conjoint connu sous le nom de Conseil souverain.

Mais les deux groupes ont été publiquement en désaccord.

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