Politique: le MPP qualifie Soumane Touré d’Homme politique périmé

Ceci est une déclaration du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) suite à la récente sortie de Soumane Touré.

 » Le vendredi 30 mars 2018, le parti de l’Indépendance, du Travail et de la justice (PITJ) effectuait sa rentrée politique à son siège à Ouagadougou. A l’occasion, le secrétaire général du PITJ M. Soumane Touré y a délivré un discours qui laisse plus d’un Burkinabè pantois.

Prenant le prétexte d’une rentrée politique, seule activité annuelle qui permet de rappeler à la presse l’existence de son pseudo-parti, le sieur Soumane Touré, comme à ses habitudes, sans honte, sans retenue et sans aucun sens des responsabilités s’est livré à son exercice favori : torturer l’histoire de notre pays et de ses réalités sociales.

En plaçant le centenaire de la création de la Haute-Volta aujourd’hui Burkina Faso au centre de la rentrée politique du PITJ, et sous le prétexte de donner des repères aux jeunes burkinabè sur l’histoire de leur pays, le sieur Soumane Touré a sciemment dérapé sur la planche du régionalisme et de l’ethnicisme à tout crin. Des propos, on ne peut plus, désobligeants et déstabilisateurs à l’opposé de la lutte quotidienne de développement et d’émancipation de nos populations pour un mieux-être.

Dans son pamphlet, M. Soumane Touré assimile, les dépositaires de nos valeurs culturelles et traditionnelles, hypotenseurs de notre société, à des descendants de collaborateurs. Imprégnons-nous de quelques lignes saillantes des allégations de Soumane Touré : « Dans sa logique de domination, celle de diviser pour régner, la France suscita la création d’organisations d’essence réactionnaire pour faire pièce au RDA dont la section voltaïque avait vu le jour le 20 septembre 1947, sous l’appellation PDV-RDA.

C’est ainsi que l’Union pour la Défense des Intérêts de la Haute-Volta (UDIHV) créée en 1945 dont l’objectif était de lutter pour la reconstitution de la colonie fut transformée en parti politique en 1946 sous l’appellation d’Union Voltaïque avec l’aide de la chefferie traditionnelle moagha de Ouagadougou, du Haut clergé catholique et de l’administration coloniale. Ce parti fut appuyé en 1950 par un syndicat des chefs traditionnels avec à sa tête le Manga-Naaba, François Bouda, homme politique de premier plan de l’Union voltaïque.

Ce regroupement était sous la houlette du gouverneur A. Mouragues. C’est ce regroupement que notre parti, stigmatise et dénonce sous le terme générique de forces obscures et rétrogrades du centre. C’est ce regroupement que tout le monde appelle aujourd’hui les autorités religieuses et coutumières.

Ces forces obscures et rétrogrades du Centre, les tous premiers valets donc de l’impérialisme français, sont ainsi à l’œuvre dans notre pays et elles sont à la base de l’instabilité politique chronique, à l’origine de tous les changements anticonstitutionnels intervenus dans notre pays jusqu’à la transition bâtarde instaurée après la démission de Blaise Compaoré et à l’usurpation du pouvoir par le MPP.
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Sur fond d’ethnicisme, les forces obscures et rétrogrades du Centre, Morho Naaba en tête, sont à la base de tous les changements anticonstitutionnels de pouvoir dans notre pays jusqu’au coup d’Etat du 1er novembre 2014 du Lt Cl Zida qui est allé leur livrer le pouvoir au palais du Morho Naaba.

Les forces obscures et rétrogrades du Centre ont jeté la constitution de notre pays par-dessus bord pour organiser le pouvoir d’Etat selon leur conception ethniciste en rédigeant une charte qu’ils ont fait signer à toute la classe politique et à la pléthore d’OSC corrompues. L’application en a été la transition bâtarde et l’organisation de l’usurpation du pouvoir par le MPP pour y placer à la tête de l’Etat leur homme, Roch Marc Christian Kaboré.
Quatre ans de gouvernance ethniciste de notre pays par les forces obscures et rétrogrades du centre depuis la démission de Blaise Compaoré ont amené le Burkina-Faso à une crise majeure grave.

Le PITJ a une claire conscience des accusations graves portées contre les forces obscures et rétrogrades du centre, camouflées sous l’appellation d’autorités coutumières et religieuses.
Le PITJ accuse les forces obscures et rétrogrades du centre, le Mogho Naaba en tête d’avoir toujours été des fossoyeurs de l’unité nationale sur la base de l’ethnicisme en œuvrant pour imposer au reste du peuple l’ethnie moagha du centre. »

Voilà en substance des extraits du discours du secrétaire général du PITJ qui prétend donner des leçons d’histoire à la jeunesse burkinabè et on peut légitimement se demander : que veut M. Soumane Touré, cet anarcho-syndicaliste au parcours politique controversé en jetant un tel pavé dans la mare ?

Homme politique périmé, M. Soumane Touré s’appuie sur des grilles d’analyses de notre histoire et de ses réalités sociales et politiques tout aussi périmées. Cette autre forme d’attentat contre les esprits faibles et peu avertis poursuit des objectifs obscurs et a pour finalité, la déstabilisation et la désagrégation de notre vouloir et de notre savoir vivre ensemble.

