Ouagadougou: accrochage Kogleweogo/police, la version de Ben Laden




Un accident entre une fourgonnette des Koglweogo transportant des voleurs et un véhicule de patrouille de la Police devant la gare STAF sise en face du Théâtre populaire. Chez nos confrères du Faso.net Ben Laden le chef des kogleweogos explique ce qui s'est passé.

"Là où nous avons notre siège à Saaba, c’est la parcelle d’un vieux qui habite à petit Paris (quartier Gounghin). Le vieux en question est décédé et ses enfants organisaient une veillée dans la nuit de samedi à dimanche. Le vieux étant comme notre papa, ses fils nous ont demandé de venir assurer la sécurité parce qu’il y a trop de vols d’engins ces derniers temps là-bas. Nous étions donc heureux d’aller rendre ce service aux enfants de ce vieux, que nous considérons tous comme notre papa, et pour cela, nous avons délégué seize personnes pour aller assurer la sécurité. C’est ainsi qu’au cours du travail dans la nuit, un enfant est venu enlever un enjoliver. Nous l’avons attrapé. Peu après, un autre est passé avec des cartons, nous l’avons, lui aussi, attrapé. Mais après, on les a lâchés (sur demande de nos membres, c’était des enfants). Quand ils sont partis, leur chef est venu sur les lieux et nous l’avons pris. Puis, d’autres encore… jusqu’à treize personnes au finish. Nous les avons attrapés avec des objets différents, certains même avaient la drogue. Au fait, il y avait une maison inachevée juste derrière la cour où se tenait la veillée et c’est là qu’ils avaient installé leur quartier général, ils y envoyaient leurs butins et préparaient leurs sorties. C’est là-bas qu’ils faisaient tout. Donc, quand nous les avons attrapés, nous étions à la recherche de moyen de locomotion pour les conduire à notre siège lorsque la BAC (Brigade anti-criminalité) arrivée. On était à la fin du doua autour de 11h-12h et les gens nous félicitaient en quittant les lieux. Donc, quand les éléments de la BAC sont arrivés, on s’est salué en tout respect. C’est-là qu‘ils m’ont fait savoir qu’on les a appelés de venir prendre des voleurs. C’est ainsi que j’ai dit qu’il n’y a pas de problème parce que, entre les forces de défense et de sécurité et nous, c’est comme petits-frères et grands-frères ; nous sommes leurs petits frères. Seulement, on leur a demandé de nous laisser conduire d’abord les présumés voleurs à notre siège. Je leur ai dit qu’on n’a pas besoin de temps là-bas avec eux, qu’on avait besoin de juste cinq minutes seulement au siège et on leur remet les voleurs. C’est là qu’ils ont répliqué en disant que lorsqu’ils voient des voleurs, ils ne peuvent plus repartir les laissant derrière eux. Je leur ai demandé pardon pour ne pas faire de la discussion parce que ce n’est pas bien. Je leur ai dit que nous, c’était juste pour les envoyer à notre siège pour les conscientiser, les moraliser et qu’après, ils pouvaient les ramener. On a discuté et ils insistaient sur leur position. Finalement, je leur ai dit de les prendre. C’est ainsi que lorsqu’ils ont voulu les embarquer, les gens se sont opposés et se sont mis à leur manifester leurs mécontentements. Dès lors, ils se sont rétractés et ils nous ont demandé de les mettre donc dans notre véhicule (un particulier nous avait remis sa fourgonnette pour le transport des voleurs) et qu’ils allaient suivre jusqu’à notre siège pour les ramener comme nous l’avions souhaité. Nous les avons embarqués donc dans la fourgonnette et un groupe a démarré en direction de notre siège tandis que moi, j’étais encore au lieu du doua en train de chercher des solutions pour suivre avec le butin des voleurs. C’est peu après qu’ils aient bougé que mes éléments m’ont appelé pour dire qu’il y a eu accident au niveau de théâtre populaire. Je précise qu’il y avait treize voleurs dans la fourgonnette et suite à l’accident, deux ont vu leur jambe fracturée (même jusqu’à ce jour, l’autre est toujours à l’hôpital attendant une intervention chirurgicale, nous sommes en train de voir comment gérer les ordonnances de ce patient avec l’aide des autorités municipales qui nous ont promis). Quand l’accident est survenu, on peut rendre grâce à Dieu de nous avoir épargné le pire. Parce que les gens ont voulu manifester mais, on a pu les calmer. Ensuite, la police est venue pour le constat et les populations ont refusé que ce soit la police qui le fasse, elles ont demandé que ce soit la gendarmerie qui fasse le constat. L’adjoint au maire central est même intervenu pour leur demander de laisser la police faire son travail mais les gens ont refusé. C’est ainsi que j’ai repris la parole pour dire aux gens de se calmer que la gendarmerie va venir faire le constat en lieu et place de la police, comme elles le souhaitent. Mais, comme les gens étaient toujours mobilisés et attroupés, les éléments de la BAC ont fait des tirs de sommation pour les disperser. Nous n’y avons pas trouvé d’inconvénient parce qu’entre la police et nous, il n’y a pas de rivalité, nous sommes complémentaires de la police. On peut dire que nous sommes tous Koglweogo ; les populations qui se sont mobilisées sur les lieux, les journalistes qui sont venus pour relayer l’information sont tous des Koglweogo. Tous ceux qui ont aidé d’une manière ou d’une autre pour éviter le pire sont des Koglweogo. Après, nous avons poursuivi notre chemin pour aller à notre siège et l’adjoint au maire et le maire de Saaba sont venus nous voir pour nous dire de nous occuper des blessés qu’ils allaient honorer les ordonnances. Donc, même ce matin, on a toujours des éléments à l’hôpital pour s’occuper du malade."

 

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