Boycott syndical à l’Action humanitaire : «C’est leur droit le plus absolu !», répond la ministre Marshall

«C’est leur droit le plus absolu !», a réagi vendredi, la ministre en charge de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marshall, face à la décision des syndicats de son département, d’observer un boycott pour protester contre la nomination d’une retraitée au poste de Secrétaire générale du ministère. «La Liberté est consacrée au Burkina Faso dans la légalité … Lire la suite

Burkina Faso /Réconciliation nationale: les propositions de l’Union d’Action Syndicale

Coup d’Etat au Burkina/UAS/ Le gouvernement/L’Unité d’Action Syndicale

La contribution de l’UAS se décline en deux volets : d’abord des observations et, ensuite nos attentes et suggestions. I-Observations Telle qu’elle nous a été présentée, la réconciliation nationale prend les allures d’un vaste programme de société qui est du ressort des partis politiques et dont la réalisation requiert de nombreuses années avec tous les … Lire la suite

Burkina-audiovisuel: la fréquence de la Télévision Nationale piratée ( SYNATIC)

Le samedi 14 septembre 2019, nous avons constaté une diffusion d’images en direct, non-authentifiées par le logo de la Télévision du Burkina (RTB / télé), sur le canal de la RTB sur TNT et sur le bouquet Canal +. La diffusion de ces images s’est déroulée entre 11H21 et 12H59 GMT. Pour le Syndicat Autonome … Lire la suite

Société: « …le mouvement syndical prendra ses responsabilités, quel que soit le régime en face « 

Gouvernement de la Transition

Son Excellence, Monsieur Christophe DABIRE à la Tribune de la Conférence internationale du travail le mercredi 12 juin 2019, a dit ceci : « … Monsieur le Président, Distingués Délégués, Je voudrais saisir cette occasion qui m’est offerte pour rendre un vibrant hommage à tous les devanciers de notre organisation pour les efforts et les sacrifices … Lire la suite

Economie: le Syndicat national des travailleurs des impôts suspend toutes ses activités

Le Syndicat national des travailleurs des impôts (SYNATI) annonce la suspension de toute activité syndicale de sa structure sur toute l’étendue du territoire national pour compter du mardi 25 décembre 2018 jusqu’au mardi 30/04/2019. La loi de finances 2019 est une pilule qui passe de travers du côté de ce mouvement syndical. En effet, pour … Lire la suite

Grêve des enseignants: un accord trouvé avec le gouvernement

Le gouvernement et les syndicats des enseignants ont signé un protocole d’accord à l’issue des négociations. Le protocole d’accord à été signé samedi soir aux alentours de 23H50 en présence du Premier ministre, du ministre de la fonction publique, du ministre de l’enseignement et des syndicats de l’éducation. Une chaleureuse poignée de mains entre le … Lire la suite

Le Syndicat Autonome des Agents du Trésor du Burkina (SATB), soutient les enseignants

La rentrée sociale 2017/2018 est marquée par une crise aigüe au sein de l’école burkinabè. Cette crise est l’une des conséquences de l’application des programmes d’ajustement structurel dans le secteur de l’éducation. En effet, les injonctions des institutions de Bretton woods ont consacré le désengagement de l’Etat des secteurs sociaux comme l’éducation. Et depuis ce … Lire la suite

Arrivé de Macron au Burkina: le collectif Syndical réagit

Ceci est une déclaration du Collectif syndical CGT-B (CGT-B – SATB – SYNACIT – SYNAMICA – SYNASEB – SYNATEL – SYNATEB SYNATIC – SYNPTIC- SYNTAS) sur l’arrivée du président français Emmanuel Macron au Burkina Faso

Le lundi 27 Novembre 2017, M. Emmanuel MACRON, Président de la république française et chef de file de l’impérialisme français dans notre pays effectue une visite au Burkina Faso.

Cette visite du chef de file de l’impérialisme français intervient dans le contexte national post-insurrectionnel des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance populaire et victorieuse au putsch du 16 septembre 2015, putsch soutenu à l’époque par l’impérialisme français qui menaçait quiconque s’opposerait au plan machiavélique dit de sortie de crise de la CDEAO pour  maintenir les putschistes au pouvoir.

