Ceci est une déclaration du parti Le Faso Autrement sur le déclassement de la forêt classée de Kua en faveur de la construction d’un centre hospitalier universitaire à Bobo-Dioulasso par la coopération sino-burkinabè.
Reconnaissons et acceptons avec le Parti Le Faso Autrement que :
La forêt prévient les maladies et soigne les malades. Les professionnels disent d’ailleurs que la forêt est un hôpital à ciel ouvert. L’eau et la forêt sont source de vie. Ainsi sauver les écosystèmes forestiers constitués pendant des siècles et voir comment restaurer les forêts sont dune importance capitale au plan écologique pour tous les pays surtout pour le Burkina Faso, pays sahélien avec un climat désertique.
La décision de faire de La forêt sacrée de KUA ou du village de PALA, une forêt classée, a été prise par le Gouverneur Général de l’Afrique de l’Ouest, le 27 mai 1936, soit 83 ans aujourdhui. Le bassin de KUA, avec ses six (6) nappes d’eau souterraine, est la seconde plus importante réserve d’eau en Afrique de l’Ouest après le Fouta Djallon en Guinée et peut couvrir les besoins d’alimentation en eau du Burkina Faso.
Notre pays a souscrit au développement durable dont la définition est contenue dans le rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement, appelé Rapport Brundtland de 1987, à savoir : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures pour répondre aux leurs ».
En construisant l’hôpital sur la forêt de KUA, les nappes d’eau souterraines vont être contaminées et non consommables à jamais. Pour un pays comme le Burkina où l’approvisionnement en eau est un casse-tête, cet acte est inacceptable et injustifiable. Ainsi cette zone sera privée de développement durable et l’on pourrait se poser la question de savoir si le gouvernement travaille contre le peuple.
Les partenaires chinois auraient fait croire à notre Premier Ministre qu’ils peuvent déterrer les arbres qui sont sur le site pour les replanter dans la forêt. Ce qui parait difficile voire impossible compte tenu de l’âge des arbres et du climat rude du Burkina Faso. Cette incertitude sur le terrain, alliée au rejet exprimé par les populations, a dû certainement les influencer pour qu’ils acceptent de ne plus insister pour maintenir la construction du CHU sur le site du KUA et de déplacer le projet sur un autre site que leur présentera le gouvernement burkinabè.
Lors de la Conférence de Presse de l’Ambassade de Chine du mercredi 22 mai 2019, il a été dit que si le gouvernement burkinabè changeait de site, la Chine se soumettrait à cette décision. Pourquoi malgré tout, les autorités de notre pays s’entêtent à vouloir construire le CHU sur le Site controversé de KUA, si ce n’est pour faire de cette réalisation un appât politique pour les prochaines échéances électorales.
De ce qui précède, il apparaît clairement que les promesses mirobolantes faites au Burkina Faso par la République Populaire de Chine au moment de la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, il y a un an exactement, rencontrent des obstacles pour être concrétisés. Nos craintes que la coopération Sino-Burkinabè est mal engagée trouvent leur illustration, entre autres, dans la délivrance des visas à nos opérateurs économiques qui sont toujours obligés de se rendre dans les pays voisins pour chercher le précieux sésame malgré l’ouverture du Bureau d’Ambassade à Ouagadougou.
Le projet de construction du Centre Hospitalier Universitaire de Bobo Dioulasso laisse percevoir que nos gouvernants se croient toujours à l’ère où les relations entre les pays étaient dans un ordre de domination alors que de nos jours l’on parle de partenariat, cadre dans lequel le bénéficiaire et le donateur traitent à égalité.
Le Parti Le Faso Autrement veut donc lancer un appel au Président KABORE et à son gouvernement à ne pas persister dans l’erreur et commettre l’irréparable en maintenant leur choix sur la forêt de KUA comme site du projet de construction du CHU de Bobo Dioulasso.C
Cette décision va totalement contre le bon sens et la volonté des populations et lavis de leurs propres experts et techniciens dans le domaine de l’environnement et de leurs responsables de la protection des forêts que nous soutenons et félicitons pour leur professionnalisme et patriotisme.
Les leçons que l’on peut tirer de cette situation sont que :
Le gouvernement a le devoir et l’obligation de ne pas brader la souveraineté du pays des hommes intègres et j’ajouterai de dignité, et compromettre son avenir;
Le gouvernement a le devoir d’éviter de s’engager dans la mise en œuvre de projets contre l’avis des populations car sans l’adhésion des dites populations, les bénéficiaires, aucun projet ne peut prospérer ;
Pour le cas de la forêt sacrée et classée de KUA, le gouvernement a le devoir de renforcer l’écosystème en faisant une campagne de reboisement sur le site. La conséquence directe de cette action sera, entre autres, la création d’emplois pour les jeunes dans la région.
Vivement que nos gouvernants comprennent que le développement durable doit guider leurs actions de développement au quotidien afin de préserver l’avenir du Burkina Faso et des générations futures de Burkinabè.
Le Parti Le Faso Autrement apporte son soutien total à toutes les initiatives en cours pour dissuader le Président KABORE et son gouvernement et empêcher le déclassement de la forêt sacrée et classée de KUA. Il invite tous les Burkinabè, patriotes et ayant à cœur le développement durable du Burkina Faso, à s’opposer aux velléités et à l’entêtement de nos gouvernants du moment, à ne pas prendre en compte l’intérêt supérieur de notre nation.
En ce mois béni du Ramadan, qu’Allah le Tout Puissant, le Miséricordieux éclaire nos gouvernants.
Ouagadougou, le 26 mai 2019
Le Président
Dr. Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de lOrdre National