L’état d’urgence a été décrété pour 10 jours au Mali après l’attaque d’un hôtel de Bamako revendiquée par un groupe jihadiste. Le gouvernement a également annoncé un deuil national de 3 jours alors qu’au moins 27 personnes sont mortes dans l’attentat.
Une semaine après les attentats de Paris, le Mali a été frappé à son tour. Un commando armé dont on ignore encore le nombre a attaqué vendredi l’hôtel Radisson de Bamako. Au moins 27 personnes ont été tuées dans l’attaque, selon une source militaire locale. L’hôtel est un établissement très fréquenté par les étrangers, au moins 14 nationalités étaient représentées parmi la clientèle. Selon Jean-Yves Le Drian, aucun Français ne ferait partie des victimes. Un équipage de douze employés d’Air France, présents dans l’hôtel au moment de l’attaque a pu être exfiltré de l’hôtel.
[metaslider id=1560]
Vers 6 heures, heure locale vendredi des tirs ont commencé à être entendus aux abords de l’hôtel. Des hommes armés auraient profité de l’entrée d’une voiture diplomatique pour pénétrer dans l’enceinte de l’hôtel. "J'étais au 5e étage de l'hôtel dans ma chambre. Juste avant 7 heures du matin j'ai entendu des détonations à l'intérieur", raconte un Français à RMC. "Je me suis mis sur mon balcon voir ce qui se passait, j'ai vu ce que j'ai pris pour être un terroriste avec une kalachnikov qui courrait et qui tirait derrière lui", poursuit-il.
La fusillade à l'extérieur s'est ensuite intensifiée avant de rentrer dans l'hôtel. "Ensuite les fusillades ont commencé à monter dans les étages de l'hôtel. Je me suis barricadé dans ma chambre, téléphone en mode silencieux, sans lumière, porte fermée, en espérant que personne ne vienne", raconte ce Français finalement délivré par les forces maliennes.
Les assaillants se seraient retranchés au 7e étage de l’hôtel avec des otages quand l’assaut est donné. Les forces maliennes et étrangères, notamment les forces spéciales françaises, sont intervenues pour libérer les otages et neutraliser les assaillants. "Le dernier bilan est d’au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait explosé" a affirmé une source militaire, estimant que leur nombre total ne dépassait pas quatre. En tout l’attaque aura duré près de 9 heures.
Un groupe jihadiste revendique l'attaque
Dans la soirée, Al-Mourabitoune, le groupe du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, a adressé revendiqué l'attaque dans un document sonore à la chaîne qatarie Al-Jazeera : "Nous les Mourabitoune, avec la participation de nos frères (...) d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, revendiquons l'opération de prise d'otages à l'hôtel" Radisson Blu de Bamako.
Le gouvernement malien a décidé de déclarer l'état d'urgence "sur l'ensemble du territoire" pour une durée de 10 jours. Dès lundi, un deuil national de trois jours débutera "en hommage aux victimes de la prise d'otages". L’attaque de l’hôtel intervient après plusieurs attentats dans le pays. Cet été, le 7 août dernier, un hôtel de Sévaré dans le centre du pays avait déjà été la cible d’une attaque qui avait fait 13 morts. Quelques mois plus tôt, le 7 mars, un autre attentat dans un bar de la capitale avait fait cinq morts, dont un Français et un Belge.