Francophonie: Michaëlle Jean sort ses griffes

Éjectée de la présidence de la Francophonie Michaëlle Jean qu'on disait sans aucun soutien y compris celui de son propre pays (le Canada), a invité les décideurs à faire face à leurs responsabilités. 

Le soutien apporté à Louise Mushikiwabo, l'actuel ministre rwandaise des Affaires étrangères, a suscité un fort débat sur les valeurs défendues par l'OIF notamment en raison du caractère répressif du régime du président Paul Kagamé.

Aussi, dès qu'elle prend la parole, Michaëlle Jean ne manque pas de camper le décor de son allocution malgré les éloges qui lui ont été adressés.

"L'histoire nous apprend que l'on ne sait pas apprendre de l'histoire", a-t-elle dit avant de continuer son propos avec des allusions à peine voilée au choix que s'apprêtait à faire les chefs d'Etat et de gouvernement.

"Disons-nous bien que l'immobilisme, l'atermoiement et les compromis sont déjà une forme de régression. Car une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde" a-t-elle martelé.

Le Rwanda n'est plus un bon élève de la francophonie, le pays ayant retiré au français son statut de langue officielle mais aussi de l'enseignement.

L'OIF, dans son entendement a foulé au pied ses principes de respect des droits de l'homme en faisant confiance à Mme Mushikiwabo considérée comme une fidèle parmi les fidèles de Paul Kagamé.

"Sommes-nous prêts à accepter que la démocratie, les droits et les libertés soient réduits à de simples mots que l'on vide de leur sens au nom de la realpolitik, de petits arrangements entre Etats ou d'intérêts particuliers ?"

"C'est sous votre impulsion que nous nous sommes dotés de textes normatifs et de références exigeantes sur la pratique de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone, ainsi que sur la prévention des conflits et la sécurité humaine. C'est en cela que le bilan de mon mandat, que je vous présenterai… est aussi votre bilan".

"Sommes-nous prêts à laisser l'égoïsme à courte vue, les approches exclusivement comptables de la coopération internationale, les investissements prédateurs ou la corruption l'emporter sur l'exigence de solidarité, sur des partenariats véritablement gagnant-gagnant ? Le moment est venu (…) de choisir entre réagir ou laisser faire, progresser ou régresser".

Cet appel ne semble pas avoir été entendu puisque Louise Mushikiwabo a été préférée à Michaëlle Jean dont le pays selon certains analystes aurait subi de fortes pressions de la France.

Avec BBC

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