Justice: procès de Safiatou Lopez sous haute surveillance

Safiatou Lopez était devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou ce vendredi 30 Septembre 2016 pour être entendu. Elle est poursuivie pour menace d’incendie de propriétés de l’Etat (on lui reproche d’avoir menacé d’incendier le palais de justice lors d’une manifestation).



Jamais une audience au Burkina Faso n'avait fait autant de remous à tel enseigne que le président du Tribunal a fait évacuer la salle d'audience.

Évacuation de la salle d'audience

Il est 10h30 lorsque le dossier est appelé. Les partisans de safiatou Lopez tous de jaune vêtu entonnent aussitôt l’hymne national. Les CRS, qui étaient postés dans le hall et les couloirs du palais, pénètrent aussitôt dans la salle et se mettent entre les juges et le public. Le président du tribunal tente d’imposer le silence en vain. Faute de l’obtenir, il suspend la séance, tandis que la police évacue la salle et repousse le public jusque dans la cour du palais.

Reprise du procès

Ce n’est que trois quart d’heures environ plus tard que l’audience reprend dans une salle quasi vide où seuls les journalistes étaient admis. L’avocat de Mme Lopez sollicite aussitôt le renvoi du procès car, explique-t-il, «Ma cliente et moi nous n’avons pas eu du temps pour nous consulter, si ce n’est ce matin.» Il souhaite un renvoi au 5 décembre, date de la première audience suivant la fin des travaux de la commission constitutionnelle. Finalement, le dossier sera renvoyé au 7 novembre.

"les juges ont tentés de nous intimider" safiatou Lopez

Dehors Safiatou Lopez Zongo Charge: «Nous attendons de voir la suite. Mais nous restons sur notre position : nous avons soif de justice. Une salle d’audience doit être ouverte. Ils ont tenté d’intimider les gens. Chanter l’hymne national ne leur donnait pas le droit de faire ce qu’ils ont fait. Vous avez vu les CRS? Est-ce qu’ils ont le droit d’être là? Avons-nous des armes? Nous avons lutté pour que la justice puisse avoir son indépendance, et c’est cette même justice qui se retourne contre nous. C’est ce que nous trouvons aberrant. Je sais que c’est par rapport à la chambre de commerce qu’ils sont en train de faire cela, mais je suis sereine parce que je sais que je fais trembler des gens. Je n’ai pas dit que je vais brûler la justice. Nous avons un rôle de veille. Je suis une citoyenne comme les autres. Ils ont donné des convocations à des généraux qui ne se sont jamais présentés. Mais moi je me présente parce que je n’ai rien à me reprocher» a confié la présidente d'honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC).

C'est dans cette atmosphère que le procès a été renvoyer au 7 Novembre prochain.

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