Diplomatie: les burkinabe rapatriés de Guinée témoignent.

248 Burkinabè dont 241 hommes et 7 femmes arrêtés le 24 Novembre dernier à Sigiri en république de Guinée-Conakry, ont été rapatriés au Burkina Faso. Ils sont arrivés ce matin du 6 décembre 2015 aux environs de 7h 10 mn à la police frontalière de Koloko située à 55 km de Orodara sur l’axe Bobo Sikasso.


C’est sentiment de desolation et de tristesse que l’on pouvait lire sur les visages de ces Burkinabè, chassés comme des malpropres du village de Siguiri (Région de Haute- Guinée) en Guinée- Conakry apres avoir été maltraités. C’était comme une chasse à l’homme, confie Seydou Derra 28 ans, encore sous le choc. Rapatriés de force depuis le 2 décembre, ils ont été accueillis ce dimanche 6 décembre, en fin de soirée par le gouverneur de la région Alfred Gouba.

Manasé Yabré âgé de 20 ans : « Une nuit, les gendarmes sont venus avec des cargos pour nous chasser du village. Nous sommes allés sur notre lieu de travail, ils sont encore revenus là-bas. Ils nous ont dit d’aller au commissariat de police. Mais c’était sans compter avec les policiers. Là-bas, nous avons tout simplement été enfermés comme des voleurs. Nous avons passé 11 jours en prison, dans des conditions inhumaines. Une miche de pain était donnée pour 6 personnes. Nous avions beaucoup souffert ».

Yvette Kientega, 20 ans et mère d’une fille de 2 ans. «Je loue d’abord le Seigneur pour n’avoir pas été violée par ces forces de l’ordre guinéennes, Moi je vendais au marché. La police est venue nous chasser. Ils nous ont pillés. Je n’ai pu apporter que l’habit que je porte. C’est au Burkina qu’une personne a eu pitié de mon enfant en lui donnant un habit. Elle ne porte pas même de culotte », a-t-elle dit en langue mooré.

Zenabou Kounkoro (33ans) : « Cela fait quatre ans que je suis en Guinée. Je fais de la restauration et je gagne bien ma vie. Chaque année, je rentre au pays pour investir avant de repartir en Guinée. J’avoue que je suis dépassée par ce qui nous arrive cette année. J’ai tout perdu. Voyez vous-mêmes comment je pue. Cela fait cinq jours que je ne me suis pas douchée ».

Seydou Derra,: « J’étais allé chercher de l’or pour rendre meilleure ma condition sociale. Et voilà que nous avons été chassés par des forces lourdement armées comme dans une guerre. Nous sommes certes de retour au pays sans savoir ce que nous allons faire. Sans savoir quel sort nous est réservé. On espère tout simplement trouver de quoi s’occuper pour assurer la pitance quotidienne ».

En rappel, dans un communiqué rendu public le 3 novembre dernier, le gouvernement burkinabè avait annoncé que des pourparlers étaient en cours pour leur permettre de retrouver la liberté.

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