« Connaissances, attitudes et pratiques en matière de santé sexuelle des étudiants de l’Université Saint Thomas d’Aquin du Burkina Faso », c’est la thèse soutenue ce lundi 8 novembre par Armel ZANGRE. C’est le résultat d’une étude qui aura duré 28 jours et de recherches supplémentaires transversales, autour du thème central de la santé sexuelle des jeunes étudiants en particulier.
429, c’est le nombre d’étudiants soumis à l’étude de l’impétrant du jour. Il s’est agi pour l’essentiel d’étudier les connaissances des jeunes étudiants sur des thèmes tels que le niveau de conscience sur les pratiques, attitudes et facteurs à risque en matière de santé sexuelle. Avec une moyenne d’âge de 22,2 ans, l’étude a révélé une note moyenne de connaissance de 14/20 sur l’ensemble des étudiants enquêtés. 53% des enquêtés avaient le niveau universitaire Licence.
Des résultats d’intérêt
La collecte des données de l’étude s’est faite à travers la plate-forme google.form. Elle a décelé que 22% des étudiants sexuellement actifs auraient une orientation sexuelle déviante. En effet, par exemple, 9 étudiants sur 429 ont affirmé avoir eu des rapports homosexuels. Par ailleurs, le multi partenariat sexuel est assez parlant quoiqu’en baisse relativement aux études comparées des années antérieures, avec 37% d’étudiants concernés. L’étude indique par ailleurs que 20,1% des étudiants n’utilisent pas de préservatifs.
Les télénovelas mises en cause
La propagation des séries télévisées exotiques « novelas » est l'une des causes relevées de ces attitudes et pratiques sexuelles . En plus de l’ouverture et de l’absence de contrôle des technologies de l’information et de la communication, ces facteurs ont perverti les valeurs traditionnelles des jeunes.
Le MENA interpellé
C’est l’une des raisons pour lesquelles, dans le cadre des recommandations adressées par l’impétrant au Ministère en charge de l’enseignement supérieur, la présidente du jury, le professeur Blandine BONANE, a requis que lesdites recommandations soient dirigées plutôt vers le MENA : « Il est essentiel que dès le bas-âge, certaines informations soient promues à l’endroit des plus petits, car sinon plus tard, cela devient irrécupérable ».
Intégrer des programmes et des modules d’enseignement sur la santé sexuelle est une autre recommandation forte faite par Armel ZANGRE dans sa thèse. L'impétrant a fait des recommandations à l’endroit des jeunes étudiants en particulier, afin qu’ils aient une vie sexuelle saine et rationnelle.
La thèse est dirigée par le Pr Ali OUEDRAOGO, par ailleurs membre du jury et le Dr Sibraogo TIEMTORE; quant aux membres du jury, il s’agit des Dr Hyacinthe ZAMANE et Brahima KIRAKOYA et de la présidente Blandine BONANE/THIEBA. Le jury a apprécié le thème de l’étude et s’est même demandé si les pratiques sexuelles différaient selon que l’on soit étudiant en médicine, avec beaucoup moins de temps par exemple par rapport aux autres étudiants. Un sujet qui mérite sans doute une réflexion plus poussée!
Aristide OUANGRE