Politique: l’UPC dénonce les propos du Brassard Noird et de Ismael Ouedraogo de Burkina Info

Dans cette déclaration ci-après, le Caucus des cadres pour le changement (3C) dénonce à son tour l’attitude du Brassard noir et fustige les propos de Ismaël Ouédraogo, directeur général de la chaîne Burkina Info, au sujet desdits propos de Zéphirin Diabré. Lisez !

Le mouvement Brassard noir, dans une déclaration en date du lundi 14 mai 2018, s’indignait contre les propos de Zéphirin Diabré au congrès du CDP (ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès). Il estimait que Zéphirin Diabré avait fait la cour au CDP en l’appelant à s’allier à son parti, l’UPC (ndlr : Union pour le progrès et le changement). Il s’insurgeait également contre le fait que le chef de file de l’opposition avait tenu des propos élogieux à l’endroit du CDP et qu’il affirmait sa fierté d’avoir servi aux côtés du président Blaise Compaoré. Le mouvement estimait qu’il s’agissait là d’une trahison envers le peuple insurgé.

M. Ismaël Ouédraogo, journaliste et directeur de la chaîne de télévision Burkina info, avait précédé le Brassard noir en tenant des propos similaires au cours d’un éditorial sur cette chaîne.

En réponse à ces réactions, le Caucus des cadres pour le changement (3C) s’invite dans le débat à travers cette publication.

C’est avec une grande consternation que le Caucus des cadres pour le changement (3C) a lu cette déclaration du Brassard noir qui n’honore pas les OSC (ndlr : Organisations de la société civile) du Burkina Faso. Nous estimons que M. Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique et président de l’UPC, n’a aucune leçon de politique, encore moins de morale, à recevoir de leur part. Il n’appartient pas au mouvement Brassard noir, qui est censé être une OSC, d’apprécier le jeu des alliances politiques. Aussi, nous nous interrogeons sur le véritable auteur de cette déclaration. Est-ce vraiment le mouvement de la société civile Brassard noir ou son premier responsable, conseiller municipal MPP de Loumbila ?

Si le Brassard noir en est l’auteur, cela est regrettable !

Nous rappelons au Brassard Noir que M. Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique, a conduit une lutte avec l’opposition politique, soutenue par certaines organisations de la société civile, sans agenda caché et avec un seul objectif : la non-modification de l’article 37 de la Constitution afin que l’alternance politique soit une possibilité au Burkina Faso. L’insurrection a été une conséquence de cette lutte républicaine et non le but. La lutte n’était pas guidée par une haine contre un individu ou un parti politique. Cette lutte du peuple n’était pas une guerre civile mais deux visions qui s’affrontaient. Une partie du peuple a gagné. Dès lors, il est de bon ton que tous les enfants de ce pays se retrouvent pour la bataille du développement.

Il faudra cesser d’utiliser abusivement le terme PEUPLE, car le peuple ne se limite pas aux militants du MPP (ndlr : Mouvement du peuple pour le progrès) et de son Brassard noir. Le peuple, c’est aussi les militants du CDP, ce sont les BURKINABE dans leur ensemble.

Le militant du Brassard noire n’est ni plus citoyen burkinabè, ni plus patriote que le militant CDP du village le plus reculé. Le CDP est un parti politique reconnu par le ministère de l’Administration territoriale du Burkina Faso. Pourquoi le CNT (ndlr : Conseil national de la transition) où le Brassard noir était représenté n’a pas dissout le CDP s’il estimait que ce dernier était aussi nuisible pour le pays ?

Si le Brassard noir est vraiment une organisation de la société civile, il doit travailler dans le sens de la paix entre tous les Burkinabè. Il devrait éviter de susciter la haine, semer la division entre les fils du Burkina Faso et faire de nos martyrs à tous, un fonds de commerce.

Une organisation de la société civile a pour mission, entre autres, de veiller à ce que les gouvernants de l’heure appliquent une politique de bonne gouvernance économique, sociale, sécuritaire, afin de garantir aux filles et fils du Burkina Faso des fruits d’une véritable croissance.

