La semaine qui s’achève a été marquée par des défections au sein de certains partis politiques. Au cours d’une conférence de presse animée à Ouagadougou dans la soirée du samedi 24 octobre 2015, des jeunes issus pour la plupart de la coordination des élèves et étudiants du parti ont annoncé leur démission. Réunis autour d’Abdoul Karim Lofo, les dissidents dont 84 se disent du CDP, six du MPP et deux de l’UPC ont rejoint le Rassemblement des patriotes pour le renouveau (RPR) d’Aly Badra Ouédraogo.
Décidément le RPR semble être le point de chute de prédilection des jeunes démissionnaires du CDP. Après avoir accueilli, en septembre dernier, Justin Bonkoungou et sa « bande » de plus de trois cents militants, le RPR d’Aly Badra tend la main à Abdoul Karim Lofo et les siens. Ces derniers ont avancé les raisons de leur départ.
Le coup d’état lève l’hésitation
La tension au sein du parti était déjà perceptible au lendemain de l’insurrection populaire. Pour, le conférencier, alors chargé de la communication de la coordination des élèves et étudiants, il y avait des dissensions entre la base et les responsables du CDP. A l’en croire également, la jeunesse était muselée et sa voix ne comptait plus. Les jeunes semblaient être donc relégués au second plan. Cette situation présageait des démissions. « Mais, il était difficile de franchir le pas tant le cœur était attaché au parti », souligne Abdoul Karim Nofo. Selon lui, la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut le coup d’Etat de l’ex-RSP que les responsables du CDP n’ont jamais condamné.
« Le RPR, un parti de jeunes »
Et c’est le 17 septembre que M. Nofo prit la décision de quitter le parti. Pour l’heure, foi de monsieur Nofo (il dit ne pas encore disposer de la liste complète), ils sont 92 jeunes, dont six du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et deux de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), à quitter le parti d’Eddie Comboïgo pour le RPR, « un parti créé par les jeunes et pour les jeunes ».Pour eux, c’est un choix qui a été longuement muri et qui n’avait pas pour dessein de fragiliser le CDP. Ils font toutefois remarquer que le nombre des démissionnaires est provisoire et il devrait grossir dans les jours à venir.
A la question de savoir si les dissidents ont leurs cartes d’électeurs, M. Nofo répond par l’affirmative pour la plupart d’entre eux mais aucune vérification n’a encore été faite.
A propos de la situation délétère qui prévaut actuellement dans le milieu universitaire, le conférencier est convaincu que la solution la plus simple reste la négociation. Pour lui, les acteurs ne doivent pas juger la question avec beaucoup de « ressentiments ». Ils ne doivent pas non plus, selon le porte-parole des démissionnaires, prendre des positions trop radicales.
En rappel, le Rassemblement des patriotes pour le renouveau d’Aly Badra Ouédraogo soutient le candidat du MPP, Roch Marc Christian Kaboré, à la présidentielle du 29 novembre 2015.
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