Conséquence des mesures restrictives prises en riposte à la pandémie, la privation d’activités, de formations et de contacts humains crée tensions, inquiétudes et rumeurs dans l’univers carcéral.
Redoutant une propagation express du virus dans ce milieu clos, le Centre pour la Qualité du Droit et la Justice (CQDJ), conformément à l'appel du 25 mars 2020 du Haut-Commissaire aux droits de l'homme, recommande de la pro-activité dans la gestion des établissements pénitentiaires en suggérant 10 mesures à l'Administration pénitentiaire burkinabè. Elles sont :
1. La tenue au sein des établissements pénitentiaires de sessions de sensibilisation et d’information sur l’évolution de la pandémie, sur les risques et les précautions à observer ;
2. La dotation du personnel pénitentiaire de matériel adéquat de protection contre la contamination, la mise en place d’un comité d’hygiène dans les établissements pénitentiaires, le dépistage de tous les détenus et la désinfection des cellules,
3. L’arrêt total des corvées à l’extérieur des Etablissements pénitentiaires afin d’éviter tout contact avec l’extérieur et l’affectation de la moitié de la population carcérale au travail pénitentiaire à l’intérieur de l’établissement afin de réduire au maximum les regroupements de plus de 50 personnes dans les cellules ;
4. La limitation voire la suspension du recours à la garde à vue et à la détention provisoire par la mise en œuvre des mesures alternatives à la détention ;
5. La libération provisoire des détenus dont le dossier a disparu en cours d’instruction, notamment ceux de la Maison d’Arrêt et de Correction de Bobo Dioulasso où un certain nombre de détenus ne font plus l’objet d’acte d’instruction depuis l’incendie du palais de justice en 2014 ;
6. La libération des détenus malades (ceux atteints de tuberculose et d’autres maladies affaiblissant leur système immunitaire) et la libération des personnes condamnées âgées d’au moins 60 ans, elles qui sont les plus vulnérables à l’épidémie ;
7. La libération des détenus dont la détention provisoire est au-delà de cinq (5) ans en matière délictuelle et huit (8) ans en matière criminelle ;
8. La libération des condamnés qui ont effectué au moins la moitié de leur peine (pour les délits mineurs) et au moins les 2/3 de leur peine (pour les délits majeurs et les crimes) ;
9. La libération des appelants en attente de jugement qui ont déjà purgé au moins la moitié de leur première condamnation.
10. La consolidation de l’assistance juridique et judiciaire offerte par les intervenants pénitentiaires (juristes pénitentiaires, défendeurs des droits humains) en favorisant l'accès sécurisé de ces derniers aux établissements pénitentiaires.
Centre pour la Qualité du Droit et la Justice
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