L'AES se retirent du Statut de Rome - Ouaga24
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L’AES se retirent du Statut de Rome

Le Burkina Faso, Mali et Niger ont annoncé lundi leur retrait immédiat du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI). Réunis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), les trois pays ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une juridiction instrumentalisée par les puissances étrangères. L’annonce a été rendue publique sur la télévision nationale burkinabè par le porte-parole du gouvernement, Gilbert Pingdwendé Ouédraogo, qui a lu un communiqué conjoint.

Dans leur déclaration, les trois États sahéliens ont qualifié la CPI « d’instrument de répression néocoloniale » mis au service de l’impérialisme. Selon eux, cette juridiction internationale a montré des signes de partialité, appliquant une justice sélective qui épargne certains acteurs tout en ciblant systématiquement des dirigeants africains ou des personnalités issues de pays en dehors du cercle de l’impunité mondiale. Ainsi, le retrait du Burkina Faso, Mali et Niger est présenté comme un acte de souveraineté et de rupture avec une justice perçue comme biaisée.

Vers une justice endogène

Pour les autorités de l’AES, ce retrait ne signifie pas un abandon de la quête de justice mais plutôt une réorientation vers des solutions adaptées aux réalités africaines. Gilbert Pingdwendé Ouédraogo a affirmé que le Burkina Faso, Mali et Niger privilégieront désormais des mécanismes endogènes pour garantir la paix, la justice et la protection des droits humains. Ces mécanismes, selon lui, s’appuieront sur les valeurs sociétales propres aux peuples du Sahel et sur les traditions locales de résolution des conflits.

Cette décision intervient dans un contexte où les trois pays ont engagé une redéfinition de leur diplomatie et de leur souveraineté. Après avoir quitté la CEDEAO pour former la Confédération des États du Sahel, ils poursuivent désormais leur volonté de rompre avec ce qu’ils appellent les tutelles extérieures. Le retrait du Burkina Faso, Mali et Niger du Statut de Rome s’inscrit donc dans une dynamique plus large visant à renforcer l’indépendance politique, judiciaire et sécuritaire de la région.

L’AES , une décision aux répercussions internationales

Le retrait du Burkina Faso, Mali et Niger ne manquera pas de susciter de vives réactions au sein de la communauté internationale. Alors que certains observateurs y verront une atteinte à la lutte contre l’impunité, d’autres considèrent qu’il s’agit d’un signal fort envoyé aux institutions internationales jugées partiales. La Confédération des États du Sahel a toutefois précisé qu’elle restait ouverte à coopérer dans d’autres cadres appropriés, notamment avec l’ONU et ses États membres, dans le but de promouvoir la stabilité et la justice au niveau régional.

En rappel, le Mali avait ratifié le Statut de Rome en 2000, le Niger en 2002 et le Burkina Faso en 2004. Leur retrait simultané marque donc un tournant majeur dans leurs relations avec les institutions judiciaires internationales. Pour de nombreux citoyens sahéliens, cette décision du Burkina Faso, Mali et Niger reflète une volonté d’assumer pleinement leur souveraineté et de construire un système de justice qui répond d’abord aux besoins et aspirations des populations locales.

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