Soumane Touré est en train de jouer le même rôle que les instigateurs du terrorisme qui endeuille notre peuple depuis le départ de Blaise Compaoré.
Pour quelqu’un qui se réclame du marxisme et de l’héritage des luttes historiques de notre peuple, ramener la contradiction principale de notre pays à celle qui opposerait les chefferies coutumières du Centre aux autres populations et composantes sociales est purement dramatique. Pour quelqu’un qui se prétend démocrate, remettre en cause la légitimité du pouvoir actuel qui aurait été imposé, relève d’une volonté délibérée de semer le désordre et le chose

A la fin de sa carrière politique, et au soir

Le cas Soumane Touré relève, à notre sens de la psychanalyse de sa vie, l’homme devrait donner une image positive de lui-même aux jeunes générations et soigner sa sortie. Que recherche Soumane Touré à cet âge, même quand on n’a pas atteint ses objectifs dans la vie ? Indéniablement, Soumane Touré sortira petitement par les labyrinthes de notre histoire politique. Par cette déclaration, Soumane Touré a terni le peu de capital de sympathie qui lui restait auprès des Burkinabè. Pitoyable et piteuse fin politique.
A quelles fins, Soumane Touré cherche-t-il à manipuler notre histoire ? Que ce soit cinquante ans après son engagement en politique que M. Soumane Touré fait « la découverte » que les « forces obscures et rétrogrades du Centre » ont été à la base de tous les malheurs du Burkina et ait évité en son temps de les dénoncer, de les combattre et mieux de s’en démarquer, c’est franchement scandaleux.
Assurément, Soumane Touré se serait auréolé de la gloriole de l’un des plus grands destructeurs de notre socle social sur lequel toutes les contradictions sociétales viennent s’abreuver.

Les raisons d’un dérapage

En dehors des frustrations et ressentis personnels, nous pensons que la sortie du sieur Soumane Touré s’appuie sur certaines théories estudiantines des années 1960 largement dépassées. C’est dire que le sieur Soumane Touré, du point de vue idéologique, est resté un adolescent alors que les réalités burkinabè sont dans une constante dynamique d’évolution.
Le dérapage se nourrit également d’une certaine actualité marquée par des revendications communautaristes, régionalistes, ethnicistes et religieuses. Que des esprits fragiles succombent à ces déclarations d’un autre âge, l’on peut comprendre. Mais que des gens éclairés de la carrure de Soumane Touré reviennent sur des débats surannés est désolant.

N’est-il pas bizarre que ce soit de la bouche d’un communiste révolutionnaire que de telles considérations soient mises en exergue et participent, qu’on le veuille ou non, à des manigances de déstructuration de notre patrimoine commun qu’est le Burkina ?
On pourrait aussi rapprocher les déclarations incendiaires du sieur Soumane Touré aux échéances électorales de 2020 dans le vain espoir d’opposer un ou des candidats du « Centre » forcément inféodés aux forces rétrogrades, selon lui, à d’autres candidats d’autres régions.
Homme politique versatile, ne se préoccupant que de ses intérêts égoïstes, que la sagesse et la lucidité refusent d’habiter, Soumane Touré a définitivement choisi le camp de la négation réactionnaire, rejetant tous les acquis de notre peuple auxquels il n’a pas contribué ou s’y est même opposé (insurrection populaire, résistance contre le coup d’état de Diendéré, apothéose de la démocratie lors des élections de novembre 2015…). Du reste, l’on se souviendra qu’il ne s’est jamais opposé à la modification de l’article 37 de la Constitution visant à conférer un pouvoir à vie au régime déchu de Blaise Compaoré. Il fait partie des stipendiés de l’ancien régime duquel ils reçoivent des subsides qu’ils se doivent de justifier à travers de telles déclarations.

Dans tous les sens du terme, Soumane Touré rame dans les eaux glauques et nauséabondes de l’ethnicisme et du régionalisme et sème à tout vent des idées de haine et de violence au mépris de l’histoire de notre pays et de ses valeurs ancestrales.
L’intelligence sociale de nos populations a fortifié notre société et notre pays est sur la bonne voie pour la construction de la nation. Il est évident qu’un tel discours ne peut, en aucun cas prospérer dans un tel contexte.

La ferme condamnation du MPP

Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), en tant que parti social-démocrate bien instruit des valeurs et traditions de nos populations et soucieux de la consolidation du tissu social, condamne avec la dernière énergie cette sortie malheureuse et irresponsable de Soumane Touré.

Le MPP invite les populations, notamment les jeunes, à se démarquer de ces prophètes de malheur dont les allégations ne reposent sur aucun fondement scientifique. Elles sont plutôt un poison pour l’unité nationale et la cohésion sociale.

Le MPP invite le gouvernement à prendre ses responsabilités face de telles déclarations qui ne participent nullement de la liberté d’opinion mais revêtent plutôt un caractère délictuel manifestement intentionnel et poursuivant des desseins de déstabilisation.

Le MPP invite tous les Républicains et les Démocrates à s’élever vigoureusement contre les déclarations indignes d’un dirigeant politique et les considèrent comme une insulte à notre peuple qui a payé le tribut de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’état scélérat du 16 septembre 2015″.

Le président par intérim du MPP

Simon COMPAORE

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