Pour mémoire, pendant l’insurrection populaire des 30, 31 octobre et 1er novembre 2014, l’impérialisme français a joué un triste rôle en mettant tout en œuvre pour exfiltrer le dictateur Blaise Compaoré des mains du peuple et l’exiler en Côte d’Ivoire. Cette protection de Blaise COMPAORE est celle d’une puissance impérialiste à quelqu’un qui a été son serviteur zélé pendant près de trente ans et qui pourrait encore lui être utile pour servir ses intérêts et perpétuer sa domination sur le pays.

Le contexte de cette visite est aussi marqué par :

  • la crise exacerbée du néo-colonialisme au Burkina Faso ;

  • le pillage des ressources nationales par les multinationales françaises : groupe Castel, groupe Bolloré, Air France, etc.;

  • l’amplification du débat sur le F CFA, monnaie d’essence coloniale, instrument entre les mains de l’impérialisme français pour opprimer et exploiter les peuples d’Afrique des ex-colonies françaises ;

  • le renchérissement du coût de la vie lié entre autres à la flambée des prix des céréales consécutive aux mauvaises récoltes dans de nombreuses régions du pays ;

  • la poursuite de la culture de l’impunité des crimes de sang  et des crimes économiques;

  • le développement continu du terrorisme particulièrement au nord du pays malgré la présence des forces étrangères françaises et américaines et les discours flagorneurs des ministres de la sécurité et de la défense ;

  • les tentatives de remise en cause des libertés démocratiques et d’exacerbation du pillage éhonté des ressources du pays (fraudes, corruption, détournements etc.) ;

  • les luttes multiples liées à une remise en cause des engagements et protocoles signés par les autorités avec les partenaires sociaux ;

Mais quel sens peut-on donner à cette visite de M. Emmanuel MACRON au Burkina Faso ?

L’impérialisme français doit la place qu’il occupe dans le monde essentiellement à la domination et à l’exploitation de ses colonies et anciennes colonies. Cependant, confronté à la poussée des impérialistes américain, chinois, allemand, russe, etc., il est aujourd’hui en perte de vitesse y compris dans ses anciennes colonies. C’est pourquoi, en considérant que l’Afrique est son avenir (CF. Rapport du Sénat français intitulé « L’Afrique, notre avenir »), il joue des pieds et des mains pour conserver une place prépondérante dans ses ex-colonies dont le Burkina Faso. De ce point de vue, la visite du président français vise principalement les objectifs suivants :

  • marquer aux yeux de ses rivaux impérialistes la présence et l’intérêt que l’impérialisme français conserve pour sa néocolonie et indiquer qu’il n’entend pas se laisser évincer ;

  • rassurer la bourgeoisie locale africaine et burkinabè qu’elle peut toujours compter sur la France impérialiste ;

  • consolider les accords économiques néocoloniaux ainsi que les accords militaires léonins. En rappel, l’« accord de défense entre le Burkina Faso et la France » signé sous la transition permet aux militaires français en mission au Burkina de bénéficier d’une « immunité totale » même pour les crimes qu’ils auraient à commettre sur notre sol. En effet, l’article 4 dudit accord stipule ceci: « Pendant la durée de sa présence, le personnel militaire de la partie française bénéficie, à l’égard de la partie Burkinabè, des immunités et privilèges identiques à ceux accordés aux experts en mission par la convention sur les privilèges et immunités des Nations unies du 13 février 1946 ». Ainsi, par un tour de passe-passe, les militaires français en mission au Burkina sont assimilés à des experts des Nations unies et n’ont pas à répondre de tout ce qu’ils peuvent commettre comme délits et crimes au Burkina. Effectivement, sur la base de cet accord, des soldats français en mission au Burkina Faso, soupçonnés d’agressions sexuelles sur des mineurs au Burkina ont été simplement suspendus et rapatriés en France où « ils ont  répondu devant la justice » française ;

