Le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a été officiellement accueilli à Moscou le lundi 23 juin par Vladimir Poutine. Cette rencontre marque une nouvelle phase stratégique dans la relation entre le Mali et la Russie.

Un partenariat Mali–Russie renforcé

Le général Assimi Goïta poursuit une visite officielle de quatre jours en Russie. Arrivé à Moscou le 22 juin, il a rencontré le président russe pour un entretien restreint au Kremlin. Un déjeuner officiel, élargi aux délégations des deux pays, a suivi cette rencontre. Les discussions ont permis l’échange de documents bilatéraux visant à formaliser de nouveaux accords.

Ces accords concernent la sécurité, l’énergie, les transports et la formation. La présence de Goïta à Moscou illustre la volonté du Mali de renforcer sa coopération avec la Russie. Cette orientation n’est pas nouvelle. Depuis 2021, Bamako a entamé un virage stratégique en s’éloignant de ses partenaires occidentaux, privilégiant Moscou comme allié principal.

Assimi Goïta à Moscou : le retrait de Wagner et l’arrivée de l’Africa Corps

L’un des faits marquants de cette visite est le remplacement du groupe paramilitaire Wagner par l’Africa Corps. Présentée comme la nouvelle force d’intervention militaire russe en Afrique, cette structure devrait poursuivre les missions sécuritaires engagées au Mali. Le départ de Wagner avait laissé place à des incertitudes, vite comblées par cette réorganisation de la présence russe.

L’an dernier, lors du sommet Russie–Afrique de Saint-Pétersbourg, Assimi Goïta avait déjà rencontré Vladimir Poutine. Ce dernier avait alors qualifié le Mali de « partenaire stratégique majeur » en Afrique. Cette nouvelle visite confirme cette alliance, renforcée par des intérêts communs en matière de souveraineté et de sécurité.

Assimi Goïta à Moscou : un symbole d’indépendance stratégique

En rencontrant Vladimir Poutine à Moscou, Assimi Goïta réaffirme une volonté politique forte : celle de diversifier les partenariats du Mali. Cette stratégie est perçue comme un message clair à l’égard des anciennes puissances partenaires. Loin d’être un simple déplacement diplomatique, cette visite vise à redessiner les contours des relations internationales du Mali.

À l’instar d’autres pays sahéliens comme le Burkina Faso ou le Niger, le Mali affirme son indépendance dans le choix de ses alliés. En renforçant ses liens avec Moscou, Bamako cherche à garantir sa sécurité intérieure tout en consolidant son développement économique. La signature attendue de plusieurs protocoles d’entente d’ici le 26 juin confirme cet engagement sur la durée.