Comment comprendre que, pendant que ce gouvernement est à la base de beaucoup de dérives dans un contexte de crise politique, économique et sociale, le Brassard noir, qui devrait avoir beaucoup de grains à moudre, est muet ? Il préfère se mêler du jeu des acteurs politiques dans un champ social qui n’est pas le sien ! 
En effet, le Brassard noir ne s’émeut pas face :

- à l’état de délabrement avancé du système sanitaire avec des hôpitaux qui sont devenus des « mouroirs » ;
- à l’inaccessibilité au logement ;
- aux infrastructures routières exécutées à la hâte avec beaucoup de défauts sur le plan technique. Il en est de même dans d’autres domaines (cas des infrastructures réalisées à Gaoua à l’occasion du 11-Décembre 2017) ;
- aux coupures sauvages de l’eau et de l’électricité qui sont des besoins élémentaires en ce 21e siècle ;

- à l’augmentation incontrôlée des prix des denrées alimentaires ;
- à l’insécurité alimentaire avec près de 3 millions de Burkinabè qui ont besoin d’une assistance alimentaire ;
- aux problèmes récurrents dans la production cotonnière du fait de mauvais intrants et d’un manque d’encadrement conséquent des producteurs ; ce qui a fait perdre au Burkina sa place de 1er producteur africain au profit du Mali mieux organisé ;
- aux problèmes de milliers d’élèves qui ont dû abandonner les classes du fait de la menace terroriste dans plusieurs régions du pays dont le Sahel et le Nord ;
- à la menace terroriste qui fait craindre que le Nord et le Sahel tombent bientôt entre les mains des terroristes du fait d’une réponse qui n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation ;

- aux tentatives répétées d’opposer les populations au travailleurs au risque d’accroître la fracture sociale déjà béante ;
- à l’incivisme endémique qui mine la société, illustré par le fait que le premier ministre PKT (ndlr : Paul Kaba Thieba) « him self » sabote le drapeau du Burkina Faso ;
- aux mesures inappropriées comme la délocalisation du conseil des ministres dans les régions, l’achat à coups de milliards de véhicules pour les ministres au moment où eux-mêmes répètent tous les jours que les caisses de l’Etat sont vides. En effet, la paupérisation des populations est un phénomène palpable au Burkina Faso de nos jours ;
- Etc ;

Le Brassard noir manque visiblement d’inspiration au regard de tous ces faits sus cités et qui devraient justement faire l’objet d’interpellation du gouvernement par les OSC responsables.

Si l’auteur véritable de la publication est le premier responsable du Brassard noir en filigrane, nous disons que venant d’un conseiller municipal du MPP, cela n’étonne personne, puisque guidé par la hantise que l’opposition consolide son union. Il serait bon que M. Boukaré Conombo aille dire à celui qui a rédigé la déclaration pour lui, que monsieur Zéphirin Diabré est un homme constant, intègre et intellectuellement honnête. Il n’a jamais nié son passé, il l’assume et contrairement à d’autres, il n’a jamais traité Blaise Compaoré de diable. 
Il dit qu’il a été fier d’avoir servi la nation sous Blaise Compaoré. Malgré cette fierté, il n’a pas suscité l’idée de la modification de l’article 37. Ceux qui n’étaient pas fiers de travailler avec Blaise sont tout de même restés avec lui plus de 25 ans et ont même été les géniteurs des velléités de modification de l’article 37 qui ont conduit à l’insurrection populaire. On a l’impression que dans ce pays il y a des gens à qui on doit tout pardonner et d’autres à qui on ne doit rien pardonner.

Le CDP est un contenant, et le contenu, les Hommes qui composent cette organisation. Il se trouve que des gens malhonnêtes fustigent toujours le contenant à la place du contenu. « Le bon buveur de dolo ne refuse pas le dolo contenu dans un ancien bidon de lait ». Vous refusez le dolo contenu dans le bidon de lait et vous buvez le lait contenu dans le canari de dolo tout en criant à qui veut vous entendre que vous haïssez le lait. Sinon comment comprendre que votre parti, le MPP, accepte d’enrôler des anciens hauts-cadres du CDP ?

Nous avons encore en mémoire le fait que, conseiller MPP, vous vous êtes allié à des conseillers du CDP pour monter une motion de censure contre le maire de La commune de Loumbila. S’il y a un traitre, c’est bien vous, et vous devez d’abord vous livrer à la justice en attendant de déposer une plainte contre le chef de file de l’opposition.

Il faut être sérieux et laisser Zéphirin Diabré faire sa politique avec sa vision à lui. Si le peuple estime ne pas être en phase avec les aspirations qu’il prône, libre à lui de le sanctionner dans les urnes le moment venu.

