Burkina: la CGTB appelle l’ensemble des travailleurs à soutenir Basolma Bazié

Depuis le début de l’année scolaire 2019-2020, l’administration du lycée Philippe Zinda KABORE a engagé des tracasseries contre BAZIE Bassolma, professeur de SVT et secrétaire général de la CGT-B.

Après une lettre de demande d’explication du censeur en octobre 2019 suivie d’une autre lettre en novembre 2019 auxquelles il a répondu, il a communiqué à l’inspection technique du ministère une série de documents que celle-ci lui a demandés suite à l’entretien qu’il a eu avec elle le 14 février 2020.

Il a reçu une autre lettre de demande d’explication du proviseur au motif qu’il aurait rassemblé les enseignants au lycée pour parler de l’IUTS et de la gouvernance des autorités.

La réponse fournie, avec des pièces à l’appui, indiquait qu’il s’agissait d’allégations totalement fausses.

Demander des explications à un responsable syndical qui s’est adressé aux militants !

On se croirait dans un Etat d’exception où la liberté syndicale serait supprimée.

Le 4 septembre 2020, le secrétariat de la CGT-B a reçu d’un cabinet d’huissier une signification de pli fermé.

Ledit pli contenait une citation à comparaître devant le conseil de discipline adressée au camarade Secrétaire général.Le ministre de l’Education Nationale et de la Promotion des langues nationales, M. OUARO Stanislas a, dans un entretien dans le journal en ligne Minute.bf, prétendu que la traduction de BAZIE Bassolma devant un conseil de discipline n’avait aucun lien avec sa responsabilité syndicale.

Et pourtant !La contradiction entre cette procédure et les appréciations élogieuses ainsi que les notes excellentes portées sur les fiches d’évaluation de BAZIE Bassolma portées a posteriori par ses supérieurs hiérarchiques, la programmation initiale du conseil pour le 16 septembre, date à la symbolique forte pour BAZIE Bassolma et le mouvement démocratique en général, la remise du pli au bureau de la CGT-B alors qu’il est poursuivi en tant que professeur de SVT au Lycée Zinda.

Il convient de noter les autres faits suivants :– la publication par des dignitaires du régime de pages Facebook attaquant BAZIE Bassolma sur la question de son volume horaire ;

– depuis qu’il est au Bureau National de la CGT-B, BAZIE Bassolma bénéficie de l’allègement de son emploi de temps pour tenir compte de ses responsabilités syndicales.

Avant lui et comme lui, de nombreux responsables syndicaux bénéficient des mêmes allègements de leur emploi de temps et cela lié au fait que le gouvernement traîne à mettre en application son engagement sur les permanents syndicaux consacré par les articles 121 à 124 de la loi 081-2015/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la fonction publique.

Ce refus du gouvernement MPP d’opérationnaliser ces dispositions, favorables aux responsables syndicaux, prises par le Conseil National de la Transition (CNT), et la présente procédure de conseil de discipline, traduisent, quant au fond, une volonté de remettre en cause l’existence légale des organisations syndicales avec les droits y afférents ;

– les règlements de compte opérés par le ministère sous le couvert de redéploiement pour prétendument résoudre le sous-emploi de nombreux professeurs attestent à suffisance de ce que cet acharnement est téléguidé par des mains extérieures.

– cet allègement d’emploi de temps accordé aux responsables syndicaux ne lèse pas les intérêts des élèves d’autant que les cellules d’enseignement qui regroupent les enseignants d’une même discipline s’organisent pour la prise en charge de toutes les classes ;

– dans la même logique de ne pas porter préjudice aux intérêts des élèves, BAZIE a demandé et obtenu d’être déchargé des convocations aux examens (depuis 2008) et du rôle de professeur principal (depuis 2010).

Ces deux activités sont pourtant rémunérées.Il résulte de ce qui précède qu’il s’agit d’une cabale qui est montée contre le secrétaire général de la CGT-B dans un contexte d’attaques multiples contre les droits et acquis des travailleurs marquées notamment par la réforme en vue du système de rémunération, la remise en cause des sit-in et même du droit de grève, l’application illégale et au forceps de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du privé, du public et du parapublic, les affectations arbitraires, les coupures suspensions de salaires abusives et illégales, la révocation de délégués syndicaux du SNAID (que le tribunal du travail a annulée le 08 septembre dernier) ;

le refus d’appliquer les décisions de justice confirmées par la cour de cassation favorables aux militants de l’Alliance Police Nationale, victimes de licenciements et d’affectations arbitraires, la réduction drastique des effectifs des candidats aux concours directs et professionnels, etc.

Cette procédure de traduction en conseil de discipline vient prolonger la liste déjà impressionnante des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Elle apparaît clairement comme une entreprise de diversion et d’intimidation des responsables et militants syndicaux.Le Bureau national confédéral appelle les militant(e)s, les travailleuses et travailleurs, l’ensemble du mouvement démocratique à dénoncer cette forfaiture et à se mobiliser pour :

– soutenir le camarade secrétaire général de la CGT-B ;

– dire non aux attaques contre les droits et libertés des travailleurs ;– exiger des autorités la mise en œuvre des protocoles signés avec différents syndicats et le traitement des préoccupations qui sont sur sa table ;

– exiger l’application des engagements du gouvernent relatifs aux permanents syndicaux.

Dans la sérénité, la discipline et la vigilance, mobilisons-nous pour dire :NON aux mesures répressives contre les responsables et militants syndicaux !NON aux atteintes aux droits et acquis des travailleurs !Mobilisés et déterminés, nous vaincrons !

Pour le Bureau national confédéralNorbert OUANGRESecrétaire Général adjoint cumulativement chargé des relations extérieures

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