Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) a ordonné, le 3 juin, une interdiction de médiatiser Joseph Kabila. L’ancien président congolais et son parti, le PPRD, sont désormais absents de tous les médias pendant 90 jours. Cette mesure touche la presse écrite, audiovisuelle et numérique, y compris les réseaux sociaux.
Christian Bosembe, président du CSAC, justifie cette interdiction par la nécessité de préserver l’unité nationale. Lors de sa visite à Goma fin mai, Joseph Kabila avait proposé un « pacte citoyen », provoquant des remous politiques. Le CSAC estime que ces discours pourraient inciter à la division, dans une région déjà instable, où le PPRD est soupçonné de liens avec la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Interdiction de médiatiser Joseph Kabila : un contexte politique explosif
L’interdiction de médiatiser Joseph Kabila intervient après un événement majeur : la levée de ses immunités parlementaires le 22 mai dernier. Cette décision du Sénat ouvre la voie à de possibles poursuites pour crimes de guerre et trahison. Elle marque une rupture nette avec l’impunité dont bénéficiaient jusqu’ici certains anciens dirigeants.
Cette mesure du CSAC rappelle les pratiques de contrôle médiatique observées dans d’autres pays d’Afrique centrale. En 2020, au Tchad, des interdictions similaires avaient été imposées à des figures de l’opposition, suscitant un tollé international. En RDC, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer cette décision, perçue comme une atteinte à la liberté d’expression et un affaiblissement de la démocratie.
Inquiétudes autour de la liberté de la presse
Plusieurs juristes et défenseurs des médias considèrent l’interdiction de médiatiser Joseph Kabila comme une dérive autoritaire. Pour eux, limiter l’accès à l’information dans une démocratie fragilise le débat public et ouvre la voie à la censure. Certains appellent à un dialogue apaisé plutôt qu’à des sanctions médiatiques.
À l’approche d’échéances électorales cruciales, cette décision du CSAC pourrait enflammer encore davantage le climat politique en République démocratique du Congo.