Zéphirin Diabré est dans son rôle d’Homme politique doublé d’une dimension d’homme d’Etat. Ce monsieur est conscient du fait que le CDP doit compter comme force politique dans ce pays pour parvenir à une réconciliation véritable, gage de tout développement. Et comme il veut la paix et le développement pour ce pays, il ne fait que ce que l’intérêt national lui dicte. Il ne table pas sur les rancœurs dont le Brassard noir et ses mentors ont du mal à se départir. Lui, il prône la paix, la justice, le développement pour son pays. Il a bien dit dans son allocution à ce congrès que hier ils étaient des adversaires (CDP et CFOP avant l’insurrection) et non des ennemis.
L’attitude la plus écœurante dans cette affaire est celle du journaliste Ismaël Ouédraogo de Burkina Info. 
Il fait la même analyse que le Brassard noir sur les propos de Zéphirin Diabré. Ce monsieur est coutumier de tels faits puisqu’il n’arrive même pas à cacher sa haine contre l’opposition. Ses analyses partisanes ne sont pas loin de faire de la chaîne Burkina Info, l’équivalent de la radio Mille collines au Rwanda, qui a attisé la haine ayant conduit au génocide que nous connaissons. Un journaliste doit traiter les faits avec impartialité ; il doit réussir la rupture avec ses propres convictions et ne s’en tenir qu’aux faits.

A ce rythme, nous pensons qu’il vaudrait mieux pour lui de s’afficher clairement comme un militant du MPP et y prendre même des responsabilités. Il faut éviter, lorsqu’on est journaliste, de laisser ses émotions prendre le dessus sur les faits et leur objectivité. C’est justement cette difficulté qui fait que tous les citoyens lambda ne sont pas des journalistes. Nous voulons bien comprendre que ses intérêts immédiats sont liés à ceux du MPP, de ses employeurs et maîtres, mais qu’il sache que son rôle est d’informer le peuple et non de le tromper.

En effet, M. Ismaël Ouédraogo est bien connu pour être l’employé de M. Rémis F. Dandjinou, ministre de la Communication. Opportuniste invétéré qui insultait ouvertement le MPP, même après la proclamation des résultats, ce dernier doit sa place de ministre à la bienveillance d’un financier bien connu du MPP que l’on a récompensé pour services rendus en lui permettant de « mettre » un de ses hommes au gouvernement.

Quand le sieur Vincent Dabilgou qui n’a pas pu se présenter à la députation parce que frappé par « loi CNT » d’inéligibilité (il a soutenu la modification de l’article 37 jusqu’à l’insurrection) est nommé ministre de la République par le président du Faso dans le gouvernent MPP, cela ne choque pas le Brassard noir et n’inspire pas monsieur Ismaël Ouédraogo !

Quand le premier responsable du siège du CDP jusqu’au 31 octobre 2014, monsieur Olla Anicet Pooda, dont le domicile a même été incendié par les insurgés, est nommée directeur de cabinet de monsieur le ministre d’Etat Simon Compaoré, président par intérim du MPP, monsieur Ismaël n’est pas scandalisé, il n’informe pas le peuple. Qu’est-ce que le Brassard noir attend pour porter plainte contre son MPP pour haute trahison ?

Il en est de même de l’UPR (ndlr : Union pour la République) de M. Toussaint Abel Coulibaly, qui était dans le Front républicain et qui, maintenant, est à la table de la mouvance présidentielle sous le règne du MPP !
Le Brassard noir et M. Ismaël Ouédraogo, s’ils sont logiques dans leur démarche, n’ont qu’à demander purement et simplement aux députés du MPP et autres partis de la majorité de démissionner de l’Assemblée nationale parce que des députés du CDP y siègent !

Ce mouvement Brassard noir doit savoir que la démocratie a des règles auxquelles tout le monde doit s’astreindre. En effet, le libéralisme politique qui est le stade ultime de la démocratie prône la liberté d’expression, la liberté d’association et c’est ce qui vaut au Brassard noir son existence. Vouloir en profiter mais priver les autres de ce droit n’est pas intellectuellement honnête.

Tous ces jeunes engagées dans des OSC et qui se laissent manipuler pour quelques subsides doivent comprendre que ceux qui les utilisent ont leur avenir derrière eux. Par contre, ils peuvent s’inscrire positivement dans l’histoire en refusant une bonne fois pour toutes de servir de fusible pour des tensions sociales à l’heure de la nécessaire réconciliation.

Au Brassard noir et à M. Ismaël Ouédraogo, nous rappelons l’adage qui dit que « l’erreur est humaine, mais la persévérance est diabolique ». Nous osons espérer qu’ils feront amende honorable et travailleront plutôt dans le sens de l’union des filles et des fils du Burkina Faso.

Fait à Ouagadougou le 21 mai 2018

Pour le Caucus des Cadres pour le changement,

M. Issouf OUEDRAOGO

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