  • encourager les gouvernements à poursuivre les politiques libérales d’ajustement structurel, dont le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), qui permettent aux puissances impérialistes de piller les richesses de nos pays à travers un Code de Travail esclavagiste (placements et sous-traitance indécents, renouvellements de contrats à durée déterminité N fois, limitation de dommages et intérêts en cas de licenciements abusifs ..), un désengagement suicidaire de l’Etat des secteurs sociaux de base (éducation, santé), tentatives d’élargissement de l’assiette fiscale pour s’assurer un rythme de vie vicieux (cas de l’IUTS) etc. Comme exemples de multinationales françaises fortement présentes au Burkina Faso, on peut citer :

  • le groupe Bolloré qui détient la gestion du chemin de fer à travers SITARAIL,

  • le groupe Bouygues fortement présent dans le bâtiment et les Travaux publics ;

  • le groupe CASTEL qui détient pratiquement le monopole au niveau des brasseries ;

  • Air France qui règne en maître au niveau du transport aérien,

Au vu de toute cette politique réactionnaire menée par l’impérialisme français en Afrique et au Burkina Faso, le collectif CGT-B:

  • dénonce la mainmise de l’impérialisme français au Burkina Faso ;

  • dénonce les accords néocoloniaux, asservissants dits de coopération économiques et militaires qui lient le Burkina à la France ;

  • dénonce la responsabilité de la France dans le développement de l’insécurité en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Burkina Faso suite au chaos qu’ils ont créé en Lybie, ce qui a favorisé le pillage des armes de l’armée libyenne notamment par des groupes djihadistes qui mènent régulièrement des attaques au Mali, au Burkina Faso et au Niger ;

  • dénonce l’agitation populiste des valets locaux s’activant dans un maquillage théâtral de la réalité infernale de l’Université de Ouagadougou pour permettre à Emmanuel MACRON d’y livrer un discours ; Université qu’ils ont mis à sac à travers l’invalidation de l’année universitaire en 2000, la plongeant ainsi dans un cycle d’années universitaires sans début ni fin, les étudiants et leurs encadreurs dans des conditions de vie et de travail inhumaines ;

  • exige le démantèlement des bases militaires impérialistes dont celles de la France au Burkina car elles sont source d’insécurité et hypothèquent les possibilités d‘indépendance véritable du Burkina ;

  • exige l’extradition de François COMPAORE au Burkina pour qu’il réponde de ses actes devant la justice burkinabè ;

  • lance un appel au peuple burkinabè pour qu’il accentue la dénonciation de la politique de l’impérialisme français au Burkina Faso ;

  • réitère sa solidarité internationaliste à la classe ouvrière et aux autres composantes du peuple français dans leur lutte contre la politique d’exploitation et d’oppression de la bourgeoisie impérialiste en France ;

  • appelle ses militants à élever leur niveau de conscience syndicale et politique en vue de poursuivre la lutte contre l’impérialisme notamment français pour le pain, la liberté et le progrès social véritable.

Vive la solidarité internationale entre les peuples !

Vive l’insurrection populaire d’octobre 2014 !

Vive la résistance victorieuse de septembre 2015 !

Vive le Collectif Syndical CGT-B !

Vive l’Unité d’Action Syndicale (UAS) !

 

Bassolma BAZIE

Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B

Porte-Parole du Collectif Syndical CGT-B

Société: Les Syndicats dénoncent la lenteur et les tergiversations dans le traitement du dossier des martyrs de l’insurrection populaire

 

Dans moins d’une semaine, le peuple burkinabè va commémorer le troisième anniversaire de l’insurrection populaire qui a contraint  Blaise COMPAORE à fuir le pays avec la complicité des autorités françaises.

Cette insurrection nourrie par les pratiques du pouvoir COMPAORE marquées par des crimes de sang et des crimes économiques impunis, par des atteintes graves aux libertés individuelles et collectives, la volonté de se maintenir au pouvoir, malgré ses limites, revêt un caractère historique pour le peuple burkinabè mais aussi pour les peuples de la sous-région, d’Afrique et du monde.

Les attentes nourries par les différentes couches populaires ont été trahies par le pouvoir de la transition mais aussi par le pouvoir actuel issu des élections de novembre 2015.

