Si les premiers résultats de l’enquête diligentée par les autorités burkinabè pour élucider les décès de onze personnes dans les locaux de l’Unité antidrogue à Ouagadougou ne sont pas encore connus, les autorités ont d’ores et déjà pris plusieurs mesures conservatoires. Une source proche du dossier évoque pour sa part « la conséquence d’une négligence et d’irresponsabilités ».
Alors que la mort de onze personnes détenues dans les locaux de l’Unité antidrogue de la police nationale à Ouagadougou suscite une vague d’incompréhension, voire d’indignation, au sein de l’opinion et qu’une enquête a été ouverte dans la foulée par la procureure Maiza Sérémé pour déterminer les causes de ces décès une source proche de l’enquête a affirmé à Jeune Afrique, sous couvert de l’anonymat, que « ce drame est la conséquence d’une négligence et d’une irresponsabilité ».
Selon nos informations, le commissaire de l’Unité antidrogue, Richard Bélem, a été relevé de ses fonctions à titre conservatoire, sur décision de la Direction générale de la police nationale. Un signe que les autorités suivent le dossier de très près, tandis que les conclusions de l’enquête ne sont pas encore officiellement connues.
Des autopsies en cours
Christophe Dabiré, le Premier ministre, suit de près la situation, de manière personnelle. « Le Premier ministre communique régulièrement depuis hier [lundi] avec Ousséni Compaoré, le ministre de la Sécurité, qui lui rend compte. Des décisions seront prises », assure l’entourage du chef du gouvernement, qui se refuse pour l’instant à donner plus de détail.
Les onze personnes décédées principalement des burkinabè étaient en garde à vue avec une trentaine d’autres détenus dans les locaux de l’Unité antidrogue de la police, chargée de lutter contre la consommation et le trafic de stupéfiants. Aucune information concernant les circonstances de leur mort, dans la nuit de dimanche à lundi, n’a pour l’instant filtré.
Les conclusions de l’enquête en cours sont très attendues par les familles des victimes et les autorités. Lundi, la procureure s’est rendue sur les lieux accompagnée de « ses substituts et assisté des services techniques ». « Des médecins légistes ont été requis à l’effet de procéder à des examens et autopsies nécessaires », a assuré Maiza Sérémé dans un communiqué dans lequel elle fait également part de « ses condoléances les plus attristées aux familles éplorées ».
« On est assailli de questions. Mais ce qu’il faut dire, c’est que ce drame rappelle les difficultés que nous rencontrons, comme les problèmes d’alimentation notamment, que la police rencontre dans le cas de gardes à vues de personnes droguées », déplore un membre de l’Unapol, le syndicat de la police nationale burkinabè qui a dépêché une délégation sur place. « Dès qu’on les interpelle, c’est fini, il n’y a plus rien. Aucun parent ne vient jamais s’enquérir de leur situation », assure encore le syndicaliste.
Jeune Afrique
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