La coordination nationale des Syndicats de l'Éducation annonce une grêve de 24h le 18 Avril 2019 . Une annonce qui fait suite à l'assemblée générale de la CNSE le vendredi 05 Avril dernier. Cette grève de protestation sera ponctuée de marche-meeting sur l’ensemble du territoire national. Voici inextinso le contenue du rapport de l'AG
L’assemblée générale de ce soir intervient après une longue attente et une envie réelle des bases de communiquer sur l’état de mise en œuvre du protocole. Elle s’articule simplement autour de ce point et indiquera les perspectives dégagées par la coordination.
Le 14 septembre 2018, à l’orée de la rentrée scolaire et neuf mois après la signature du protocole, la CNSE au regard de certains faits et gestes, s’interrogeait sur la bonne foi de la partie gouvernementale au respect des engagements.
Le 17 décembre 2018, dans une correspondance à son Excellence Monsieur le Premier Ministre d’alors, la Coordination écrivait ce qui suit : « de nombreux engagements ne sont pas respectés malgré le dépassement de leur délai de mise en œuvre. Parmi ceux-ci, nous citerons :
l’octroi d’une une bonification d’un échelon à tout le personnel du MENA pour compter du 1er janvier 2018, avec constatation de l’effet financier à partir du 30 septembre 2018 ;
la création des emplois des administrateurs d’établissement et des personnels de laboratoire dans un délai de trois (03) mois, à compter de la date de signature du protocole ;
la reconstitution de carrière des personnels des ex-garderies populaires dans un délai d’un mois, à compter de la date de signature du protocole, pour son règlement définitif ;
l’allègement des procédures pour la réalisation des infrastructures scolaires et l’allocation de budget de fonctionnement des établissements scolaires ;
la disponibilisation de conclusion d’une réflexion en vue de trouver une solution structurelle aux CEBNF dans un délai de trois (03) mois à compter de la date de signature du protocole ;
l’application effective de la convention collective de l’enseignement privé laïc signée entre les organisations syndicales et l’UNEEPL, et son extension aux autres types d’enseignement privé ;
la dotation du personnel en kit pédagogique pour compter de la rentrée scolaire en cours et la prise de mesures pour faciliter l’acquisition d’ordinateurs par les travailleurs de l’éducation et de la recherche ;
le respect des effectifs dans les classes conformément aux normes nationales ;
etc.
Au niveau des engagements pour lesquels on note un début d’exécution, la mise en œuvre laisse transparaitre clairement une absence de volonté réelle de résolution correcte des préoccupations posées. »
Pour ce faire, elle annonçait,
« la suspension des évaluations (devoirs et compositions) au post-primaire et au secondaire ;
la suspension des compositions (harmonisées ou non) au primaire ;
la suspension des évaluations au préscolaire ;
l’arrêt du traitement et la transmission du courrier (données statistiques, rapports trimestriels) ;
Le non traitement des dossiers d’examen et concours au primaire, au post primaire et au secondaire (constitution, traitement et réception des dossiers du CEP, Entrée en sixième, BEPC, BEP, CAP, Entrée en seconde ou en BEP, Baccalauréat) ».
La mise en œuvre de ce mot d’ordre a permis de faire bouger le gouvernement. Ainsi, dans une correspondance en date du 29 janvier 2019, il annonçait entre autres les mesures suivantes :
Finalisation du projet de statut valorisant du 4 au 10 février 2019 et introduction du projet de statut en conseil des ministres deux semaines après cette finalisation ;
Un atelier sur l’élaboration des actes de bonification d’échelon et des avancements et le début de la constations financière pour fin mars 2019 ;
Le transfert du traitement des indemnités de logement et spécifique aux Directions régionales dès la 1ère quinzaine du mois de février 2019 ;
La prise de disposition pour la poursuite des autres engagements ;
Etc.
En réaction à cette correspondance, la CNSE notifiait au gouvernement les observations ci-après :
DU STATUT VALORISANT
La CNSE note avec satisfaction la proposition de timing faite pour la finalisation du projet de statut valorisant pour la période du 4 au 10 février 2019 et celui de l’introduction deux semaines plus tard dudit projet en conseil des ministres.
