Pendant que les populations rurales du Sahel et du Grand Nord fuient les terroristes, abandonnées à leur triste sort, nous avons appris que des camions sous haute sécurité puisaient du manganèse du site de Tambao, et les transportaient à des destinations jusque-là inconnues.
Suite à l’incompréhension de citoyens sur les réseaux sociaux, le jeudi 04 juillet dernier, le Ministère des Mines et des Carrières a publié un communiqué pour donner les raisons de ce prélèvement de minerais. L’opération consiste, selon le ministère, en une vente sous contrôle judiciaire du tribunal de commerce de Ouagadougou, suivant ordonnance du 5 février 2018.
Le communiqué ajoute que la vente a été conclue avec la société MDS Limited et porte sur 40 000 tonnes de manganèse dont 23 000 stockés sur le site de Tambao et 17 000 autres à Kaya.
Nous apprenons du même coup que les produits issus de la vente seront déposés au Greffe du Tribunal de Commerce de Ouagadougou, et permettront de désintéresser les ex-travailleurs et des créanciers de la société Pan African Tambao.
Cette opération du Ministère des Mines a lieu à un moment où le débat sur le scandale du charbon fin a toujours cours. C’est dans un tel contexte qu’un département, dirigé par un ministre qui a perdu tout crédit, fait des prélèvements de minerais sans en informer les populations et les autorités locales.
En effet, Tambao relève de la commune de Markoye, province de l’Oudalan. Mais, ni les conseillers municipaux de Tambao, ni le Maire par intérim de Markoye, encore moins les populations, n’ont été informées de cette opération.
Le Gouvernement burkinabè trouve les moyens d’escorter des minerais, mais se montre incapable de sécuriser les êtres humains vivant à Markoye. Il est à souligner que le Maire a été enlevé il y a des mois, et que plusieurs meurtres et prises d’otage ont eu lieu dans cette commune.
L’Opposition politique estime également que les informations fournies (d’ailleurs en retard) par le Ministère des mines sont incomplètes. Les Burkinabè voudront savoir à combien s’élèvent les dettes envers les créanciers et les ex-travailleurs. Ils veulent aussi savoir combien valent les 40.000 tonnes de manganèse prélevés, et qui a sélectionné l’entreprise MDS Limited et selon quel critère.
L’Opposition politique se réjouit du fait que le problème des ex-travailleurs puisse connaitre un début de solution. Elle demande d’ailleurs que les dédommagements aux populations locales et à la mairie puissent se faire assez rapidement. Seulement, face à un pouvoir qui a été capable de dealer plus de 300 milliards en charbon fin, elle exige lumière et transparence dans toute la démarche
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