En ce troisième anniversaire de l’insurrection populaire l’Unité d’Action Syndicale (UAS) s’incline à nouveau sur la mémoire des martyrs. En souhaitant un prompt  rétablissement aux blessés et en exprimant sa profonde compassion à toutes les familles des martyrs, elle dénonce la lenteur et les tergiversations dans le traitement du dossier des martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de septembre 2015, de même que de tous les autres dossiers de crimes de sang et économiques.

A quelques jours de la commémoration des trois ans de l’insurrection populaire, l’UAS a voulu, par la présente conférence de presse, se prononcer sur un certain nombre de questions qui marquent l’actualité politique et sociale dans notre pays.

Nous évoquerons entre autres les questions suivantes :

  • La gouvernance politique, économique et sociale;
  • La vie chère ;
  • L’insécurité ;
  1. La gouvernance politique, économique et sociale

 

Le climat social est mis à mal par certaines pratiques liées à la gouvernance politique et économique, à l’absence d’un véritable dialogue franc. En effet, les populations font de plus en plus face à non-tenue de promesses électorales. Et pire elles constatent la poursuite du pillage du patrimoine national. Pour exemples :

Au niveau du Pouvoir exécutif :

 

A la présidence du Faso, après :

 

  • les nominations contestables dont celles d’anciens dignitaires plongés dans des malversations foncières;
  • l’annonce de la disparition de cinquante-sept (57) véhicules ;

Ce sont des malversations dans la gestion du carburant dans lesquelles la présidence trône à la tête.

Au niveau de plusieurs ministères, des cas de malversations financières exhumées par la presse viennent s’amonceler sur de multiples dossiers de crimes économiques non élucidés ; en plus des cas de gestion calamiteuse du patrimoine minier et celui foncier révélé par des commissions d’enquête parlementaire et j’en passe….. Le dernier rapport de l’ASCE/LC est un indicateur de plus que la même gymnastique de mal gouvernances se poursuit. Pour exemple, il ressort de ce rapport de l’AESC/LC que : « Malgré la recommandation de l’AESC/LC sur l’élaboration de textes sur la gestion du carburant et des lubrifiants, la Présidence du Faso et les ministères en charge des finances, de l’urbanisme et de la jeunesse n’en disposent toujours pas. » ;  en précisant davantage que les consommations irrégulières remontent à 250,558 millions de F CFA dont 98,13% proviennent de la Présidence du Faso.

Au niveau du Pouvoir législatif, après :

  • les tablettes qui ont défrayé la chronique,
  • la question de millions de fin de l’année,

c’est la parution du journal courrier confidentiel, n° 137 du 10 août 2017 qui a révélé une question de missions sans justificatifs et l’a titré : « Gestion du budget 2016 de l’Assemblée nationale: 235 missions à l’extérieur du Burkina…sans pièces justificatives » ; après avoir fait passer sa première dotation financière de 8 milliards f CFA à 14 milliards de F CFA.

Au niveau du Pouvoir Judiciaire, après :

  • une falsification grossière d’une décision de justice dans une haute Juridiction ;
  • l’annulation des mandats d’arrêts internationaux lancés contre Guillaume SORO, Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne et Blaise COMPAORE par la Cour de Cassation le jeudi 28 avril 2016, annoncé comme suit : « « Tous les mandats d’arrêt internationaux ont été annulés aujourd’hui par la Cour de cassation pour vice de forme. Ca concerne aussi bien le mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré, celui contre Guillaume SORO et bien d’autres », a déclaré à l’AFP le procureur général de la Cour de cassation Armand Ouédraogo.
  • la découverte davantage d’un visage hideux de Juridictions aux ordres à travers les dispositions de la Haute Cour de Justice jugées inconstitutionnelles par le Conseil constitutionnel pendant le procès du dernier gouvernement TIAO.
  • des libérations tout azimut pour raison de santé, tout en mettant soigneusement certains Burkinabé qui méritent les mêmes droits de côté ; démontrant ainsi ici une fois de plus que l’égalité devant la loi tant exhibée n’est qu’un leurre.
  1. La vie chère 

 

Ce qui précède indique qu’il y a deux types du Burkina : celui dans lequel il y a l’abondance beurrée d’impunité ; et celui dans lequel manger à sa faim est jusque-là un rêve. En effet, il est incompréhensible que dans un pays où les gouvernants ont presque tous comme mots introductifs à leurs discours : insuffisance de ressources, appel au civisme et le respect de l’autorité de l’Etat, paix et développement durable etc. et l’exemplarité, de même que l’esprit de sacrifice sont les choses les plus rares dans le comportement de nos dirigeants à tous les niveaux.

