Politique: l’opposition politique soupçonne le partit au pouvoir de ne pas vouloir organiser les élections en 2020

Le Cadre de concertation du Chef de file de l’Opposition politique (CC/CFOP) a tenu une réunion ordinaire le mardi 29 octobre 2019 au siège du CFOP à Ouagadougou. La rencontre, présidée par le Chef de file de l’Opposition, M. Zéphirin DIABRE, avait les points suivants inscrits à son ordre du jour :

– la commémoration de l’an V de l’Insurrection
– la mise en place des démembrements de la CENI à l’extérieur,
– les manœuvres autour des élections de 2020
-Divers.
I – la commémoration de l’an V de l’insurrection
La rencontre du cadre de concertation se tenait la veille de la commémoration de l’an V de l’Insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014.
En se remémorant cet événement historique, les participants ont observé une minute de silence en la mémoire de l’ensemble des victimes de cette insurrection populaire. Ils ont souhaité que justice leur soit rendue sans discrimination aucune, afin que les Burkinabè puissent se réconcilier entre eux et avec leur histoire récente.
Si cette insurrection a marqué à jamais notre histoire en ce qu’elle a consacré le triomphe de la volonté du peuple, il convient de reconnaitre que dans l’esprit de nos compatriotes, la déception s’est installée du fait de la gestion chaotique du pays par le MPP et ses alliés.
Plus que jamais, les tares qui ont été dénoncées du temps de l’ancien régime persistent : corruption, gabegie, favoritisme, politisation de l’administration, etc. Le MPP et ses alliés ont réussi la prouesse de faire en sorte que certains Burkinabè en sont à regretter ouvertement le temps de l’ancien régime.
Cet échec du pouvoir issu de l’Insurrection a pris une dimension dramatique avec son incapacité avérée à lutter contre le terrorisme.
En janvier 2016, les Burkinabè ont confié au MPP et à ses alliés un pays entier. A peine quatre ans plus tard, le Burkina Faso est devenu un pays morcelé, occupé de toutes parts par des terroristes, en proie à une insécurité sans pareil, et plus grave, déchiré par des conflits communautaires.
Mais cet échec du MPP et de ses alliés ne doit point émousser la combativité des forces vives de l’Insurrection, du moins celles qui sont restées fidèles à l’idéal de départ, et qui doivent continuer vaille que vaille le combat, pour que triomphent les valeurs qui ont conduit à l’Insurrection populaire.
II – La mise en place des démembrements de la CENI à l’étranger
Au titre du deuxième sujet de l’ordre du jour, les membres cadre de concertation ont échangé sur la mise en place des démembrements de la CENI à l’extérieur. 22 pays sont concernés par l’opération. Les participants à la rencontre ont harmonisé leurs vues sur la participation de l’Opposition dans ces instances. Ils ont demandé que tout le processus du vote des Burkinabè de l’extérieur se fasse dans la transparence et le patriotisme.
III – Les manœuvres du MPP autour des élections de 2020
Alors que les élections de 2020 se profilent à l’horizon, l’Opposition politique observe qu’une campagne insidieuse, savamment orchestrée par des officines diverses qui n’ont rien de neutre, tente de distiller dans l’esprit des Burkinabè, qu’au regard de la situation sécuritaire, les élections de 2020 ne devraient pas avoir lieu.
Dans cette campagne soutenue en sous-main par un MPP qui regarde son échec arriver à grands pas, on voit agir des personnes instrumentalisées, qui utilisent leur statut social prétendument « neutre », pour relayer le message du parti au pouvoir : des leaders d’opinion, des responsables d’OSC, des responsables coutumiers, des religieux, etc.
L’Opposition condamne fortement le fait que le pouvoir en place, au lieu de respecter son contrat avec le peuple Burkinabè, fuit ses responsabilités et tente plutôt d’utiliser le malheur des Burkinabè comme fonds de commerce politique pour échapper à la sanction des urnes.
L’Opposition politique se tient prête à mener un combat sans merci contre ce projet lugubre qui risque d’enfoncer davantage notre pays dans le chaos et la crise multidimensionnelle. En effet, quand des hommes se basent sur le terrorisme pour demander qu’il n’y ait pas d’élections, ils feront tout pour que la paix ne revienne jamais. Et puis, quelle légitimité auront-ils pour gouverner ?
Par ailleurs, dans les pays de la sous-région et du monde qui subissent des attaques terroristes, il y a bel et bien des élections à rythme régulier.
Qui dit d’ailleurs que, avec la détermination de nos FDS, la situation ne sera pas meilleure en fin 2020 ? Comment peut-on oser parier sur l’échec de nos FDS ? A moins d’être habité par un dessein machiavélique, comment peut-on dès aujourd’hui prédire que la situation sera pire dans un an, au point de parler déjà d’annulation des élections ?
L’Opposition politique rappelle aux Burkinabè que si notre pays est dans cette situation incertaine, c’est à cause de l’incapacité du régime du MPP. Et, la seule occasion légale et démocratique qui se présente à eux pour faire partir ces hommes incapables et les remplacer par une nouvelle équipe qui va enfin bouter l‘ennemi hors de notre pays, c’est de mener contre eux une insurrection électorale en 2020. Par conséquent, refuser de parler d’élections, c’est tomber dans leur piège. A moins de vouloir continuer dans l’impasse avec les mêmes hommes incompétents et tâtonnants au sommet d’un Etat qui glisse vers l’effondrement.
L’Opposition politique est républicaine et patriote. Dans ce sens, elle a été la première à initier des actions de soutien concret à nos FDS (marches-meetings, collectes de fonds, visites, déclarations), à proposer des solutions concrètes et à appeler au dialogue avec la majorité sur la question de l’insécurité et de l’unité nationale. A tout moment, l’Opposition est prête à contribuer à la recherche de solutions et à toute activité entrant dans le cadre de l’union sacrée autour de nos vaillantes FDS.
Mais, le déni mortel serait de refuser de pointer du doigt l’incompétence notoire, la passivité et le manque de vision du MPP et de ses alliés.
Comme hier, l’opposition politique n’acceptera jamais et le dit très clairement, que sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, on donne un « lenga » à un régime qui a, par son incompétence, conduit le Burkina au fond de l’abime.
Débutée à 18 heures, la rencontre a pris fin à 20 heures après l’examen de quelques points de divers.

Ouagadougou, le 30 octobre 2019
Le service de communication du Chef de file de l’Opposition politique

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