Essayer Zephirin Diabre en 2020, c’est donc ouvrir au Burkina la voie à des despotismes, à des incertitudes, à des gestions claniques et douteuses et un manque de leadership
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« Le 12 février 2019, le président de l’UPC a reçu les vœux des militants de son parti. Il a profité de cette cérémonie pour entrer en campagne pour l’élection présidentielle de 2020.
Les militants de l’UPC ont offert à leur président, comme cadeau de nouvelle année, une selle de chameau. Je dois reconnaitre que les militants ont été très inspirés en lui offrant cette selle de chameau car sa course vers Kosyam sera très, très, très longue et désertique. Comme tout le monde le sait, dans le désert on voit souvent des mirages.
Dans son « discours » de campagne prématuré, il a demandé aux Burkinabè de « l’essayer » car « tous les autres grands partis sont ou ont déjà été aux affaires ». Il ajoute que si l’UPC arrive aux affaires, « personne n’aura à traverser la frontière… », « tous ceux qui sont dehors pourraient rentrer ».
En tant que parti membre de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) et soutenant le programme du président Kaboré, le Parti du peuple républicain (PPR) voudrait en réponse aux propos démagogiques du président de l’UPC, partager avec vos lecteurs les observations suivantes :
Le président de l’UPC sait que le Président Kaboré n’a pas chassé un seul Burkinabè du Burkina Faso depuis qu’il est aux affaires. Oui ! Il existe des gens qui s’interdisent de rentrer au pays parce qu’ils ont posé des actes préjudiciables aux intérêts des Burkinabè. En plaçant cette question au centre de son « programme de campagne », le président de l’UPC pense, comme d’habitude, conclure des alliances contre nature dans le but uniquement de servir ses intérêts personnels. Il se moque éperdument des dommages que le peuple a subis.
Les attaques terroristes auxquelles le Burkina fait face ne sont pas dues à des éventuels manquements dans la gestion des affaires par le Président Kaboré. On se rappelle en effet, que la première attaque terroriste a été perpétrée le 15 janvier 2016, soit seulement 9 jours après la mise en place du premier gouvernement de Paul Kaba Thiéba, le 6 janvier 2016. L’opposition et surtout l’UPC a beau fermer les yeux en rabâchant des déclarations démagogiques, les Burkinabè savent que les attaques terroristes visent principalement à empêcher le président Kaboré de dérouler avec succès son programme.
Si nous acceptons cette vérité, en surfant sur la situation sécuritaire, l’UPC pourrait avoir une certaine sympathie avec les responsables des actions de barbaries dont notre peuple fait l’objet. Les terroristes ne font pas de distinction idéologique entre les Burkinabè. Pouvons-nous raisonnablement accorder un quelconque crédit aux critiques « constructives » d’un sympathisant du terrorisme au Burkina Faso ?
Le président de l’UPC a été plusieurs fois ministre sous Blaise Compaoré. Il a donc été aux affaires. On ne se rappelle pas que le président actuel de l’UPC ait démissionné du gouvernement Compaoré, au contraire. Le Président Zéphirin Diabré, n’est donc pas « essayable ».
Le président actuel de l’UPC, pour des raisons probablement égoïstes ou de manque de confiance en soi, n’a pas voulu assumer ses responsabilités en 2014 et en 2015, après avoir conduit des Burkinabè à faire le sacrifice suprême. Voulait-il que d’autres personnes viennent essuyer le fauteuil présidentiel pour lui ? Essayer cet homme, c’est donc ouvrir au Burkina la voie à des despotismes, à des incertitudes, à des gestions claniques et douteuses et un manque de leadership. Pour 2020, les Burkinabè veulent un homme en qui ils peuvent faire confiance pour conduire le pays avec clairvoyance et sans amertume, un homme courageux et rassembleur ».
François Tambi KABORE
Président du PPR