Face à cette situation incompréhensible et inacceptable les populations et les travailleurs sont obligés de prendre leurs responsabilités pour se faire entendre ; même sur des questions qui dans un Etat de droit normal, un gouvernant patriote ne saurait attendre certaines revendications avant de donner l’impression qu’il bouge. Par exemple :

  • Les inspecteurs et contrôleurs du Travail, représentant la force publique dans le contrôle de conformité et sécurité dans les entreprises sont dans un dénuement total. Ce syndicat demande à l’Etat de déconcentrer l’inspection du travail dans tous les arrondissements afin qu’en cas de crise, les protagonistes n’aient pas à parcourir des distances insupportable pour chercher une solution à leur crise. Face au mutisme du gouvernement, leur Syndicat le SYNACIT a suspendu les conciliations depuis le mois d’août. Et donc beaucoup de crises sociales non résolues pèsent imprévisiblement sur le climat social.
  • Les enseignants recrutés sur mesures nouvelles, végètent pendant des mois sans salaires, dans une tâche sociale très contraignante qu’est l’éducation des enfants. En plus la Coordination des Syndicats de l’Education font face à une remise en cause d’engagements pris par les Autorités, ce qui les oblige à engager un préavis de grève pour les 26 et 27 octobre 2017.
  • Les travailleurs de l’Hôtel SOPATEL SILMANDE ont fait face à une crise déclenchée depuis plus de cinq mois. Malgré que l’UAS ait intervenu dans cette crise où le gouvernement a joué à la limite le garçon de course du patronat ; malgré que l’opinion ait été prise à témoins sur la reprise des travailleurs dans cet Hôtel, nous sommes mis devant le fait accomplit de contrat de travail à contenu inhumain servi aux travailleurs.
  • Les Travailleurs des Ex-garderies populaires qui, après des dizaines d’années de service rendu à la Nation, font face depuis plus d’une dizaine d’années à des Autorités qui semblent ignorer le sens du devoir.
  • Les travailleurs de la Société des Mines du Burkina (SMB), depuis plus de cinq mois après que l’employeur ait décidé unilatéralement de fermer l’usine et de mettre les travailleurs en chômage technique de façon illégale, ne savent aujourd’hui à quel saint se vouer.
  1. L’insécurité 

 

L’insécurité grandissante dans notre pays tire ses origines dans les collaborations incestueuses entre le régime Blaise COMPAORE, auquel ont appartenu les ténors du régime actuel en tant que piliers et vrais architectes. Ce ne sont pas les déclarations d’intention ou la multiplication des fora qui pourraient trouver les réponses efficaces et efficiente face à cette insécurité grandissante. Mais plutôt, la moralisation de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à travers une gouvernance vertueuse et transparente, l’exemplarité de la hiérarchie etc.

Par ailleurs, l’autre source de l’insécurité est le contenu des lois et règlements qui sont souvent taillés sur mesures, et aussi le non-respect du minimum de leur contenu qui paraitrait exact, et une justice qui n’est donc véritablement au service de notre peuple. Pour preuve, le gouvernement, le patronat ne peuvent dirent qu’il faut la paix pour le décollage économique et à contrario ils travaillent à faire voter des normes de travail contraire aux conventions internationales ratifiées, des normes de travail qui renforce l’exploitation esclavagiste du travailleur voire sa clochardisation etc. Une société d’injustice est une société qui se construit un avenir incertain ; donc cela doit être fermement combattue et sans état d’âme ! Aux autorités, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) rappelle que les mêmes choses produisent les mêmes effets. Du reste, en répondant à une question sur la gouvernance actuelle, un dignitaire du système vient de déclarer dans les Editions le Pays N°6457 du mardi 24 octobre 2017 que : «  A défaut de résultats immédiats, il faudrait au moins éviter de répéter les pratiques et les erreurs qui nous ont naguère menés où on sait : à l’insurrection populaire de 2014. Or, certaines des pratiques décriées alors, continuent, parfois même pire.

