La Cour de cassation française a validé, mardi 4 juin, l'extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où le frère de l'ancien président déchu est mis en cause dans l'enquête sur l'assassinat d'un journaliste en 1998. Cette décision nécessite toutefois un décret du gouvernement français pour être effective.
La plus haute juridiction judiciaire a rejeté le pourvoi du frère cadet de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir. Elle a aussi refusé de transmettre au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par sa défense contre les textes régissant l'extradition.
« Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. L’extradition nécessite un décret signé par le Premier ministre. S’il est signé, nous l’attaquerons et souhaitons obtenir son annulation devant le Conseil d’État », a confié à Jeune Afrique, Me François-Henri Briard, avocat de François Compaoré.
Me Pierre Olivier Sur, également avocat du frère de l’ancien président burkinabè, a porté plainte avec constitution de partie civile contre le juge d’instruction burkinabè Émile Zerbo pour « faux et usage de faux en écriture publique ». Une procédure qui devrait, elle aussi, ralentir la procédure jusqu’en 2020, date à laquelle une nouvelle présidentielle est prévue au Burkina.
À la défense, qui arguait lors de l’audience du 21 mai dernier que François Compaoré n’avaient pas été respectés, la Cour de cassation a répondu, dans son arrêt que Jeune Afrique a pu consulter, que le Burkina avait « justifié » des « garanties fondamentales de procédure, des droits de la défense et d’un procès équitable ».