Rappelons qu’à l’étape actuelle, la situation sur le statut se présente comme suit :
Les avancées : d’un concours professionnel pour les IC Profs certifiés des écoles nous sommes passés à un examen au primaire, d’une entrée avec le DEUG mous sommes à la licence au post primaire, des deux emplois C et B pour les personnels de laboratoire, d’un administrateur des collèges en A nous sommes à des administrateurs en PB et PC, d’un emploi d’enseignement au préscolaire nous sommes à deux avec un examen professionnel pour passer de B à A3,
Les désaccords : le refus catégorique du gouvernement à accepter le maintien de l’emploi de conseiller pédagogique au primaire et sa création au préscolaire, le refus du gouvernement d’accepter la réhabilitation de l’emploi d’administrateur principal d’intendance et d’administration pour les PAG, la non acceptation de la création de l’emploi d’inspecteur d’éducation au profit des personnels de la vie,
Le refus de reverser les personnels de l’éducation à un échelon immédiatement supérieur dans le cadre du statut valorisant,
De l’opérationnalisation des décrets relatifs à l’octroi d’une bonification
Tout en appréciant les indications communiquées pour cette opérationnalisation, nous ne pouvons accepter la date communiquée pour les constatations financières. La correction des indemnités qui avait été annoncée pour être achevée en fin novembre 2018 ne peut excéder la fin du mois de mars 2019. Pour ce faire, le gouvernement doit prendre toutes les dispositions indispensables pour vider cette question au plus tard en fin mars 2019. Pour ce qui est de la bonification, les agents qui en bénéficient sont connus. La fin du mois de mars pour nous ne peut être le « début de la constatation financière » comme votre correspondance l’indique mais celle de la constatation financière pour l’ensemble des bénéficiaires.
Du dossier des personnels des ex-garderies populaires :
Pour ce qui est de ce cas particulier, la CNSE, sans nier au gouvernement le droit de traiter tous les cas similaires dans la fonction publique, tient à lui rappeler que l’engagement contenu dans le protocole porte uniquement sur la situation de ce personnel ci-dessus cité et cet engagement donnait un mois au plus tard après la signature du protocole d’accord le 27 janvier 2018 pour vider la question. Intégrer donc cet élément dans un éventuel recensement pour une quelconque résolution globale relève d’une procrastination que la CNSE ne peut accepter. Aussi, estimons-nous que la fin du mois de février 2019 doit constituer le délai de règlement définitif de la question.
Des autres engagements en retard.
La CNSE invite le gouvernement à diligenter les mesures à même de respecter le reste des engagements pour la fin du mois mars 2019.
Elle exigeait alors le règlement de tous les dossiers pendants dans un délai de deux (02) mois pour compter de la date de réception de la présente correspondance.
Le 02 février 2019, la CNSE, analysant ces éléments et le contexte national qui prévalait, décidait « de la suspension de son mot d’ordre en cours pour compter du dimanche 03 février 2019 à 00 heures. Cette suspension, aura une durée maximum de deux mois. Cette mesure, d’une grande responsabilité doit être comprise par le gouvernement comme la volonté des syndicats à entamer les discussions du 04 février dans un esprit de dialogue sincère en vue d’aboutir à un statut véritablement valorisant pour les personnels de l’éducation et de la recherche ».
Au terme de ce délai, la Coordination a fait le bilan et a constaté que « les conclusions sont loin d’être satisfaisantes. Sur l’ensemble des points rappelés dans la correspondance du 1er février 2019, aucune n’est entièrement satisfaite.
Ainsi, nous retenons que malgré une correspondance faite à son Excellence Monsieur le Premier Ministre le 26 mars 2019 pour demander une reprise et une finalisation des travaux sur le statut valorisant, aucune réaction ne nous a été retournée. Or, nous avons enregistré le 18 mars 2019, une demande du gouvernement d’accepter la situation comme lui il la présente parce que dit-il, des travaux sont en cours à Dédougou pour aller vers un traitement équitable des travailleurs.
Lors de la dernière rencontre du comité de suivi du 27 mars 2019, le bilan présenté sur les questions indemnitaires et de bonification se présentent comme suit :
Effectif potentiel
Indemnité de logement 66 055
Indemnité spécifique 74 509
Bonification d'échelon 100 114
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Total bénéficiaires en fin mars
Indemnité de logement : 39 768
Indemnité spécifique : 45 688
Bonification d'échelon : 25957 (actes signés) / 12982 (réglés) 12,5%
Il convient de signaler que jusque-là les personnels du préscolaire, les collègues des ENEP ainsi que les agents d’appui du CNRST ne sont pas pris dans le traitement sur les indemnités bien que les engagements les concernent.
Sur la question des personnels des ex-garderies populaires, après nous avoir servi pendant longtemps que le dossier a fait l’objet d’un conseil de cabinet au Premier Ministère et se trouve à la présidence pour être introduit en conseil des ministres, le gouvernement aux dernières nouvelles avance qu’il y a d’autres cas similaires dans la fonction publique et qu’il est en train de faire le point pour un traitement global….
En somme, le tableau de mise en œuvre se présente comme suit :
Des engagements avec délai :
DE L’ENSEMBLE DES ENGAGEMENTS
Au regard de ce qui précède, la CNSE a déposé auprès du secrétariat général du gouvernement le 03 avril 2019 un préavis de grève appelant « l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de la recherche à observer un arrêt de travail de vingt-quatre heures (24h) le jeudi 18 avril 2019 de 00 heure à 24 heures. Cette grève de protestation sera ponctuée de marche-meeting sur l’ensemble du territoire national ».
Source : AG CNSE