A défaut de rectifier le tir à temps, on pourrait bien se retrouver avec une nouvelle révolution. Et elle sera dure.».

Le comportement de nos dirigeants et de ceux avec lesquels ils étaient autour de la même soupe hier (arrogance et suffisance), nous interpellent à une mobilisation exemplaire et une solidarité sans faille pour la défense, la protection et la promotion des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch de septembre 2015. En effet, le manque affiché de volonté politique d’élucider les crimes économiques et de sang, les tergiversations et manipulations sur certaines décisions de justices jusqu’à des non-lieux et où d’annulations de mandats d’arrêts, les gesticulations sociales en faveur de retour de réfugiés politiques sans mettre sans la moindre attention à la douleur toujours atroce des familles de martyrs et des blessés, la gestion fantaisiste de certaines demandes d’organisations de la Société Civile aboutissant à des bouclages sécuritaires de certaines zones avec des arrestations et incarcérations, nous interpellent à analyser avec minutie et esprit de suite toutes ces manœuvres politiciennes. Elles sont orchestrées en vue d’aboutir à un retour d’une éventuelle restauration de zones rouges et intensifier les atteintes aux droits humains. Ces pratiques sont fermement condamnables d’où qu’elles viennent.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Nous sommes de toute évidence dans un contexte difficile, marqué par la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse au coup d’Etat. Et face à une telle situation pleine de tous les dangers, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) se sent interpellée. Dans ce sens, elle appelle l’ensemble des travailleurs et travailleuses de notre pays à se démarquer dans la solidarité de toute tentative de culture de germe de guerre civile dans notre pays. Tout en mettant en garde les autorités contre toute velléité de remise en cause des libertés, notamment celle de réunion et de manifestation sur la voie publique, elle invite les travailleuses et les travailleurs à s’impliquer dans les luttes visant à exiger une suite aux nombreuses attentes populaires relatives à la justice, aux libertés, à plus de justice sociale, à l’accès aux services sociaux de base notamment l’éducation et la santé.

Pour faire face au mieux à cette situation intenable, il faut de la solidarité, le renforcement de nos organisations respectives, de la mobilisation, de la vigilance, de l’engagement et de la détermination. Donc, l’UAS soutient toutes les luttes des populations et des travailleurs pour un mieux-être, notamment :

  • du mot d’ordre de grève lancé par la coordination des syndicats de l’éducation qui compte près de 17 syndicats pour les 26 et 27 octobre 2017 sur l’ensemble du territoire en vue d’exiger un meilleur traitement du système éducatif et pour la revalorisation de la fonction enseignante ;
  • la résolution de la plateforme du syndicat des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail ;
  • la lutte du Syndicat National des Secrétaires du Burkina ;
  • la lutte du Syndicat des Travailleurs de l’Action Sociale (SYNTAS) ;
  • la lutte des travailleurs de SMB pour une solution acceptable à leur situation ;
  • le respect des accords avec les travailleurs de l’Hôtel SOPATEL SILMANDE ;

Sur cette situation nationale la position de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) est connue et est : Vérité et Justice ; la réconciliation étant une conséquence des deux. Cette position a été réaffirmée à la rencontre avec le Chef de File de l’Opposition, Monsieur Zéphirin DIABRE le 27 avril 2016 à la Bourse du Travail ; Aussi réaffirmée le 21 février 2017 à la délégation de la CODER conduite par son 1er vice-président, Rasmané OUEDRAOGO, à la même Bourse du Travail ; et au Gouvernement le 3 mars 2017. En tirant leçons de tous les tournants décisifs de l’histoire de notre pays et les conséquences qui en découlent, cette position de l’UAS n’est pas négociable et elle l’assume pleinement. Elle s’opposera donc avec vigueur à tout marchandage macabre et autres calculs politiciens d’où qu’ils viennent sur la dignité, l’intégrité et la liberté des burkinabé. Elle prend l’engagement à poursuivre son travail de défense des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance dans la vigilance, la sérénité et la fermeté.

