Une dizaine d’écoles ont été vidées de leurs vivres ces dernières semaines dans la Gnagna (Est) par une colonne d’hommes armés qui se livrent également à chacune de leur visite, à des prêches radicaux à visage découvert.
Dans la seconde moitié du mois de mai, une dizaine d’écoles, dans la province de la Gnagna (région de l’Est), a reçu la visite d’hommes armés, a-t-on appris de sources concordantes.
Les mêmes sources ont informé l’AIB que ces individus s’adonnent, à chaque étape, aux pillages des vivres destinés aux cantines scolaires et à des prêches radicaux aux populations.
Les interlocuteurs de l’AIB ont ajouté que ces exactions sont commises par une même colonne d’environ dix hommes qui débarque, en plein jour, dans les villages.
Outre les vivres, ils auraient emporté des ustensiles de cuisine, des vêtements des enseignants et des plaques solaires offertes aux écoles par un projet intervenant dans l’humanitaire. Et c’est à l’aide d’un tricycle qu’ils transportent leurs butins.
Une source a renseigné l’AIB que la dernière visite des écoles par la bande armée date d’hier dimanche 30 mai 2021, dans la soirée. En effet, les établissements d’enseignement primaire de Liambondi et de Tana, localités situées dans la commune de Manni, ont fait les frais des exactions de la dizaine d’hommes armés.
Selon nos informateurs, les cantines ont été pillées et les documents didactiques livrés aux flammes.
A la veille de leur visite à Liambondi et Tana, le même groupe a fait irruption à Samou, situé à 45 kilomètres de la commune de Bogandé, et c’était le sauve-qui-peut, à en croire notre source.
Toutefois, les visiteurs ont rassuré les habitants qu’ils venaient en paix pour livrer un message. Ainsi, ils les auraient rassemblés à l’école primaire dans le but de les «sensibiliser» aux «bonnes pratiques religieuses », à savoir l’ «Islam radical ».
Selon le récit de nos interlocuteurs, ces prédicateurs-pilleurs ont exigé la fermeture des débits de boisson avant d’interdire formellement la consommation de la bière locale (dolo) et de tout autre type de boisson alcoolisée.
«Les terroristes ont dit qu’ils étaient à Kodjena pour la même cause. Mais ils se sont rendu compte que les villageois de cette localité se rendaient à Samou pour consommer le dolo et d’autres boissons. C’est pourquoi ils sont venus les mettre en garde» a relaté une source bien introduite.
Et de poursuivre qu’ils ont recommandé aux femmes le port du voile et sommé les hommes de raccourcir leurs vêtements.
Selon la même source, ces individus rejettent catégoriquement l’école classique. Conséquence, les enseignants sont déclarés persona non grata dans la zone. Ces derniers ont plié bagages avant l’heure.
Quant aux agents de santé, ils peuvent vaquer à leurs occupations sans être inquiétés. C’est l’assurance donnée par les terroristes qui n’auraient aucun compte à régler avec «des gens qui soignent la population». Des terroristes qui «prêchent» désormais à visage découvert.
Agence d’information du Burkina (AIB)