Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo , a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 30 novembre 2025 , affirmant vouloir l’emporter dès le premier tour. Cette déclaration intervient dans un climat tendu, marqué par des divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la date de fin de son mandat.
De retour d’une visite d’État en Russie, le président bissau-guinéen a rejeté les accusations de l’opposition qui, pendant son absence, avait appelé à la mobilisation pour contester sa légitimité. Cette candidature rappelle celle d’autres dirigeants africains ayant prolongé leur mandat malgré des contestations. En effet on peut citer Alpha Condé en Guinée en 2020.
L’expulsion de la mission de la Cedeao
En parallèle, Umaro Sissoco Embalo a ordonné l’expulsion de la mission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) , présente à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de résoudre la crise politique. La mission avait proposé une feuille de route pour l’organisation des législatives et de la présidentielle. Néanmoins elle a dû quitter le pays précipitamment après des menaces d’expulsion. Le président a justifié cette décision en innocentant que « la Guinée-Bissau n’est pas une République bananière ». Cette posture ferme à l’égard de la Cedeao rappelle les tensions similaires évoquées au Mali en 2021. En effet les relations avec l’organisation régionale s’y étaient également détériorées.
Umaro Sissoco Embalo et un pays en quête de stabilité
La Guinée-Bissau, riche en ressources naturelles mais minée par l’instabilité politique. Elle a connu plusieurs coups d’État depuis son indépendance en 1974 . En décembre 2023 , Umaro Sissoco Embalo avait dissous le Parlement, dominé par l’opposition, trois jours après des affrontements armés qu’il a qualifié de tentative de coup d’État. Les législatives anticipées, initialement prévues pour novembre 2024 , avaient été rapportées sine die, en invoquant des difficultés logistiques et financières. Le pays reste fragile, avec une histoire jalonnée de crises politiques récurrentes. L’élection présidentielle s’annonce donc comme un tournant crucial pour l’avenir de cette nation d’Afrique de l’Ouest.