Elle invite par conséquent les militants et militantes, les sympathisants et sympathisantes, à se mobiliser et prendre part sur l’ensemble du territoire national à toutes les manifestations organisées contre l’impunité, donc à la marche-meeting contre l’impunité   prévu le 4 novembre 2017 à la place de la Nation à Ouagadougou. 

Ce sont là, mesdames et messieurs les journalistes, quelques éléments de la situation nationale sur lesquels l’UAS a décidé de se prononcer.

A présent, nous nous mettons à votre disposition pour apporter des précisions sur ces points et éventuellement évoquer d’autres questions.

Je vous remercie !

Bassolma BAZIE

Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B

Président De Mois des Centrales Syndicales

Porte-Parole de l’Unité d’Action Syndicale (UAS)

Conflit SOPATEL Silmandé: l’Union d’Action Syndical écrit au Ministre de la fonction Publique

Monsieur le Ministre,

Dans le sens du dialogue social et du respect des normes du travail, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) est intervenue dans la crise née à l’Hôtel SOPATEL SILMANDE et vous en avez été saisi.
Malheureusement, c’est avec regret qu’elle est amenée à vous signifier par la présente sa forte déception au vu de la tournure des évènements. En effet :

1. Le 1er juin 2017, l’UAS a écrit au Président du Faso sur la Crise et vous en a fait ampliation ;

2. Le 11 juin 2017 à Genève, nous avons eu une rencontre sur ce dossier et vous avez pris l’engagement au nom du gouvernement que dès votre retour, ledit dossier sera réglé ;

3. Le 17 juin 2017, les autorités ont été interpellées à travers une conférence de presse ;

4. Le 24 juin 2017, nous vous avons touchés par une correspondance pour solliciter la convocation d’une rencontre tripartite sur cette question ;

5. Le 26 juin 2017 cette rencontre a eu lieu. Côté gouvernement, vous étiez avec Monsieur le Ministre de la Culture et du Tourisme et vos collaborateurs ; Côté patronat, la délégation de l’Hôtel SOPATEL SILMANDE, de même que celle de l’Association des Hôteliers du Burkina étaient là ; côté syndical, c’était l’UAS. Les deux Ministres après une brève suspension sont revenus nous indiquer des conclusions qui étaient les suivantes : réintégrer tous les travailleurs ; suivre la voie règlementaire pour la gestion des cas ; mettre fin aux revendications dans cette période ;

6. Une marche-meeting d’interpellation des autorités a été organisée par l’UAS le 29 juillet 2017 ;

7. La réception d’une réponse de la direction de l’Hôtel SOPATEL SILMANDE le 6 septembre à 15h, soit près de deux mois dix jours après l’engagement pris le 26 juin de nous envoyer cette réponse le 27 juin. Plus grave, en parcourant cette réponse, l’UAS constate que le contenu est loin de ce qui a été arrêté le 26 juin 2017. A certains égards, ce contenu est même injurieux à l’égard de l’UAS !

Monsieur le Ministre,

L’UAS vous invite à convoquer, dans les plus brefs délais, une rencontre des parties prenantes pour se pencher sur cette question en vue de la vider définitivement.
En attendant cette rencontre et son aboutissement, l’UAS se dégage de toute responsabilité quant à la détérioration du climat social en lien avec ce dossier, au vu de notre patience et respect mis à rude épreuve. En effet, il nous a fallu faire preuve de responsabilité pour obtenir la suspension d’un sit-in prévu ce 7 septembre 2017 dans les locaux de l’Hôtel SOPATEL SILMANDE ; ce sit-in étant organisé conjointement par les travailleurs et les Comités de Défense des Acquis de l’Insurrection Populaire.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, en notre ferme détermination à faire aboutir les revendications légitimes des travailleurs et à faire respecter les normes du travail !

Ont signé :

Pour les Centrales syndicales :
Le Président de mois

Bassolma BAZIE
Secrétaire Général Confédéral/ CGT-B

Pour les Syndicats Autonomes :
Le Président de Mois

Juste Koumara LOGOBANA
Secrétaire Général / SYNTAS